Voyage à vélo, en Norvège, en mai et juin 2006

 

Voyage pour la paix de Joël, à vélo tricycle.

 

« Vivre, c'est être utile aux autres. » Sénèque.

 

Par Benjamin LISAN, le juillet 2006 (mis à jour le 24/06/2021).

 

1         Introduction

 

Joël a fait partie des onze Français ayant participé à la marche Transhimalayenne pour le Tibet en 2002, un trek, ayant traversé, du Sud vers le Nord, l’Himalaya indien en 2 mois. Il était un de ceux, avec qui j’avais gardé des relations amicales, après cet évènement médiatique.

 

Or en juillet 2014, j’avais appris par son épouse, Jacky, que Joël, lors d’un entraînement à vélo, pour réaliser un tour d’Europe, puis du monde, à vélo, avait été renversé par un chauffard ivre, puis laissé, pour mort, dans un fossé, au bord de la route, du côté des Baux-de-Provence. Heureusement, un cycliste avait découvert son corps et il avait été transporté d’urgence à l’hôpital, polytraumatisé, quasiment en état de mort cérébrale et sauvé in extremis.

 

L’IRM de son cerveau montrait que son lobe frontal avait été touché irrémédiablement et qu’il resterait lourdement handicapé. Le chauffard ayant été retrouvé par la police, Jacky s’était battu pour qu’il soit condamné et que son assurance paye les importants dommages et intérêts, en proportion au grave handicap subi. Finalement, Joël avait touché plus de 4 millions d’Euros. Comme il était déjà assez riche, il s’était retrouvé encore plus riche. Depuis, il avait vendu son exploitation viticole et ne vivaient plus que de rentes _ du revenu des royalties des actions qu’il avait achetées.

 

Pendant un an, j’avais été tenu au courant, par Jacky, des progrès et du combat de Joël pour retrouver sa mobilité et vaincre la paralysie de ses jambes. Bien qu’il ait perdu définitivement le sens de l’équilibre, ce qui l’obligeait à marcher avec une canne, sa grande victoire avait été de pouvoir remarcher de nouveau et surtout de redevenir, de nouveau, un sportif de haut niveau. Et tous les amis de Joël, les participants de la marche Transhimalayenne pour le Tibet, en 2002, nous étions tous admiratifs pour cette victoire de Joël, de la volonté sur le malheur, grâce à ses intenses efforts de rééducation durant un an.

 

Jacky ne me cachait pas qu’à cause de son trauma crânien, l’humeur de Joël était devenue instable et qu’il était souvent ingérable et caractériel. Et donc elle s’inquiétait que Joël veuille partir seul faire son tour d’Europe. Donc, elle me proposait d’être l’accompagnateur, à vélo, de Joël, afin de le protéger de lui-même et des risques d’accident, moyennant un salaire mensuel, de 900€/mois, versé, durant tout le temps du périple ensemble. De plus, Jacky avait lourdement insisté pour que je n’abandonne pas Joël à son sort.

 

Surpris au départ, par cette proposition, je l’avais accepté, vers janvier 2006, surtout par amitié pour Joël et Jacky.

Tout s’était enchaîné assez vite. Joël était monté à Paris, afin de négocier l’achat d’un vélo spécial  « tour du monde », chez le fabricant de vélo, Randocycle (qui construisait les meilleurs vélos du monde)[1], que j’aillais utiliser. Normalement, ces vélos, très solides réalisé à la main et à la carte, étaient vendu 1200€ pièces, en 2006, mais Joël, ayant toujours été un négociateur hors pair, avait réussi à l’obtenir à 1000€.

 

Paul Doméla, le gérant du magasin, me l’avait fait essayer et me l’avait réglé juste à ma taille, dans le joyeux bordel de son atelier. Et effectivement, malgré son poids, 17 kg, il était très confortable et très rapide sur route.

 

Qu’est-ce qui faisait que ce vélo était un vélo spécial tout du monde ? Il était composé d’un cadre et fourche, en acier, très solide, de la marque Giant ou Reynolds, des roues renforcées comportant 48 rayons, au lieu des 36 habituels, des pneus Marathon plus Schwalbe, renforcés par du Kevlar, des dérailleurs Shimano (avant et arrière), des freins à patin (Joël avait refusé les freins à disque, pour des raisons de solidité) et des porte-bagages et supports de sacoches, avant et arrière, de marque Tubus. Toujours pour des raisons de solidité, face aux nids de poule, ce vélo ne comportait aucun amortisseur.

 

Le plus dur avait été de démissionner de mon emploi, mon employeur du moment ne voulant pas que je parte, sans avoir terminé toutes les tâches, en cours, puis transmis, par des documents, que je devais rédiger, et des cours, que je devais donner, mon savoir-faire à mon successeur. Ce qui occasionna une retard de trois mois, par rapport à la date de départ de ma « prestation » d’accompagnement de Joël.

 

Pendant tout le périple, je tenais le blog racontant notre aventure. Je n’y ai présenté qu’une version politiquement correcte, à destination de nos partisans et soutiens, tout en cachant les graves problèmes relationnels, survenus, durant le trajet, entre Joël et moi, en partie, causés par sa maladie neurologique _ en particulier à cause de la perte totale de toute empathie pour autrui et une tendance pathologique à mentir et à manipuler, constamment, chez lui. Problèmes que je révélerais, à la fin de ce récit.

 

2         Présentation de Joël et de son périple

 

Voici comment Joël se présentait pour cet exploit sportif.

 

2.1        Présentation de Joël par Joël : « Qui suis-je ? »

 

Mon nom est « Joël de Bermond de Vaux ».

J'habite à côté de Narbonne, en Région sud, en France

Je suis un vieux cycliste globe-trotter de presque 60 ans, ancien vigneron, de la région du Corbière.

 

Mes centres d'intérêt sont le vélo, le vin, les voyages, les randonnées alpines et glaciaires, dans les Pyrénées et les Alpes, l'escalade, des voyages à vélo en autonomie (avec déjà, à mon actif, la traversée de la France, à vélo), la traversée pédestre (trek) de l'Himalaya, en 2002 …

 

Mes livres préférés sont les livres d'aventures.

 

2.2        Mes intentions et mon projet

 

Mon projet se nomme (l’une ou l’autre des appellations) :

 

·         Voyage pour la paix de Joël à vélo tricycle. Site : http://voyagejoel.blogspot.com/

·         Périple de Joël pour la paix. Site : http://peripledejoelpourlapaix.blogspot.com/

·         Autre site : http://voyagejoel.blogspot.com/2006/06/des-lofoten-tromso-jusquau-24-juin.html

 

Mon but est de faire le tour de l’Europe à vélo tricycle couché, en 8 mois. Puis de faire le tour du monde.

 

J’ai décidé de dédier mon voyage à ces causes (voir ci-après) :

 

·         Celle des handicapés,

·         Celle du peuple tibétain, pour sa liberté,

·         La libération de Ingrid Betancourt[2]. Contact : varpouringrid@club-internet.fr

 

En 1988, le gouvernement norvégien a invité, sept enfants de 8 à 12 ans, à réaliser une œuvre destinée à transmettre, aux générations futures, un message de joie, de paix, d’amitié et de solidarité. A la fin de ce voyage, je planterais, au Cap Nord, lieu de paix privilégié :

 

1)  Cette œuvre,

2)  Le drapeau de la Paix à la Colombe,

3)  Le drapeau de l’ONU (avec son accord),

4)  Le drapeau olympique (avec l’accord du C.I.O.).

 

Ces drapeaux, représentant l’ensemble des nations et étant le symbole de la terre pacifiée.

 

3         La préparation du voyage

 

La préparation de ce voyage, en particulier du matériel, avait été minutieuse (voir, plus loin, le chapitre annexe sur le matériel emporté). J’avais même réussi à faire fabriquer, deux drapeaux pour la paix, inspiré de la colombe de Picasso, en tissu de store (très solide), par un couturier, situé près de chez moi.

 

4         Voici comment Joël voulait que j’annonce son annonce son défi

 

« Il était une fois un sportif, d'une région de vigne, le Languedoc, Joël,  amoureux de la petite reine et des peuples du monde.

Il rêvait d'être un porteur de Paix aux hommes de bonne volonté, grâce à la réalisation d'un long périple, à travers l'Asie, pour arriver à Pékin, aux moment des JO de 2008. Il s'entraînait dur pour cela.

 

Mais un mauvais coup du sort survint, qui sembla définitivement stopper son beau projet ...

Fauché en plein entraînement, par un chauffard ivre, il fut laissé pour mort sur le bord de la toute, brisé par de multiples fractures, dont plusieurs au crâne.

Devenu handicapé et reconnu comme tel, il avait entrepris une courageuse rééducation de plus d’un an, pour retrouver l'usage de ses jambes.

 

Bien qu’ayant perdu à tout jamais le sens de l'équilibre et ne pouvant plus tenir sur une bicyclette, après cette année d’effort, il acheta un vélo tricycle et s'entraîna toujours aussi durement sur son nouvel engin tricycle.

 

Et ses efforts réussirent : il traversa avec son drôle de véhicule, l'Auvergne, puis toutes les Pyrénées de Narbonne à Hendaye, aller et retour, d'abord par le versant français puis par le versant espagnol pour le retour.

Ainsi, il a voulu montrer qu’il ne jamais baisser les bras et que l’'on doit toujours se battre face à l'adversité.

 

Le « laissé pour mort » est ressuscité et maintenant fin prêt, pour partir pour un long périple de 8 mois, commençant début mars ou avril 2006, partant de Narbonne pour atteindre le Cap Nord à la limite du cercle polaire arctique en Norvège.

 

Modeste ambassadeur de la paix, il part à la rencontre de tous les écoliers d'Europe, pour raconter son histoire et soutenir la Paix ...

 

De notre côté, nous vous demandons de faire bon accueil, à notre ami Joël et ses amis accompagnateurs, dans ce beau projet. Diffusez autour de vous l’information.

 

Soyons le relais médiatique du message d'espoir pour tous les handicapés du monde, en particulier les trauma-crâniens, dont Joël est le porteur et le symbole vivant.

 

Benjamin LISAN

Un accompagnateur ».

 

5         L’annonce par mail du défi de Joël

 

« Je vous informe du DEFI que mon ami Joël handicapé[3] va entreprendre : un périple à vélo tricycle couché, depuis Narbonne jusqu'au Cap Nord ..., pour la cause des Handicapés _ pour l'accroissement de leur rôle dans notre société _ et pour la Paix _ pour les peuples qui n'ont pas la liberté de parole et de déplacement.

 

Mon ami va partir le 12 mars et arrivera au Cap Nord vers le 15 juillet.

 

Si ce premier périple est couronné de succès il entreprendra un nouveau périple dans les nouveaux pays récemment accueillis dans l'Europe[4].

 

Je serai à ses côtés, à vélo, en tant qu'accompagnateur, pour l'aider à résoudre les problèmes pratiques posés par son handicap.

 

Souhaitez lui bonne chance dans cette courageuse entreprise et apportez-lui votre soutien.

 

Vous pouvez recevoir des nouvelles de Joël de Bermond durant son périple ou le CONTACTER ou placer les autocollants de vos associations soutenant notre initiative,  sportives, handisports, pour les droits de l'homme, ... à l'une de ces 2 adresses email : joeldebermond@hotmail.com & benjamin.lisan@free.fr

 

 Adresse du site présentant ce projet :

 

La TRANS-HANDICAP-EUROPE. Le Périple de Joël pour la Paix. Le périple d’un handicapé en tricycle jusqu'au nord du monde. Narbonne – Cap Nord, http://benjamin.lisan.free.fr/jardin.secret/ProjetsHumanDefenseLlibertes/ProjetsDefenseLlibertes/PeripleDeJoelPourLaPaix.htm

 

 En vous remerciant de nous avoir lu et de votre attention.

