La salicorne ça se cultive par Clément Lesaffre, Sud-Ouest, 04/08/2015 Plante sauvage, la salicorne peut aussi être cultivée, comme le fait le maraîcher Matthieu du Portal depuis dix ans. Trouver la pousse de salicorne a tout d'une chasse au trésor. Il faut s'enfoncer dans la partie sauvage de l'île, en direction de Loix, puis s'aventurer dans les marais salants jusqu'à tomber sur un chemin de tuile écrasée. Au milieu de nulle part, coincés entre les carrés de sel, un homme conduit une étrange machine le long de rangées de pousses vertes parfaitement parallèles. Casquette sur la tête, Matthieu du Portal reçoit avec le sourire. Il est le seul producteur de salicorne de l'île de Ré. La salicorne ? Une plante sauvage cultivable, de la même famille que l'oseille et mesurant une dizaine de centimètres de haut. Sa particularité : un fort goût de sel. Un travail minutieux Matthieu se dit lui-même maraîcher. « Je prépare le sol dès l'automne. En guise d'engrais, je vais chercher des algues en bord de mer. La terre des marais n'est pas facile à travailler. » L'hiver est consacré à l'ensemencement. « C'est le moment le plus pénible, avec le froid et la pluie. D'autant plus que je désherbe à la main ! Je n'imaginais pas une culture autre que le bio », annonce-t-il après dix ans de métier. Une volonté qui lui a permis d'obtenir le label Nature et progrès. Arrosée à l'eau de mer, la salicorne pousse doucement jusqu'en mai-juin, date des premières récoltes. Deux ou trois autres suivront dans l'été. La récolte vaut le coup d'œil Matthieu du Portal utilise un engin qu'il a fabriqué lui-même et qui semble tout droit sorti de l'imagination de Michel Gondry. Assemblage improbable d'une machine à récolter le thé achetée en Chine, de roues de vélo, de grillages, de tendeurs, de barres de fer et de plaques de tôle. Le maraîcher la dirige au-dessus de chaque rangée grâce à un gouvernail en bois. « Je fais deux tailles. La première pour égaliser et la seconde pour ne garder que ce qui est bon. » En effet, Matthieu produit de la pousse de salicorne, c'est-à-dire uniquement la partie haute de la plante. « C'est un végétal à tige donc il y a une écorce à l'intérieur et en bas elle est épaisse ce qui n'est pas très agréable sous la dent », explique le maraîcher tout en ouvrant une pousse. Il en récupère ensuite des bacs entiers qu'il passe à la main pour enlever les parties boisées qui échappent à la machine. Un travail minutieux qui se traduit par une récolte annuelle d'environ une tonne et demie sur une parcelle de 2 000 m². Au rythme de 40 kilos en vingt minutes. De quoi faire de son or vert un produit très recherché. Il livre les pousses de salicorne aux poissonniers, aux épiceries fines ainsi qu'à de nombreux restaurateurs de l'île de Ré. Dans le commerce, le kilo se vend aux alentours de 20 euros. Il en conserve également une partie qu'il transforme en bocaux, en vinaigre ou en velouté avec des pommes de terre de l'île de Ré. Quelle que soit la forme, la salicorne mérite le détour. Source : Sud Ouest Publié le 04/08/2015 à 03h43 , modifié le 04/08/2015 à 08h28 par Clément Lesaffre. http://aquaculture-aquablog.blogspot.fr/2015/07/News-aquaculture-revue-de-presse-conchyliculture-pisciculture-algoculture-truite-huitre-moule-saumon-carpe.html Si la salicorne ne peut germer sur un sol trop salé, elle supporte ensuite l'excès de sel par vents et marées ­ et sans broncher, alors que la plupart des végétaux succombent aux fortes concentrations en sel. «Le chlorure du sel agit comme un poison sur les plantes, et le sodium les empêche d'absorber les nutriments essentiels à leur croissance, explique Claude Chevallier. En revanche, la salicorne supporte une concentration en sel dix fois plus importante que l'orge, une graminée qui n'est pourtant pas extrêmement sensible au sel.» D'où l'idée, pour la faire pousser, d'utiliser d'anciennes salines après les avoir lessivées (afin de réduire tout de même un peu leur taux en sel). La récolte, ensuite, se pratique de façon traditionnelle, à la main ou à la faucille. conditionnement des salicornes, le succès venant avec la diversité: pousses surgelées ou en barquettes, conservées en bocaux ou marinées au vinaigre" De toute façon, la salicorne a déjà pour elle quantité de choses appréciables: vitamine C, calcium, potassium, manganèse, silicium, iode. Source : http://www.liberation.fr/sciences/1999/03/09/la-salicorne-domestiqueel-inra-invente-une-nouvelle-culture_267093