 

 Cordialement,

 

Benjamin LISAN »

 

6         Le périple de Joël, de Narbonne (12 mars 2006) au Nord du Danemark (30 avril 2006)

 

Voici le début du récit du voyage de Joël, avant que nous nous rejoignions, enfin, au nord du Danemark.

Durant ce voyage, nous recevrons beaucoup de messages de soutiens de nos fans.

 

Du 12 mars au 17 mars

 

Voici des infos sur Joël, juste pour que vous ne vous inquiétez pas ...

J'ai eu, ce soir, de ses nouvelles, par téléphone, parti, de chez lui, de St-Laurent-Cabrerisse, situé dans le sud de la France, à vélo tricycle couché, pour le Cap Nord.

Il est parti seul, dimanche soir vers 17 h et il a fait, maintenant, 110 km, depuis son point de départ.

Aujourd'hui, parti de Narbonne, il est arrivé, gelé, frigorifié, du côté de Frontignan, ralenti par un fort de vent de face, ressemblant au Mistral.

Pour se couvrir, il avait, sur lui, des chaussettes, plus des nues pied et un tee-shirt + une chemise + une polaire.

Seul problème pour sa sécurité, il ne peut pour l'instant, pas prendre de routes secondaires, allant dans le sens de son trajet, et il est donc obligé d'emprunter les nationales, pour l'instant, plus dangereuses.

Pour sa sécurité, il porte un gilet fluo. Son vélo est équipé d'un feux rouge, d'un gyrophare et de 2 feux rouges clignotants. Il dispose aussi d'une sirène.

En vous remerciant de nous avoir lu et de votre attention.

Amicalement,

 

Benjamin LISAN,

Futur accompagnateur de Joël à partir du 14 avril,

 

Message de Magalie Turquin (militante pour la cause tibétaine)

 

« [...] Je salue vivement vos actions que je trouve admirable. Nous pourrons peut-être nous aider mutuellement mais je ne sais pas encore de quelle manière. Tashi Delek ! Magali Turquin ».

 

Le samedi 18 mars

 

Avant-hier, il était arrivé à Montélimar, par la N7, puis il est passé par Crest. Hier soir, Joël est arrivé à Roman (capitale de la chaussure).Joël vient de rencontrer un Journaliste de France3 qui l'a interviewé sur la route.

 

Hier il était passé à Crémieux. Il a dormi hier soir dans un gîte, du côté du hameau des Chambarands (à quelques km au nord de la ville Romans-sur-Isère Drôme).

 

Demain, il part sur Prémanon, Pontarlier, Suisse, Montbéliard.

Depuis Montélimar, jusqu'au Chamarands, un cycliste, Michel Le Mée, de l'association CCI _ Cyclotourisme International _ a accompagné Joël. Très bricoleur, Michel a encore amélioré le vélo de Joël.

 

Hier, le temps était magnifique avec un soleil extra. Aujourd'hui, il était nuageux.

Il fait maintenant une moyenne de 10 km/h. Ce matin, il est parti à partie 8 h et est arrivé à 18 h. Amitiés

Benjamin

 

PS. Normalement, Joël devrait s'arrêter à Bâle, puis à Mulhouse le dimanche 26 mars.

 

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Joël dans le Jura du côté de Prémanon

 

Dimanche 19 mars (voir ci-après)

 

Joël va toujours bien. Il a franchi aujourd'hui les très jolies gorges de l'Ain. Sa route monte toujours. Il a bénéficié d'un super beau temps. Il est arrivé ce soir à Dortan, à côté d'Oyonnax, chez des amis. Il pense qu'il va faire une pause demain (une journée de repos). Amitiés, Benjamin.

 

PS. Sinon, Joël signale que la place du marché de Crémieux est très jolie.

PS2. Ci-joint l'article du Dauphiné Libéré sur Joël et la photo de Joël sur le trajet prise par le photographe du Dauphiné Libéré, Hervé Coste (qu'il soit remercié ici).

 

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Lundi 20 mars

 

Journée de repos de Joël à Dortan chez Gérald Daranchon.

Dortan est situé en zone montagneuse.

 

Image satellite du trajet fourni par Christophe, le fils de Joël :

 

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Lundi 21 mars 2005

 

Gérald Daranchon, du CCI, a accompagné avant hier Joël et l'accompagné aujourd'hui à vélo. Ils sont partis sous la pluie. Heureusement, Joël est bien protégé et bien couvert. De Dortan, ils ont d'abord descendu vers Saint-Claude. Puis ils ont remonté, par des côtes assez dures, jusqu'à Prémanon, à 1240 m d'altitude, une station de ski de fond, en plein Jura. Ils ont, peut-être fait, plus de 1000 mètres de dénivelés, aujourd'hui. La neige était rejetée sur les bas-côté, le long de la route, et ne les a pas gênés. La journée de repos, d'hier, n'était pas inutile.

Ce soir, ils logent chez Laurence et Gilles Danicker, du CCI.

 

Amitiés

 

Benjamin

 

PS. De mon côté, j'ai acheté le vélo, aujourd'hui, chez Randocycle, qui me permettra d'accompagner Joël.

 

PS2. Gérald suggère que se crée une chaîne de l'amitié et de l'espoir de cyclistes, accompagnant continuellement, Joël, tout le long de son périple, jusqu'à sa destination finale, afin qu'il ne soit pas seul ... Il a envoyé ce message :

« Vous roulerez pour Ingrid Betancourt et pour la Paix, pour les personnes dans la difficultés (peuples souffrants, handicapés ...) ... et aussi pour soutenir Joël. Venez aux côtés de Joël, nombreux à vélo ! ».

PS2. Gilles Dannecker a un projet, comme Joël, pour les écoles d'Oslo, d'Helsinki et il pourrait aider Joël pour ce projet.

 

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Joël dans le Jura.

 

Nouvelles de Joël entre le 22 mars et le 5 avril

 

Joël a longé, aujourd'hui, un très joli lac ... après Pontarlier, puis vue des gorges et une très jolie chapelle. Mais à cause de la pluie, le risque de laisser seul son vélo et le risque du pépin d'une crevaison ... il n'a pu s'arrêter.

Hier soir, il a logé chez François Dubaye, au village de Pfedtterhouse (proche de Chaudefond, côté français, sur la frontière Franco-Suisse).

Et hier soir aussi, je ne l'ai pas pu l'avoir, au téléphone, à cause d'un défaut de couverture téléphonique.

 

Demain soir, il sera peut-être Montbéliard.

 

Depuis 2 jours, mauvais temps avec des averses froides (d'une durée moyenne de 5 à 10 mn).

Joël déclare « Je n'ai pas chaud ! ». Il lui arrive de s'arrêter dans des cafés, pour les besoins courant et se tenir au chaud et se protéger de la pluie.

Pendant qu'il pédale, pour ne pas avoir trop chaud et transpirer, il est toujours en short.

Il porte, aux pieds, 3 ou 4 paires de chaussettes aux pieds et des sandales.

Il porte toujours 1 paire de gants normaux.

Son vélo Optima est maintenant au point (grâce à l'aide mécanique de Michel Lemey, de Romans-sur-Isère).

 

Sur la route, Joël a rencontré une femme dont le fils est aussi un traumatisé crânien ...

Inspiré par l'exemple de Joël, elle veut, maintenant, aussi acheter à son fils, un vélo tricycle.

Elle a conservé l'adresse de Joël, pour le contacter pour avoir des conseils, pour l'achat d'un tel vélo.

Son fils a des tremblements du côté gauche et est en fauteuil roulant.

Il a moins d'autonomie que Joël et plus de tremblement que lui.

 

Joël, à cause de son handicap, craint le pépin (à cause de la paralysie d'une de ses mains). Sinon à cause de cela, il lui faudrait une journée, pour juste pour changer, seul, une unique roue. Seul, il serait, à la merci de ce pépin, s'il survient ...

 

Joël à Mulhouse, vers le 27 mars 2006.

 

 

Un message de Simone Chrétien, une amie, du 6 avril 2006

 

« Je voulais vous transmettre tous mes vœux de réussite pour le long périple qu'a entrepris ton ami Joël depuis le mois dernier... et que tu devais accompagner... Amicalement, Simone ».

 

Nouvelles de Joël du vendredi 6 avril 2006

 

Depuis sa traversée de la Forêt noire en début de cette semaine, il ne rencontre que des paysages plats et une pluie bien froide. Il a toujours aussi froid. Il a été un peu malade, surtout depuis que ses amis allemands de Frankfort, qui l'on hébergé, lui ont offert une belle quantité de chocolat ... un présent de Pâques, avant l'heure ... Il s'est arrêté hier à Ravensbourg, pour tenter de changer son dérailleur externe, par un dérailleur situé dans le moyen arrière (par un dérailleur de type "rolloff" ou de type anglais) ... je ne sais pas si l'opération a réussi.

J'ai pour l'instant quelque mal à obtenir une "vacation téléphonique" longue de Joël.

Je vous donnerais plus de nouvelles si j'en ais. Benjamin

 

Un message de Christophe, le fils de Joël

 

Aux dernières nouvelles, Papa serai près de la ville de Dresde, après avoir traversé une partie de la république Tchèque. Cette traversée a été pénible, pour lui, car les routes sont très mauvaises (pavés etc. ...).Son moral est très bon. Il continu en direction de la côte Baltique, où il doit aller chez des amis, près de Rostock. Ci-joint, le tracé (très approximatif, car il ne donne pas de détails) de son itinéraire... Déjà plus de 1000 km au compteur. Je pense qu'a cette allure il sera en avance pour votre rendez-vous au Danemark. Bon week-end, à bientôt. Christophe

 

PS. Actuellement, ce dimanche soir 9 avril, il est entre Dresde et Leipzig, évitant les montagnes des Tatras Tchèques.

 

Ci-avant, le trajet de Joël, aux dernières nouvelles (il "trace" sa route, toujours aussi vite) :

 

http://perso.wanadoo.fr/jardin.secret/images/imagesWebBlog/CarteEurope1.jpg

 

Mardi 11/04/2006

 

(Dernières nouvelles de Joël, transmises de la part de son fils Christophe et de son épouse Jacky)

Plusieurs choses. D'abord vous informer que le téléphone de papa est "restreint" et il ne peut plus appeler, depuis l'étranger, mais il peut recevoir des appels. Il me demande de faire le nécessaire auprès d'Orange pour modifier son contrat. C'est pour cette raison qu'il n’appelle pas.

Ensuite, concernant son trajet, en ce moment il est à Lokauch, au Sud de Berlin, et il pense éviter la capitale Allemande, en la contournant par l'Est. Il pense arriver chez ses amis, sur la côte baltique, le 13 au soir.

Il te fait dire que la "fraîcheur" qu'il ressentait jusqu'à présent s'est transformée en "froideur", mais que malgré tout, il continue à porter short et tee-shirt !!

On va s'occuper demain du problème de son abonnement téléphonique, en espérant qu'ils rétablissent sa ligne rapidement ... Bonne soirée, à bientôt. Christophe et Jackie D. B.

 

PS. Aux dernières nouvelles, aujourd’hui, mercredi, sa ligne téléphonique a été rétablie, on va tester cela ce soir, 20h.

PS2. Hier, le mercredi 11 avril, Joël était à Berlin-Est. Ce soir, il devrait être chez une amie de la famille et professeur de français, Cornélia, vivant à 40 km de la frontière polonaise.

 

Samedi 15 avril 2006

 

Il est possible que Bientôt Jackie et Christophe aillent rejoindre Joël du côté de Berlin.

Voici ci-dessous les dernières images de Joël :

 

  

 

Lundi 17 avril 2006

 

(D'après un mail de Jackie et Christophe).

Joël a rejoint le Mecklenbourg, par Viereck, où la famille Kattner l'attendait. A leur grande surprise, ils virent venir, à eux, un "viking" barbu, en short, à 20h, par 9°C. Joël s'est habitué aux plats locaux de Pâques, accompagnés de bière. C'était le jeudi 13. Quelle vitesse ! le 15, tous sont allés voir le "Mur de la Liberté" et la porte de Brandenburg à Berlin. C'était l'anniversaire du père Peter, avancé de quelques jours, afin qu'il reçoive son cadeau : un camescope afin de filmer Joël, et Alex, leur fils, arrivé exprès de Pologne, où il suit ses études. On ne peut retenir l'oiseau qui s'est à nouveau envolé,  le dimanche pascal, à midi. Vélo révisé, mais il a eu crevaison, à 30mn de là ! Heureusement vite réparée... Ouf ! Dimanche soir, il arrivé à la Jugendenberge, très content et impatient de voir la Baltique. Nous le reverrons donc à son retour en octobre. Le temps là-bas : frais et fonte des neiges. Bonne semaine, @+ Christophe et Jackie.

 

Jeudi 20 avril 2006

 

Aujourd'hui, Joël dort à Westensee (entre Hambourg et Kiel). Et demain, il pédalera jusqu'à la frontière danoise.

Ci-après, le résumé du récit de Joël, depuis qu'il a quitté Viereck :

 

20 avril 2006

 

Après sa crevaison, Joël, barbu mais tout de même amaigri (cela est visible sur les photos envoyées depuis Teterow), poursuit sa route, bordée de sapins et érables très hauts, le long du fleuve Veckier, en passant par les villes de Torgelow, Pasewalk. Cette région est peu développée. Puis Strazburg, Woldogk, Kalt, Kabelitch, Dervitz, …, avec 78/80 kms parcourus, par jour !

 

Voici le récit qu’il nous a livré, le 20 avril 2006 :

 

« Accueil chaleureux à la Jugendenberge Bungstargarde et repas copieux ; un « clac-clac » au vélo ? non, ce n’est rien. Je passe près de Neubrandenburg (ville jumelée avec Nevers et lycées jumelés grâce à des séjours linguistiques).

 

C’est la région de Vorpomme, qui longe la Baltique, au Nord-Est. Straslund est une ville côtière face à l’île de Rügen. Mais le vélo veut aller vers Rostock, cité industrielle, habitée par beaucoup d’émigrés turcs. Je la contourne par le Sud-Ouest, direction Kiel. Les villes portent les noms de Stevenhagen, Malchiv, au bord de petits lacs, tous froids ! Ciel bas et gris, il fait toujours froid ou frais ! Pourtant la tenue reste : short, sandalettes et chemise de toile avec le sigle « handicap ». Hôtel à Reinstorf, Lussow, Bitzow, Gogelow, Klutz. Ah ! Klutz : le beau point de vue sur la mer !

 

Beaucoup d’endroits se ressemblent, mais pas celui-ci. Je suis passé à quelques km de Lübeck, à 10 km de la Lubeckersee c.a.d. la Baltique. Les pistes sont cyclables, oui, mais pas trop bien entretenues. On sent l’empreinte de l’ex-RDA. Mais les gens sont si souriants et aiment se faire prendre en photo. Bord de l’eau et panorama de Klütz, dans le golfe de Mecklenburger. L’île de Fehmann est en face. Les touristes sont accueillis, ici, dans de confortables hôtels. C’est la région du Schleswig Holstein.

 

Neuhenthaggen. Puis à Priwal, je prends le Ferry, longeant la côte allemande. Il a un arrêt à Schwarbeutz, où je rejoints la belle auberge de jeunesse, sur le bord de mer. Je vois des nids de cigognes, donc, je suppose qu’elles sont de retour … présage de la douceur prochaine du temps ? Puis je constate qu’elles se réinstallent effectivement ! Des écriteaux indiquent : « élevages de chiens St-Bernard ». Ici, ils sont indispensables pour la neige et pour tirer les traîneaux. Je roule (ciel bas et gris). Eutin, Aschberg, Flintzberg, Rumor, Scherensee et Westensee. Puis après Lübeck et Kiel, je suis revenu dessus de Hambourg.

Demain, 21 avril : frontière Danoise, avec à gauche, les îles Frisonnes. Benjamin me rejoindra dans 8 jours. »

 

Le vendredi 21 avril 2006

 

Ce soir il est à la frontière entre l'Allemagne et le Danemark.

 

Samedi 22 avril 2006

 

Ce soir, il est à Ribe.

 

Dimanche 23 avril 2006

 

Ce soir, il a la presqu'ile de de Sahndenburg, sur la Baltique. Il a franchi la frontière Danoise. Depuis qu'il au Danemark, il ne peut plus recevoir de message, dans sa messagerie vocale (gros problème puisque dans la journée, il éteint son portable).

 

Note de Benjamin : Joël nous a envoyé des photos, mais je ne peux plus vous les présenter. Le blog de Joël devient de plus en plus lent à modifier : La simple mise à jour d'une phrase, sur le site, met maintenant plus de 15 mn.

Bientôt, je vais être obligé de restreindre les photos et n'y mettre que du texte, si je ne trouve plus de solution (seule solution envisagée : changer de site, pour un site plus performant). Mon email pour m’écrire : benjamin.lisan@free.fr

 

Mardi 24 avril 2006

 

Voici ce que j’ai trouvé, en relation avec Ingrid Betancourt, dans le journal gratuit Métro de Paris, du mardi 24 avril, en page 4 :

 

Reporter d’espoirs : La guérilla des ondes

En Colombie, de sont plus de 3000 personnes, connues ou anonymes, qui sont retenues en otage par les FARC ou d’autres groupements terroristes. Pour maintenir le lien entre les victimes et le monde extérieur, une fois par semaine, Radio Caracol ouvre son antenne aux familles des séquestrés. A l’initiative de cette émission humanitaire : Herbin Hoyos, reporter de guerre colombien, qui pour avoir été lui-même otage, connaît la valeur d'un message de soutien, d'encouragement et d'affection.

 

D'après un article de Cécile Raimbaud (Télérama), mention spéciale dans la catégorie Paix-Humanitaire, à retrouver dans le magazine Reporters d'Espoirs, en kiosque et sur le site www.reportersdespoirs.org[5].

 

Pour information, Laurence Curto et Laure Moreau participent au rallye des Gazelles, pour Ingrid Betancourt. Voici le lien vers le rallye : http://www.rallyeaichadesgazelles.com  Leur véhicule porte le numéro 128.

 

 

Un catamaran pour la route du Rhum sera mis à l'eau vendredi avec le nom Libertad et courra aussi pour Ingrid.

 

Dimanche 30 avril (voir ci-après)

 

Joël est à Hirtshals (Nord du Danemark), depuis vendredi, où il attend Benjamin, qui doit l'accompagner, pour la suite de son périple en Norvège. Il profite de ces trois jours pour se reposer et se retaper, car il beaucoup souffert du froid et de la pluie.

 

Benjamin est donc parti, Samedi, en train, de Paris et devrait arriver au lieu de rendez-vous, après un voyage de 2 jours, soit le lundi 1er mai.

 

Ensemble ils traverseront la Mer du Nord jusqu'à Kristiansand (126 km de traversée), puis reprendront leur voyage à vélo, en terre scandinave.

 

Voici un texte écris par Joël :

 

« Je remercie pour leur accueil : Francoise à Alès (elle ne le sait pasn car elle n´a pas ordinateur, Michel à Crest (qui est mon mécano attitré), la famille de Gérald _ et pour leurs bons gâteaux (Fanny a-t-elle réussi ?) _, la famille Danneker et "papinou", la famille Dubail, la familles Hilbert et Kattner. J´ai apprécié votre accueil et vos succulentes attentions, qui m´ont beaucoup touché et servi.

Merci à tous pour votre soutien.

Christophe (fils de Joël) ».

 

Le début du témoignage de Benjamin

 

J’aurais dû partir trois mois plus tôt. Mais mon chef n’a pas voulu me laisser partir, tant que je ne n’avais pas fait le transfert de compétence à mon successeur et rédigé les manuels techniques nécessaires pour ce processus. Il m’avait demandé respecter la règle des trois mois de préavis.

Je dois rejoindre, en train, avec mon vélo, Hirtshals, le port des ferries danois, situé à l’extrême-Nord du Danemark, où je dois retrouver Joël.

 

Je constate que la SNCF n’avait rien prévu pour que je puisse réserver l’ensemble de tous les billets de trains du parcours, à partir de la France. En Allemagne et au Danemark, je dois acheter les billets et trouver les bons trains sur place. Finalement, je prends un train, partant de Paris jusqu’à Francfort-sur-le-Main [Frankfurt am Main], qui accepte mon vélo.

Mais surprise à Francfort, seul des trains, type TGV, appelé ICE, reliant les grandes villes, vont vers Copenhague. Or aucun n’accepte de vélo à bord.

Finalement, un contrôleur allemand, compréhensif, accepte mon vélo, à bord de son train, en le dissimulat dans des toilettes, qu’il condamne. J’arrive, au petit matin, à Copenhague [Copenhagen], où je peux obtenir un billet, pour un train (de type TER), allant de Copenhague à Hirtshals, lui acceptant les vélos, sans problème. Finalement, j’arrive à Hirtshals, vers midi, le 30 juin 2006. Je retrouve Joël et son vélo tricycle couché, en début d’après-midi.

 

Je pensais que nos retrouvailles allaient être chaleureuses, entre nous (en tant que vieux amis, ayant connu une aventure forte, ensemble, en 2002). Alors que, durant tout le temps, durant l’hiver 2006, où il a tenté de me convaincre d’être son accompagnateur, il était très amical et chaleureux (se réclamant de notre vieil amitié), maintenant son accueil était froid.

J’ai mis ce mauvais accueil sur le compte d’un mécontentement lié à mon retard de deux ou trois mois.

 

Mais dès que je commence à l’accompagner, il commence à me traiter, comme s’il était un noble privilégié[6], ayant un serviteur, un domestique ou un manant, éternellement à son service (il n’a plus de respect pour moi). Il n’est plus question d’amitié entre nous.  Je suis déçu.

 

Est-ce parce que Jacky me verse 900€/mois, pour les frais d’accompagnement de Joël, que ce dernier se comporte désormais comme un employeur avec son subordonné ?

 

Nous embarquons, avec nos vélos, dans un ferry à destination de la Norvège.

 

Nous arrivons à Kristiansand, ville la plus au Sud de la Norvège. Alors qu’il n’y avait pas de neige au Danemark, en ce début de mai, a contrario, la neige est encore très présente, en Norvège. Nous logeons, le soir, l’Auberge de Jeunesse de Kristiansand.

Le lendemain, Joël décide de partir immédiatement, sous une bruine (pluie fine), permanente.

 

Je constate très vite que toute la Norvège est très montagneuse. Or ayant plus de 40 kg entre mon vélo et mes bagages, je suis très vite épuisé, dans les montées, alors que Joël est toujours en pleine forme (il le sera toujours durant notre voyage).

 

Finalement, Joël fait le tri dans mes affaires (dans mes bagages), entre ce qui est absolument nécessaire et ce qui ne l’est pas. A un bureau de poste local, Joël range, dans un gros colis postal, plus de 11 kg d’affaires « inutiles ». Et le tout est renvoyé en France, chez ma concierge, qui a la consigne de garder tout le courrier que je recevrais durant mon périple.

En repartant du bureau de poste, je me sens nettement plus léger.

Cette initiative de Joël sera heureuse et je pourrais enfin trouver les ressources physiques pour le suivre.

 

6.1        Le périple, de Kristiansand (1 mai 2006) au Cap Nord (le 30 juin 2006)

 

Ça y est ! La traversée de la Norvège a débuté pour nos deux pédaleurs, si même une pluie glaciale les accueille ...

 

Voici le récit de cette première semaine scandinave, livré par les intéressés, eux-mêmes, en direct :

 

Compte-rendu du voyage depuis l'Allemagne jusqu’à la Norvège :

 

Du 30 mars au 4 mai 2006

 

Ce qui frappe, sur notre route, depuis l’Allemagne, c’est la propreté, presque maniaque, en particulier en Norvège. Est-ce la persistance de la Neige, encore présente en mai, qui renforce cette impression de propreté (en Norvège) ?

Ici, dans ce pays scandinave, toutes les maisons ici sont en bois, peintes de couleurs gaies.

 

A l’inverse, au Danemark, comme en Allemagne, les maisons étaient souvent cossues, mais froides.

Au Danemark, ce qui frappe ce sont les champs d’éoliennes, à perte de vue. Comparativement, la France semble encore en retard, sur cette question.

Au Danemark, tous les fils électriques et téléphoniques sont enterrés.

Au Danemark, comme en Norvège, beaucoup de maisons arborent fièrement le drapeau national, dans leur jardin.

Dans ces 2 pays, le réseau des pistes cyclables est très développé.

Dans un message envoyé d’Allemagne, une écologiste, fondatrice du parti des verts avec Oskar Fisher, nous souhaite bonne route.

 

Nous (Benjamin et Joël) nous rejoignons au ferry, dans la commune de Hirtshals au Danemark.

(Benjamin a fait 2 jours de train avec son vélo, pour rejoindre Joël, à la pointe Nord du Danemark).

Après 3 heures de traversée, nous arrivons à Kristiansand, sous la pluie et le crachin.

Il fait déjà plus froid qu’au Danemark (où il faisait déjà froid).

 

Nous avons écrit, le soir, dans l’Auberge de Jeunesse de Kristiansand (très bien d’ailleurs) et dans notre carnet de route, les mots suivants : « Nous irons au bout du monde (de l’Europe) pour aller au bout de nous-mêmes et de nos idées ».

 

Le lendemain, nous faisons 65 km, jusqu’à Evje. Route relativement plate, mais avec du vent variable.

Le soir, repos dans un bungalow, plutôt une sorte de petit chalet de bois, qu’on appelle ici, en Norvège, « hytte » (cabane).

 

Benjamin est fatigué. Il a trop voulu prévoir, en transportant plus de 40 kg, au total, entre le vélo et les bagages.

Le surlendemain, Joel fera le tri dans ses bagages (affaires), et il réexpédiera plus de 11,4 kg, d’affaires en trop (c’est à dire en surpoids ou en surcharge) par la poste (retour de toutes ces affaires à Paris).

 

Peu de personnes, sur la route, sont curieuses de s’informer sur notre équipée et sur ces cyclistes originaux. Mais, il est vrai qu’ici personne ne connait Ingrid Betancourt … (Peut-être les Norvégiens sont-ils trop tournés vers les nouvelles locales de leurs vallées, plutôt que vers les nouvelles du monde).

 

Les paysages traversés sont merveilleux, entre paysages de montagnes, de fjords, de lacs allongés sur plusieurs dizaines de kms, bordés de profondes forêts de conifères. Il fait froid, la neige est partout. On est juste au début du dégel et les torrents et rivières sont en crues. Puis, nous traversons le très beau parc national de Setesdal.

 

Malgré la pluie et la grisaille, tout est beau. Même les abribus, en bois couverts d’une toiture végétalisée, sont jolis.

 

A Risstad, à 65 km / 70 km après Evje, nous dormons dans un ”hytte”, très luxueux. L’ensemble des chalets ”hytte”, de ce camping, ressemblent à un musée (ou écomusée) des arts et traditions populaires.

(Notre moyenne : 8 à 10 heures de vélo par jour, à environ 10 km / heure, à cause du caractère montagneux de notre route).

 

Quand on a froid, on s’arrête alors dans l’une des stations-services, toujours chauffées (toutes possèdent un coin cafétéria et épicerie), de notre route. Certaines semblent être l’unique centre de vie de certains villages (comme en Islande).

 

Partout on trouve des maisons à toits végétalisés.

 

Apres Risstad, la route monte, nous sommes maintenant en pleine montagne. Les montées sont dures, surtout celle avant d’arriver à Bykle (un village de montagne). La route est en travaux, sur plusieurs km, sans chaussée, à cet endroit.

Sinon, les routes norvégiennes sont bonnes. Nous avons franchi plusieurs tunnels bien éclairés (mais cela ne sera pas toujours le cas). Malgré le froid, la vie se manifeste par quelques oiseaux (semblables à des étourneaux).

 

Aujourd’hui, le soleil est revenu. Nous avons déjà plus chaud. Nous arrivons à la station de sport d’hiver de Høvden. La jeune femme du syndicat d’initiative local, Mademoiselle Sabine Bello, francophile, nous réserve un superbe accueil. Utilisant sa connexion Internet, nous écrivons ce mail, ce jeudi 4 mai 2006. Plus tard, elle écrira un article, sur nous, dans le journal local de la station de sport d’hiver. Voici ce qu'elle a écrit à un ami Pascal :

 

« Je suis la personne qui a été en contact avec Joël et Benjamin a Hovden, si vous vous avez l’occasion de les joindre, dites leurs qu’un journaliste de la région de Setesdal va écrire un article et va utiliser les photos que j’ai prises [d’eux]. Pour l’instant ce n’est qu’un journal régional mais j’espère que d’autres journalistes vont être intéressés ! Je pense que se serai bien s’il [Joël] devenait connu de toute la Norvège, de façon à ce qu’ils [Joël et Benjamin] soient aidés le mieux possible, à chaque fois qu’ils stopperont dans une ville.

 

Passez-leur le bonjour de ma part et souhaitez leur bonne chance !! Sabine Bello ».

 

Photo de nous, prise par Sabine Bello.

 

Article de journal que nous a envoyé Sabine Bello.

 

Plus tard, elle nous a écrit :

 

« Voilà l’article qui a été édité, aujourd’hui, dans le journal de Setesdal.

 

Le titre est « Le tour, à vélo, d’un Français avec un handicap moteur jusqu’au Cap Nord ».

 

« Un Français avec un handicap, avec une énorme volonté, était de passage à Hovden, la semaine dernière, avec son tricycle, pour un voyage jusqu’au Cap Nord.

Après un accident qui aurait pu être mortel, après avoir été fauche par un chauffard ivre, il a mené un combat pour remonter sur un vélo.

Joel… 58 ans rêvait d'être un porteur de Paix aux hommes de bonne volonté, grâce à la réalisation d'un long périple, à travers l'Asie, pour arriver à Pékin, aux moment des JO de 2008. Il s'entraînait dur pour cela.

Mais un mauvais coup du sort survint qui sembla définitivement stopper son beau projet ...

Fauché en plein entraînement, par un chauffard ivre, il fut laissé pour mort sur le bord de la toute, brisé par de multiples fractures, dont plusieurs au crâne ».

 

La suite vous la connaissez. J’ai seulement traduit en Norvégien, le texte que j’ai lu sur le site. Bien le bonjour.

Vennlig hilsen, Sabine Bello »

 

Amitiés

 

Benjamin & Joel"

 

... L'aventure continue !

 

L'église en bois debout de Torpo, situé le long de la route nationale norvégienne 7.

 

Vendredi 5 et samedi 6 mai

 

Nous redescendons en altitude et faisons un détour par Vemork, située dans une vallée très encaissée. Vemork est le nom d'une centrale électrique située près de Rjukan dans la vallée du Tinn en Norvège. Vemork fut utilisé pour la fabrication de l'eau lourde, lequel était un sous-produit obtenu lors de l'électrolyse de l'eau. Pendant la Seconde Guerre mondiale, la centrale fut attaquée par des commandos dans le but de saboter le programme atomique allemand, épisode rendue célèbre par le film « La Bataille de l'eau lourde ». La production d'eau lourde fut arrêtée en 1971. En 1988, le site est maintenant le Norwegian Industrial Workers Museum, surtout connu pour ses installations intacte de production d’eau lourde, qui se visitent.

 

Dimanche 7 et lundi 8 mai

 

Le 7 mai, arrivée à Rjukag au Sud-Ouest de Lillehammer (ville olympique). Benjamin est épuisé et se repose. Il fait un magnifique soleil, depuis 3 jours, mais qui tape très fort, malgré la latitude élevée.

 

Joël est en pleine forme, il respire et articule magnifiquement.

 

Le 8 mai, après une étape de 50 km, ils débouchent sur un plateau à 1500m d'altitude (région du Telemark), avec des pentes à 20%. Tous les lacs sont encore couverts de glace.

Cette journée a été très dure physiquement, surtout avec le soleil qui tape de plus en plus fort et sans protection solaire.

 

Seule satisfaction, le vent dans le dos !

 

Ils prévoient de prendre contact avec le consulat Français d’Ålesund, afin d'aller visiter une base "polaire" Française, située dans le Sud de la Norvège.

 

Le trajet : Kristiansand => Evje => Hovden => Rjukan => Lom

 

Samedi 13 mai

 

La traversée de la Norvège se poursuit, malgré un soleil aveuglant, qui cuit les mollets de nos deux pédaleurs.

 

Joël, et c'est un comble pour ceux qui le connaisse, est obligé de porter un pantalon pour se protéger des coups de soleil.

 

Le jeudi 11 mai, ils sont arrivés à Lom (voir sur la carte, ci-avant), connue pour son église en bois, après plusieurs étapes de "montagne", éprouvantes pour Benjamin.

 

Des journalistes Norvégiens sont intéressés par leur parcours et vont faire un article sur eux, avec des photos d’eux.

 

Ils ont pris contact avec le consulat, qui est intéressé, mais ce dernier ne peut pas trop médiatiser leur trajet, car ils passent par trop de petits villages de montagne isolés.

 

Ils ont le projet d'aller visiter la base polaire Française d'Ålesund (voir carte) dans les prochains jours.

 

Nous leur souhaitons bonne route!

Christophe

Eglise en bois de Lom (© B. Lisan).

 

Dimanche 14 mai

 

Samedi 13, Joël et Benjamin prennent une journée de repos bien méritée dans un hôtel dans une station de ski entre Fagernes et Lom (BeitostØlen).

 

Benjamin, profite de cette journée de temps libre, pour nous livrer ses impressions de voyage :

 

"Tout est bien organisé en Norvège. Dans chaque village, il y a un ou deux superettes bien achalandées en produits ... norvégiens, c'est à dire tous pasteurisés et, en général, plutôt fades, comme les fromages, les plats cuisines ...

Il y a des cabanons en bois, appelés hyttes, dans chaque village, que nous pouvons louer pour des prix entre 200 kr (25€) et 600 kr (~76€), la nuitée, selon leur niveau de luxe (en général, ils disposent d'un coin cuisine, d'une douche, d’une télévision ...) _ selon le taux de change 7,8 kr = 1 euro (avec kr [abréviation] = Krone ou couronne norvégienne).

 

Au cours de mes conversations avec les Norvégiens ou lors de mes lectures sur place, j'apprends par exemple, d'un postier rencontré en route, que :

 

a)       Il est passionné de deltaplane et de deltaplane motorisé,

b)      Un parasite, la douve du saumon (Gyrodactylus salaris)[7], infeste les saumons de certaines rivières en Norvège,

c)       Madame Eva Joly, ancien juge en France, semble avoir un rôle politique, ici, depuis qu'elle est revenue en Norvège.

 

Observant souvent des chapelets contiguës de lacs, dans les vallées glacières, j’avais émis l’idée de les relier par des canaux à écluses. Mais ce postier m’avait indiqué que c’était une mauvaise idée, car elle contribuerait à répandre ce parasite dans tous les lacs.

 

Certaines odeurs sont fortes comme les balles de foin d'ensilage (boules de foins enroulées de bandes plastiques blanches). Un certain type de papier toilette local sent le soufre et le phosphore, comme les allumettes phosphorées (norvégiennes).

 

A Rjukan, j'ai visité le musée de la Bataille de l'eau lourde _ ancienne fabrique d'eau lourde, située dans un endroit imprenable, sur un nid d'aigle, reconvertie en musée _ une visite très intéressante : je vous enverrais les photos, si j'ai le temps et la possibilité. Deux films célèbres retracent les hauts faits de guerres lies à cette usine.

 

  

 

  

 

Dans l'usine, on voit des turbine hautes chutes Pelton, semblables aux roues à aubes _ il existe peu de turbines basses chutes Franklin, ici en Norvège, en raison des nombreuses conduites forcées, ici. La Norvège regorge d'énergie hydroélectrique, à cause de ses nombreuses montagnes, vallées glacières, torrents furieux et sa forte pluviométrie ...

La vie est chère _ les prix sont presque le double de ceux pratiqués en France _, excepté l'électricité.

 

A Rjukan, lors de la cérémonie de confirmation des enfants à l'église (temple), toutes les femmes étaient vêtues de très beaux costumes traditionnels brodés. Ces costumes, très luxueux, hors de prix, se transmettent de génération en génération.

 

Une femme, dans un tel costume, m'affirme que cela marquait l'identité nationale du pays (d'autant que la Norvège a été colonisée,  pendant plusieurs siècles, par le Danemark).

 

 

Tous les enfants, ici, possède VTT et un trampoline, dans leur jardin (peut-être, ce dernier sert à l'entrainement au ski ?). Les jeunes commencent tôt le ski, ici, y compris le saut à ski (on trouve de nombreux tremplins de saut, petits et grands).

 

Beaucoup de voiture portent des plaques vertes, comme si elles faisaient parties des corps diplomatiques. En fait, ce sont des véhicules à usage professionnel. Ces plaques sont vertes, pour des raisons fiscales.

Ici, on rencontre beaucoup de grosses voitures américaines, dont de gros 4x4 Hummer, Dodge RAM 1500 ou 2020, de vrais monstres, preuve du niveau de vie élevé des Norvégiens.

 

Depuis le 4 mai jusqu'à aujourd'hui, samedi 13 mai, nous bénéficions d'un très beau temps. Le soleil tape dur, même si le fond de l'air reste frais (il fait souvent en dessous de zéro, la nuit).

Actuellement le temps se refroidit, de plus en plus.

 

A Torpo, à côté de Gol, nous avons contemplé une église, du 11ème siècle, construite avec de très épaisses planches de bois debout[8].

 

Nous nous arrêtons là, pour l'instant. On pourrait encore parler des oiseaux étranges et inconnus pour nous, en France, comme des corneilles noires et grises (des Corneilles mantelées), des courlis corlieu (un limicole) etc. ...

 

La suite au prochain numéro ... si Benjamin tient le coup.

 

Amitiés

Benjamin

& Joel"

 

Du 17 au 19 mai 2006

 

Chers Amis,

 

Voici la suite de notre compte-rendu de notre périple à vélo en Norvège, pour les journées du 17 au 19 mai :

 

Nous reprenons sa rédaction, dans un café et cybercafé, ce récit inachevé, dans le cyber d’une bibliothèque, dont les portes fermaient à 17 h !!! Tout ferme tôt en Norvège.

 

Ce matin, à l'hôtel « Pollfoss Guesthouse and Hotel », un grand chalet du 19° siècle et monument historique, nous bénéficions d'un déjeuner très copieux ... Nous avons même le droit, sur la table, à un petit drapeau français … charmante attention (!). L'hôtel date de 1890. Il a reçu sa première voiture automobile en 1926.

 

Je me rends compte que la carte de visite que nous avons spécialement fait imprimer, pour notre « service de presse »,  que nous distribuons durant notre périple, est un véritable sésame, nous ouvrant des portes, comme ceux de cet hôtel.

Le vélo tricycle de Joël est, de plus en plus souvent, photographié. Il ne laisse pas indifférent.

 

Nous avons eu du nez, en nous arrêtant, à 17h, devant cet hôtel cosy, pour y discuter les prix ... car comme nous nous en apercevrons le lendemain, sur plus de 30 km après, nous ne rencontrons pas un seul hôtel ou hytte ouvert (tous les hyttes étaient fermés). A 10 km de là, il y avait aussi le luxueux hôtel de Grottli ... fermé lui aussi.

 

A force de monter une nouvelle vallée, nous débouchons de nouveaux dans les paysages vierges et enneigés, qui nous brûlent les yeux. La neige bordant la route fait souvent plusieurs mètres de haut. La vallée est devenue encaissée et nous sommes environnées de hautes falaises et des champs de neiges verticaux.

Avec le soleil intense et la chaleur, je crains l'avalanche.

 

De temps en temps des pierres dévalent les parois de la vallée encaissée, le long de laquelle nous roulons ... La route est constellée de petites pierres ... Nous donnons de forts coups de pédales dans cette montée, afin de ne pas nous y attarder ... outre mesure ... On ne sait jamais.

 

Dans une côte, nous nous crions mutuellement, « Allez Eddy Merckx !!!! », « Allez Fausto Coppi !!! ».

Puis nous passons par un col à 1030 m. L’hôtel, situé au sommet du col, est lui aussi fermé ...

Rien d’ouvert jusqu'au site grandiose du fjord Geiranger (ou Geirangerfjord) ... atteint en milieu de l'après-midi ...

 

Ici, dans les montagnes norvégienne, il n'y a pas de pin cembro, comme dans les Alpes. Pourtant, j’ai l’impression qu’il s'y plairait (?).

 

Après ce col à 1030 m, nous nous engageons dans un descente vertigineuse, avec une pente de plus de 10 % (nous avons même eu, à un moment, une courte descente à 15 % !). Oh! que nos freins souffrent ...

Nous passons rapidement de 1030 m d’altitude à zéro mètre, au-dessus du niveau de la mer !

Lors de cette descente vertigineuse, vers le Geiranger, mes freins soudainement lâchent. Je suis obligé de freiner constamment avec mes chaussures.

 

J'ai appris que cette route a été ouverte en 1889. Au printemps, avant l'arrivée des machines à déblayer la neige, il fallait plus de 100 hommes pour déblayer la neige (parfois ils utilisaient du sable noir pour faire fondre la neige).

 

On a résolu un autre mystère : comme conserver de la terre couverte d'herbe sur les toits des maisons en bois, sans que le toit ne prenne l'humidité ... Pour cela, les constructeurs posent, sur le toit, des bandes d'écorces de bouleau, formant alors une couverture étanche.

 

Je ne comprends rien toujours rien au temps norvégien. Nous sommes le 17 et depuis le 4, il fait toujours beau. J'ai renoncé à décrypter le ciel norvégien, si changeant ... (ici l'arrivée de cirrus à haute altitude ne veut rien dire).

 

Arrivés à Geiranger, nous découvrons le plus beau paysage du monde, un paysage de fjord, entoure de falaises abruptes immenses et de montagnes tout aussi immenses, un site d'ailleurs classe au patrimoine mondial de l'humanité.

 

Personnellement, j'ai connu beaucoup de très beaux sites dans le monde (Yosemite, Saint-Guilhem-le-Désert, en France, le glacier d’Argentière …), mais c'est réellement le plus beau que j'ai contemplé, au cours de mon existence (!). En plus, nous le voyons sous un soleil éclatant.

 

Aujourd'hui, le 17 mai, jour de la fête nationale norvégienne, encore appelée « Jour de la Constitution » (commémorant son indépendance face au Danemark eu 1814[9]), tous les magasins, administrations ... sont fermées _ sauf l'hôtel Pollfoss _ (mais nous l'avions prévu) et tout le monde est en costume national dans les rues. Et les Norvégiens se réunissent lors de grandes "parties".

 

Certains de ces costumes ressemblent au costume de l'Amiral Nelson à Trafalgar.

 

Sur notre trajet, nous sommes invites à une de ces fêtes ... On nous sert un très bon gâteau (les Norvégiens en sont semblent-ils des spécialistes) et de la charcuterie (une de leur spécialise étant le saucisson à base de sang, comme un boudin noir, qui aurait été fumé), accompagne d'un "rosé" ..., en fait, une boisson sucrée (les Norvégiens sont assez prohibitionnistes. Il est difficile de se procurer des boissons fortes, ici, et sûrement pas du rhum ou de l'absinthe à 55 degrés).

 

L'eau du fjord est d'un beau vert émeraude ... sûrement en raison de la présence d'algues (?). Ces eaux sont profondes,  plus de 200 m de profondeur. L'eau y est salée et on y trouve des algues, des kelps (des laminaires, des algues brunes …), comme sur nos côtes bretonnes.

 

Ici la taille des communes ("Kommunes") est gigantesque (faisant souvent plus de 50 km sur leur plus grande longueur. Entre le panneau annonçant la commune et le village portant le même nom, il y a souvent plusieurs dizaines de km).

 

Après avoir négocié le voyage à moitié prix, sur la base de notre bonne mine, nous nous offrons une belle croisière touristique en ferry, sur le Geiranger fjord. Joël est vraiment doué pour les négociations d’argent (il s’en charge à chaque fois).

 

Croisière inoubliable !!!! Nous sommes vraiment gâtés, avec ce temps radieux !!!

 

 

Costumes traditionnels enfilés, le 17 mai, le jour de la fête nationale norvégienne.

 

Sur le ferry, on nous relate l'histoire de certaines fermes perchées sur des nids d'aigle du fjord : une des fermes n’était accessible que par des échelles et, quand le collecteur d'impôt arrivait, le fermier retirait l'échelle.

Pour une autre, les prés étaient tellement en pente, que les enfants étaient attachées par des cordes pour qu'ils ne tombent pas dans le ravin ...

 

Le soir nous logeons à l'auberge de jeunesse d'Helletsyg, d'où nous avons une très belle vue sur le fjord ...

 

Le 18 mai au matin, comme une charmante jeune fille, du TouristKontor de Geiranger, nous l'avait annoncé, il pleut ...

 

La route est très longue, avec de très belles côtes ... passant de la verdure vert printemps du bord du fjord (c'est la vraiment le printemps) à des paysages de montagnes enneigées ou de tourbières marécageuses, en fond de vallée.

 

Nous franchissons le soir (à 18 h) un second ferry a Kikilven.

 

Nous avons décidé de rejoindre, le jour même, la ville d'Ålesund.

Après le ferry, la pluie redouble. Encore 22 km jusqu’à notre but, pour cette l’étape (pour ce jour : 26 + 35 + 22 kms, soit environ 80 kms), ... nous sommes trempés « jusqu’aux os ». Nous arrivons à l'Auberge de jeunesse (que nous avons prévenu avant, vers 20 h) vers 21h. Une sacre journée.

 

Aujourd'hui, le jeudi 18, visite de la ville, vacation sur Internet pour tenir au courant, nos soutiens, de nos aventures, réglage de mes freins, qui ont vraiment souffert, à cause des nombreuses descentes, chez un marchand de vélo (A Ålesund, nous avons visité deux marchands de vélos ... Le vélo est devenu vraiment une passion commune à Joël et Benjamin) ...

 

Les pieds de Joël vont mieux, depuis leur passage chez une podologue a Fagernes, qui lui a raboté le corps-au-pied, à l'aide d'un scalpel ...

 

Demain, visite du navire océanographique français le Pourquoi-pas ? qui mouille dans le port d'Ålesund, jusqu'à dimanche, jour de notre départ vers Trondheim.

 

Amitiés

 

Benjamin & Joël.

 

PS0. Notre photo a été publiée dans le petit journal local, le Setesdal, du 16 mai, en page 4.

 

PS1. Je vous cite quelques observations "norvégiennes" :

 

1) ce qui est très bien dans ces pays nordiques, comme la Norvège, un pays assez avance socialement, prévoyant, c'est qu'il a toujours un avertisseur sonore pour les mal-voyants aux passages piétons aux feux rouges ...

 

2) Les douches ont souvent un plan incline d'évacuation des eaux usées, totalement plat ... ce qui explique que la plupart sont équipée d'un balais-raclette en caoutchouc, pour repousser l'eau non évacuée vers le trou d'évacuation d'eau, ... étrange logique ... auquel personne ne pense remédier ....

 

3) Ces villes, où tout est déjà fermé et tout semble mort, après 17h, nous semblent étranges (à part quelques cafés et restaurants toujours ouverts). Nous nous posons la question de savoir ce que font les Norvégiens de leurs longues soirées.

Mais il est vrai qu’ils dînent tôt, vers 17h.

Mais comme aucun d'eux ne nous ayant encore invite chez eux le soir, je ne peux donc toujours pas répondre à cette lancinante interrogation.

Le fait que malgré le froid, Joël, avec sa longue barbe, qu’il ne taille pas, pédale toujours en short et en tee-shirt, n’est pas fait pour rassurer les Norvégiens.

Ces derniers semblent très polis, mais réservés, peu expansifs, peu communicants … le contraire des latins.

 

PS2. Joël n'est jamais fatigué : il est toujours en forme, il dors toujours bien, profondément, ronfle bien, comme un loir (il n'a pas besoin de bcp de sommeil en plus !), il mange comme un ogre ... et ainsi il a du mal à comprendre que l'on ne peut pas toujours avoir la même forme olympique que lui.

 

Vendredi 19 mai : visite du navire océanographique, le "Pourquoi pas ?"

 

Chers Amis,

 

Voici la suite de nos aventures dans cette très jolie ville d'Ålesund (nous avions oublie de préciser qu'elle était très jolie, pleine de monuments Art Nouveau). Dommage que nous partions déjà, demain matin.

 

Nous avons visité, ce matin, le navire océanographique de l'IFREMER & de la Marine nationale, le "Pourquoi-pas ?".

 

C'est le capitaine en personne, Monsieur P. Guillemet, qui nous a fait visite le navire, d'abord le pont de commandement ... ou se trouvent regroupés tous les écrans électroniques high-tech, pour la navigation ... écran avec cartes marines du monde entier et de tous les ports (ce qui n'empêche pas qu'on conserve à bord les cartes marines papiers), des écrans sondeurs (de marque K..- Hugues), des écrans de contrôles de tous les systèmes et les machines à bord, des écrans GPS, dont des écrans de positionnements satellitaires et de toutes sortes (avec mesure vitesse par rapport une couche d'eau superficielle, vitesse du vent ...).

 

Il y a 4 groupes diesels-électriques de 12 KWatts et 2 moteurs électriques principaux ... Il a aussi des hélices d'étraves (latérales ...) pour le positionnement dynamique du navire sur zone. Avec un vent de 35 nœuds de face, il peut rester immobile. Je crois qu'il possède 6 hélices en tout.

 

Monsieur P. Guillemet, capitaine du « Pourquoi pas ? ».

 

Ce navire bénéficie d'une faible signature acoustique, ce qui peut être bénéfique pour les mesures de profondeur, par exemple avec l'un de ses sondeurs acoustique multifaisceau, un des plus perfectionne du monde.

 

Note : il est possible que je fasse des erreurs de retranscription sur le clavier, des souvenirs de ce que j'ai entendu du capitaine, qu'il m'en excuse par avance ... Je corrigerais toutes erreurs, dans mes notes, consignes sur ce blog.

 

Le navire possède tout l'équipement de communication satellite le plus récent : système type IMARSAT ... permettant à chaque membre de l'équipage ou équipe scientifique de communiquer, en temps réel, a tout instant, avec Internet ...

La passerelle de commandement est a plus de 30 m au-dessus du niveau de la mer.

C'est le rôle du gros radome situe au sommet du navire.

Il peut envoyer de très gros fichiers vers les labos en France ...

 

Il a, bien sûr, les équipements de télécommunications analogiques anciens : VHF-BLU ...

Ce navire comporte plus de 250 détecteurs de fumées et des systèmes d'aspersion des incendies par brumisations ... et des écrans de contrôles de ces dispositifs, dans la salle de commandement.

 

Je passe sur tous les autres équipements, compas ... écran pour voir sa route, quand on balaye une zone de recherche en mer, écran pour la remonté d'informations scientifiques, de la part de l'équipe scientifique, dont la salle est juste en-dessous ...

 

Il y a 3 endroits d'où l'on peut prendre la barre … Afin de voir toutes les manœuvres que l'on fait : accostage à quai, descente d'équipements scientifiques dans la mer, toujours à droite, à tribord ...

 

On a même une barre vers l'arrière, de la salle de commandement, pour contrôler la descente et la remontée du robot sous-marin, appelé le R.O.V. ou le VICTOR.

 

Ce navire est entièrement informatisé ... Sa salle informatique est impressionnante :

 

On y trouve presque 20 serveurs Windows 2000 (HP, DELL PowerEdge 3xxx), 1 ou 2 serveur SUN (Solaris peut-être pour des applications graphiques), des routeurs & hub par vingtaine, du câblage partout ... des tables traçantes HP multi-couleurs énormes, les plus grosses que j'ai jamais vues ...

 

On trouve des ordinateurs partout à tous les étages (dans des petites salles, dans la salle de conférence avec tout l'équipement : vidéoprojecteur etc. ...).

 

Chaque personne (ou membre d'équipage ? ...) dispose d'une cabine individuelle avec téléphone, plusieurs prises électriques et informatiques ...

 

Le capitaine me dit que c'est le vaisseau le plus agréable à piloter, durant ses 26 ans de carrière ... (il en a connu d'autres ... comme, je crois, le Marion-Dufresne ... ce dernier étant "basé" sur les routes antarctiques ... et d'autres qui avaient aussi leurs qualité respective).

 

Je rencontre, Marie Pierre, une scientifique de l'équipe, qui part faire des recherches avec ses collègues scientifiques, sur le dégazage de méthanes, et autres fluides et d'un volcan de boue ... au large des côtes norvégiennes ...

 

Ils vont se rendre sur 2 sites d'exploration principaux ... avec "structures de glissements" (géologiques).

 

La plus connue est celle de Storegga[10], une structure d'effondrement comme une caldera, dite en "Popmark" (?), au large de la Norvège (Mme Marie Pierre nous a parlé d'un site nommé, comme « Storea Lansoid » ou « Lanfloid » (?)).

 

Cette structure bénéficie, depuis 5 à 6 ans, de nombreuses études géophysiques, géologiques...

... Elle est liée la sortie de fluides, dont essentiellement du méthane, qui provient de la déstabilisation d'hydrate de gaz (d'hydrate de méthane …), présent en subsurface.

 

Pour cette mission, les scientifiques vont plus, en avant, au niveau des études géologiques, chimiques, géophysiques, ... Ils ont identifié les fluides ... Ils feront des prélèvements qu'ils analyseront. Ils étudieront la biologie liée à la sortie des fluides, au niveau micro et macro-organismes ...

 

Puis le navire se déplacera au large de Tromsø, pour étudier un volcan de boue... d'une dizaine de kms de diamètres. Ils en ont déjà fait la cartographie détaillée, il y a 2 ans. Ils viennent de l'explorer avec une approche multidisciplinaire ... car toute plongée en submersible est très locale (il est impossible de visiter en totalité une structure aussi immense avec un petit submersible ...). Ils seront à Tromsø, le 11 juin.

 

Puis ils reviendront sur la 1ere structure dans 2 semaines, pour y effectuer des carottages sur zones, de 30 m de profondeur max.

 

La structure (extrusive) centrale ressemble à la caldera d'un volcan, avec une zone d'effondrement, où les sédiments sont plus compacts ... Elle a la même morphologie que les chambres magmatiques des volcans (mais la comparaison s'arrêtant là).

 

Elle m’explique :

 

« L’on va étudier la boue qui jailli ou un fluide avec gaz. Sa température peut atteindre les 50 à 60 degrés °C (alors que la température de l'eau environnante n'est que de quelques degrés °C).

En effet, plus on va profond, plus il y a un gradient géothermique (et plus le gaz vient des profondeurs, plus il bénéficie de ce gradient).

 

On a la possibilité de connaître la profondeur d'où cela vient, suivant certains composés, tels que gaz rares et par la composition des hydrocarbures ... On voit si c'est du gaz peu profond (biogénique) ou d'origine profonde (thermogénique), ces derniers provenant souvent de la dégradation calorigène (?) de gaz ... Car si la majorité du gaz est du méthane, il peut y avoir aussi de l'éthane, du propane, du butane, et tous les autres isocarbures (?) ... voire mêmes des hydrocarbures liquides ou solides ...

 

Il y q des composés soufrés ... provenant de réaction (d’oxydoréduction) anaérobies, tels que le sulfate et le méthane donnent des sulfures ... (lors de la diffusion d'eau en subsurface ...). Des bactéries en vivent ... elles-mêmes en symbiose avec des macro-organismes _ ce sont des écosystèmes très particuliers _ ... d'où la multiplicité des expertises prévues ....

Cela intéresse les exo biologistes, pour comprendre comment était la vie, au début de notre planète ... (vie avec méthane ...).

 

Il n'y a pas de moules géante en Norvège, mais il y a de nombreux vers (poly-gonophore (?)), mais peu de bivalves (mais sur les gisement du golfe de Guinée, il a au contraire beaucoup de moules géantes).

 

Tout dépend des conditions initiales, pourquoi il y a ou pas tels organismes ... si l'on a affaire à un système peu évolué.

Le schéma d'évolution de ces structures (en cratère, au fond de la mer de Norvège) semble être :

 

Epaisse couche d'hydrate de méthane, fluidification des sédiments & dépressurisation du gaz (puis épaisse couche de sédiment restante ?).

 

On constate qu'en période climatiques récentes, les hydrates étaient stables, durant les périodes glacières …

Et il semblerait que les eaux intermédiaires ont un plus grand volant thermique que les eaux profondes ...

Cette structure Storegga est un bel exemple décrit dans la littérature scientifique (mais on en connaît d'autres ...).

 

On pourrait expliquer le maximum thermique du paléocène[11] (tertiaire récent) par une augmentation de ces dégazages (?). Et y aurait plusieurs épisode comme celui-ci (au crétacée _ au Cénomanien (?)) ... ».

 

Mais Mme Marie Pierre ne pensent pas que la cause des grandes extinctions de la faune et flore soient dues à cette seule hypothèse ... Selon elle :

 

«  Depuis le premier papier sur le sujet, il y a un emballement et on met les hydrates de gaz à toutes les sauces ...

Les changements climatiques peuvent être aussi liés aux changements des circulations océaniques ...

Cela fait moins de 10 ans que l'on connaît tout cela et on n'en connaît que quelques bribes et il reste encore beaucoup d'inconnus ...

Et c'est pourquoi c'est aussi passionnant ! ».

 

Amitiés, Benjamin

 

Voyage de Joel et Benjamin, du 21 au 27 mai

 

Cher Amis,

 

Nous voilà de nouveau de retour, sur Internet, dans une bibliothèque municipale, ce samedi 27 mai, à Trondheim ... qui, je crois, est la 3eme plus grande ville de Norvège.

Avant d’arriver à Trondheim, nous avons traversé, pendant une semaine, des régions plutôt isolées (et exemptes de toute possibilité de connexions Internet).

 

Dimanche 21 mai 2006

 

Le beau navire flambant neuf "Le Pourquoi-pas ?" est parti ce matin à 9 h.

A l'Auberge de Jeunesse, nous avons rencontré un québécois, faisant le tour de la Norvège, en bus et en train. Comme il se doit, nous avons parlé, ensemble, de la défense du français dans le monde.

Nous sommes partis, tard ce matin.

 

Nous n'avons pu rencontrer le consul honoraire d'Ålesund, parti pour le WE ... dommage.

 

Nous avons grimpé une longue montée, ayant une pente faible d’une dizaine de km. Nous grimpons insensiblement de 300 à 400 m, d'altitude. Et comme on peut le prévoir, après chaque montée, suit une descente, à moins que cela soit le contraire.

A la fin d'une montée, on est heureux, car l'on sait que va suivre une descente. Mais à la fin d'une descente, on sait que malheureusement, va suivre une montée ... Et ainsi de suite.

 

Pourquoi pédale-t-on ? Parce que l'on sa bien que cela fait du bien, chaque soir, quand on s'arrête ... 😊

Bref, la Norvège n'est jamais plate ... Et cela va, peut-être, être certainement ainsi jusqu'au Cap Nord ... vive la Puszta hongroise, la Beauce ou la Camargue (sans vent ... bien entendu).

 

Mêmes les routes, longeant les fjords, comportent des montées et des descentes ...

Maintenant, au bord des fjords, le printemps explose ... tout est vert, plein de vie ... Les lupins, les anémones, les myosotis ... sont en fleurs (j'ai même vue des variétés, normalement cultivés, de narcisses, retournées à l'état sauvage, des sceaux de Salomon, tous en fleur ...). Même les clochettes des muguets font une timide apparition ... mais très en retard par rapport à leurs homologues français.

 

Hier soir, nous avons trouvé un hytte, à côté d'un club hippique et d'un petit hippodrome, du côté de Vestnes[12], au bord de la mer (en fait, au bord d'un fjord). En arrivant, nous n'avions trouvé que deux très jeunes cavalières, pas très rassurées par nos allures de routards ou de clochards des routes, surtout Joel avec sa longue barbe, non taillée ...

 

Au risque ce me répéter, je précise qu’ici, on aime les grosses américaines, camionnettes, fourgonnettes puissantes, tels les 4x4 Chevrolet, les vans G.M., les très gros 4x4 Hummer ...

 

Dans ce pays, par certains côté assez américanisé, on y trouve, partout, des fast-foods locaux, en particulier dans chaque station-service _ de la marque Shell, Hydro Texaco, Statoil … Beaucoup de revues d'automobiles sont vendus dans les kiosques à journaux dont une nommée "AMCAR" pour » American cars », uniquement dédiée aux véhicules américains ...

 

Sur les routes, on rencontre beaucoup de camions à doubles remorques. Par exemple, un camion transportant du gaz, sa citerne située derrière la cabine, solidaire du tracteur, et « trainant », derrière lui, une remorque avec une seconde citerne.

 

J'admire ces chauffeurs, lorsque je les vois reculer sur les parkings, de tels engins. On voit souvent des camions avec des doubles citernes de laits de marque TINE ... TINE étant l'équivalent ici de DANONE en France. Et Diplom-Is l'équivalent de Miko en France.

 

Lundi 22 mai

 

Nous sommes arrivés à la jolie auberge de jeunesse d'Andalsnes, au toit couvert d'herbe (ayant un toit végétalisé).

Comme je l’ai déjà expliqué, le secret de ce genre de toit est la présence de longues bandes d'écorces de bouleau, servant d'isolant imputrescible, placé sous la terre du toit végétalisé.

 

Cette étape a été éprouvante, en raison d'un fort vent de face.

 

Ce mardi 23 mai

 

Nous longeons des fjords semblables à de grandes mers intérieures.

 

On voit de nombreux élevages de saumons dans ces fjords ...

Les quelques sociétés d'élevages d'alevins de saumons sont sévèrement gardées et leurs entrées ne sont pas autorisées.

Le temps est exécrable, pluvieux et froid, en permanence.

 

Nous décidons, pour gagner du temps, de changer de route, de ne pas prendre la jolie route longeant les fjords, et, à la place, d’embarquer dans un ferry ...

 

Joel espère être à Tromsø, le 11 juin, quand le "Pourquoi pas ?" y sera.

Avant Molde, nous avons franchi, un long tunnel sous-marin ... interdit aux vélos. En y pénétrant, nous ne sommes pas très rassurés ... car ce tunnel est sombre, enfumé, comportant une double pente de 9 %, à la descente et à la montée !).

Joel n'a pas voulu s'arrêter à Molde, car le camping et ses hyttes ne lui convenaient pas ....

 

Nous avons fait plus de 30 km, sans trouver une seule chambre, hytte (cabane ...). Et la pluie redouble, il est bientôt 9 h du soir ... Finalement, je tape à la porte de plusieurs maisons au bord d'un fjord, pour demander l'hospitalité, moyennant une rémunération ... Un couple de femmes âgées, prétextent qu'elles partent ce soir pour Oslo, et qu'elles ne peuvent pas nous recevoir dans leur grande maison ... Pourtant, nous les retrouverons au même endroit, en repassant devant leur maison, le lendemain ...

 

Finalement, un homme jeune, nous emmène vers une maison, siège d'un club de jeune le "Houba club" (lié au fameux marsupilami), dépendant d'une église réformée (et propriété d'un particulier). Ce jeune homme pense que le propriétaire nous le fera à un prix pas trop élevé.

 

Mais finalement, il nous propose l'hébergement à 500 Krones (64€) ! Bref, nous avons le sentiment de s'être fait légèrement avoir ... Ce propriétaire est un chrétien … qui ne perd pas le nord ...

Nous n’avons pas discuté le prix ... tellement nous étions contents de trouver, enfin, un lieu chaud.

Cette maison était, quand même, la bienvenue, après ce si long trajet contre le vent, pendant plus de 70 km ...

On avait mal préparé cette étape .... Cela nous servira de leçon ...

Toutefois, indiquons, par honnêteté, que ce monsieur nous a transféré nos photos sur un CD-ROM et nous a offert un CD-ROM contenant ses plus belles photos de la région.

 

Mercredi 24 mai

 

Nous avons franchis de grands ponts, dont l’un suspendu, très élancé, de 2 km de long.

Tous ces ponts et certains tunnels sont à péages ... mais sont gratuits pour les 2 roues. Tant mieux pour nous ...

Sur un long pont métallique, nous rencontrons un couple de français retraités, pêchant à partir de ce pont, des espèces marines ... Le mari est justement en train de tirer de l'eau un lieu noir (il en a déjà attrapé trois ...).

Le mari est retraité de la SNCF, parti à la retraite à 50 ans ... Il est déjà la retraite depuis 25 ans ...

Le couple passe trois mois de l'année au Maroc et deux mois en Norvège.

Amitiés

Benjamin & Joel

 

La bibliothèque de Trondheim fermant à 15 h ce samedi, nous reprendrons notre vacation Internet, plus tard ... dès que possible ....

 

Chers Amis,

 

Nous reprenons notre vacation ... ce dimanche, 28 mai (Voici la suite de notre récit ci-dessous).

 

Mercredi 24 mai

 

Nous avons traversée, encore et toujours de très jolies régions ...

 

Nous avons dû attendre à un ferry, durant 2 h, ce dernier était en panne d'essence ...

Un camion-citerne, spécialement affrété, est arrivé en trombe, pour faire le plein du navire.

 

Encore une fois, j’entame une petite discussion avec une Norvégienne, mais comme d'habitude si nous ne poussons pas la conversation un peu plus en avant, cette dernière s'arrête-là. D'où la réputation de froideur des Norvégiens et tout particulièrement des Norvégiennes (préjugés).

Sur cette route E39, pas beaucoup de hyttes.

 

Mes freins à force d'être utilisés, commencent à me lâcher (dire qu'ils étaient neufs au départ, en France). Je suis obligé, dans certaines descentes fortes, de descendre du vélo, pour éviter l'accident. J'ai failli rentrer en collision avec un camion, au niveau d'un pont trop étroit, en bas d'une descente. Heureusement, la camion, arrivant à vive allure, sur le pont s'est arrêté à temps.

 

Ce soir-là, après le ferry, nous avons débouché sur l'unique hôtel, trouvé sur la route, une Guest house, dans la petite ville d'Halsa et nous avons rencontré aussi de vrais chrétiens.

Lorsque nous avons raconté notre périple aux hôteliers de cet hôtel, il nous ont sérieusement réduit le prix de la chambre et nous offert, le lendemain matin, un "petit" déjeuner pantagruélique.

Ils ont été constamment aux petits soins pour nous ... nous offrant encore plus à manger, avant notre départ (pour compléter nos provisions ...). Nous avons trouvé, avec/en eux, de vrais chrétiens ...

 

Jeudi 25 mai

 

A notre départ, ils nous ont embrassés, comme si nous étions leur fils ...

Ils m'ont posé des questions sur mes autocollants sur mon vélo, sur Ingrid Betancourt … Je leur ai expliqué sa condition actuelle : cela fait 4 ans maintenant (presque 1000 jours) qu'elle a été capturée par les FARC en Colombie (et la date anniversaire de ce triste évènement était justement ce jeudi).

L'épouse m'a dit que son petit hôtel a reçu Lance Armstrong ... et qu'elle l'a embrassée ( !).

Ce couple a 5 enfants, mais aucun ne veut reprendre l'hôtel, à cause des horaires, allant de 6 h du matin à 9 h du soir. Ils nous disent être fans du Mexique.

Je les ai pris en photos et leur ai promis de leur envoyer une image photo d'eux.

 

  

Nos bienfaiteurs de la Guest house d'Halsa.

 

De la fenêtre de notre chambre, nous voyons les huîtriers pie, à l’allure de petite "cigogne" miniature, retourner la terre d'un champ fraichement semé, de son long bec rouge. Cet oiseau n'est pas rare ici.

Nous avons vu quelques peupliers (trembles) sur la route, mais il sont rares en Norvège et encore en bourgeons.

Il y a aussi de petite presles, fort grêles ...

 

Joel est fort amusé par les panneau signalant des lieux de baignade au bord des fjords ... surtout quand nous savons que l'eau de ces fjords ne dépasse que rarement la température de 12°C (degrés centigrade). Bref à glagla ! Brrrrr ! ...

 

Nous croisons soudainement, au détour d'un virage, une dizaines de voitures décapotables, la plupart des automobiles de collection. Les conducteurs et leurs passagères sont fortement couverts. Ils ne doivent pas avoir chaud. Car, hier, dans la journée, il faisait 9 degrés.

 

Lorsque nous roulons nous avons le temps de penser à pleins de choses ... par exemple a des inventions, tels un hydravion pour les fjords, avec des flotteurs gonflables ou dégonflables sur commande (pour éviter la trainée des flotteurs en vol).

 

Chaque village possède sa superette, assez bien achalandée, relativement à la taille de la commune. Ici l'habitat est assez dispersé ... Certaines superettes servent de bureau de poste et de tabac (et de lieu de vie du village).

Il suffit de présenter le colis ou la lettre à envoyer à la caissière [de la supérette], pour qu’elle s’occupe de son expédition.

 

Nous avons vu, à plusieurs reprises, de jeunes chevreuils (daguets ...), guère farouches, traverser la route, devant nous. D'après un Norvégien, les chevreuils pullulent dans le pays, au point de constituer un fléau.

 

Le tourisme est bien organisé. Chaque village ou presque possède son panneau indicateur ou son point d'information pour les touristes.

 

Dans les plaines marécageuses et tourbières, les linaigrettes arborent leur houppe cotonneuse.

Souvent à cause des côtes, nous avons l’impression d’avoir fait 10 km, alors que la vrai distance parcourue est souvent plus courte (par exemple de l'ordre de 5 km). A chaque jour, son petit exploit, son petit col ...

Nous mettons toujours beaucoup de temps pour partir (décoller), le matin, et, souvent, pas avant 11 h du matin. Ce qui nous fait arriver, plus tard, le soir, au but quotidien que nous nous sommes fixé, la veille.

 

Comme nous l'avons signalé, les boules orange, fixés sur un tige ferraille, dans le paysage, sont des limites de propriétés et elles portent toutes l'indication "GRENSE", signifiant, en norvégien, "Limite". Le sens de la propriété semble assez développé ici ( ?).

Il y a des clôtures surtout dans les villages et aucune dans les grands espaces vierges entourant les villages.

 

Jeudi 25 mai

 

Nous avons roule 2 jours sous une pluie incessante ...

Nous avons longe un grand lac tout rond, en forme de lac de cratère, avec en son centre, une ile conique pointue, couverte de sapin ... Nous aurions presque pu croire à un lac de cratère volcanique ... Mais il n'existe aucun volcan historique en Norvège.

 

Après une longue route montante, jusqu'à un immense lac de barrage, aux berges inhabitées, nous avons enfin trouve un hébergement (du côté d'Okdal), un appartement ... le plus grand que nous aurons jamais trouvé, sur notre route. Son gérant nous a offert un petit déjeuner très complet et bienvenu. Car ce jour-là, nous avions fait 80 km.

 

Vendredi 26 mai

 

Ce jour nous devons arriver à Trondheim suffisamment tôt, pour y trouver un hébergement, car l'auberge de jeunesse de cette grande, que nous espérions réserver, est complète.

Nous prenons un tunnel, au milieu d’un dense trafic automobile. Et nous nous faisons attraper par un policier. Mais aucune route alternative n'était indiquée avant que l'on pénètre dans ce tunnel.

Heureusement, notre policier est compréhensif. Il sera d'ailleurs notre "ange gardien", venant, à plusieurs reprises, nous retrouver, le long de notre route, d'autant que Benjamin prenant de l'avance, Joel perdra son chemin (Joël, qui avait un bon sens de l’orientation, avant son accident de 2004, l’a depuis totalement perdu et donc perd souvent son chemin).

 

Nous devons prendre la jolie route du bord de mer.

Et nous avons de la chance, un fort vent dans notre dos nous pousse littéralement vers Trondheim.

 

L'accès au centre de Trondheim est compliqué, en raison des nombreux échangeurs routiers, situés à l'entrée de la ville.

Nous chercherons désespérément un hébergement. Mais tous les vingt-cinq hôtels de la ville sont complets, du fait d'un festivals de chorales.

C'est, seulement, à 21h que nous trouverons une chambre d'étudiant.

 

Samedi 27 et dimanche 28 mai

 

Le temps est magnifique durant 2 jours et Trondheim, sous le soleil, se révèle une très belle ville.

Nous profitons du festival, pour assister au concert de musique classique d’une chorale.

Et nous en profitons pour réparer les vélos et changer les freins.

 

La suite à un autre jour ...

 

Amitiés,

 

Joel & Benjamin

 

En fait, le public du concert est extrêmement élégant, la majorité des hommes, portant des smokings, et des femmes, des robes de soirée, très élégantes. Joël, ayant refusé de remplacer son short par un pantalon, a été refoulé, à l’entrée de la salle de concert, alors que, comme je porte un pantalon (enfilé pour l’occasion), j’ai l’autorisation d’assister au concert. Nous nous retrouverons plus tard à la chambre.

 

WE du 27 au 28 mai à Trondheim

 

Ce WE, nous sommes à Trondheim, une jolie ville, bénéficiant actuellement d'un ciel bleu radieux (mais normalement ce beau temps ne durera pas).

 

Nous nous y restons deux jours, « histoire » de reposer nos jambes et donner un coup de neuf à nos vélos (quelques révisions et réparations sont nécessaires, qui nous feront peut-être rester plusieurs jours dans la ville).

 

Nous avons constaté, au compteur du vélo de Joël, que depuis le 1 mai et depuis Kristiansand, nous avons accumulé 1388 km de routes parcourues. Et donc il nous reste encore 2500 à 3000 km à accomplir.

 

Sinon, nous découvrons qu'il est toujours aussi difficile d'établir des contacts ouverts et chaleureux avec les Norvégiens.

 

De prime abord, les contacts, avec eux, sont très froids, certains donnant l'impression d'être fort méfiants et de se sentir supérieurs aux étrangers ... Bien sûr, nos impressions, tirées de nos contacts avec les Norvégiens, peuvent nous tromper. D'une manière générale, ils sont et restent très distants.

Sinon, très peu de Norvégiens s'intéressent à la langue de Molière.

 

A l’inverse, les francophones, rencontrés dans les rues, sont heureux d'entendre parler français et c'est eux-mêmes qui viennent souvent à notre rencontre et discuter avec nous. Quel contraste avec les Norvégiens.

 

Nous sommes de plus en plus persuadés, sans trop d'illusion, que nous traverserons la Norvège, sans jamais être invité au domicile d'un seul Norvégien, durant notre route, dans ce beau pays.

 

Les seuls étrangers, à nous avoir contactés, dans cette ville, sont :

 

- un Allemand, professeur d'allemand et de musique, et membre de « Médecin sans frontière ».

- un Hollandais, ingénieur informaticien.

 

Le professeur d'allemand nous confirme que les contacts dans ce pays sont difficiles, même pour lui qui parle bien norvégien. Il affirme que, pour établir un contact amical avec un Norvégien, il faut souvent plus d'un an. Et c’est ainsi … même entre Norvégiens.

Il trouve que les Norvégiens sont terriblement nationalistes, au point d'avoir, contrairement aux autres européens (qui ont adopté, dans toute l'Europe, le « West Europa time »), leur propre système d'heure, le « Norvegian time ».

 

Il pense que le modèle norvégien pourrait être un modèle, au niveau social, pour le monde entier (en particulier, en raison de son système de santé et son système d'aide sociale. Ici, s'il n'y a pas de pauvres ou de SDF, dans le rue, même devant les églises,  à cause d’un système social très performant).

 

Si, selon lui, l'économie norvégienne n'était pas artificielle, reposant trop, selon lui, sur la rente pétrolière de la Mer du Nord, qui a beaucoup enrichi ce pays, en 10-15 ans, il n’y aurait pas une telle protection sociale. Il croit que les Norvégiens n’investissent pas assez dans l'avenir, c'est-à-dire en réinvestissant dans des entreprises autres que pétrolières.

 

L'informaticien hollandais parle français. Il a vécu à Toulouse, en tant qu'étudiant. Il travaille à Trondheim, car il y touche un très (ou trop) bon salaire, même si la vie est très chère ici. Mais revers de la médaille, il vit seul.

 

Lui aussi parle de sa difficulté à nouer des amitiés avec les Norvégiens. Il préfère la vie à Toulouse, où il aimait le goût des discussions philosophiques, politiques ou autres, avec les Français. Il affirme qu'il existe des sujets plus ou moins tabous, à ne pas aborder avec les Norvégiens, comme l'implication de la Norvège dans la coalition en Irak ou simplement sur le sujet de la guerre en Irak.

Il semble que cela soit aussi le cas pour la chasse à la baleine, encore pratiquée par la Norvège et sur son rôle et influence dans la Commission Baleinière Internationale.

 

Il parle des énormes réserves d'argents, obtenues avec les revenus du pétrole, dans les banques norvégiennes et du fait que le pays est très riche.

 

Nous rencontrons, ce matin, un Congolais, du Congo Kinshasa, et un Rwandais ... heureux d'entendre parler français.

Eux nous disent "carrément" que les Norvégiens sont assez racistes, se sentant, en général, supérieurs aux étrangers, dans leurs pays.

Ce qui n'a pas empêché ces deux Africains de bénéficier d'un statut de réfugié politique, raison de leur accueil par la Norvège.

 

Nous souhaitons être détrompés sur cette première impression sur les Norvégiens.

 

Le consul honoraire de france à Trondheim, un Norvégien avocat pénaliste (un des seuls de Norvège), possédant son propre cabine, parlant un fort bon français, nous a reçu, au début de la matinée, après notre coup de fil, ce matin.

Mais il était assez débordé et nous a reçu seulement durant peu de temps.

Nous aurions dû prévoir cela et nous y prendre longtemps à l'avance pour le rencontrer.

Sinon au demeurant, c'est un homme fort affable.

 

Il nous a promis de nous recontacter, s'il arrive à contacter les quelques francophones et membres de l'Alliance Française de Trondheim, qui seraient intéressés à nous rencontrer (ces derniers devant être au maximum environ cinquante dans cette ville).

 

La suite au prochain épisode.

 

Benjamin & Joel

 

Suite de notre séjour à Trondheim, les 29 et 30 mai

 

Chers Amis,

 

En fait, nous devions nous reposer et nous ne nous sommes pas vraiment reposés. Parce que nous avons rencontré beaucoup de monde, lors de nos promenades dans la ville.

 

Hier dans un magasin d'infographie, nous avons gravé un CD de photos pour Christophe, le fils de Joël, afin qu'il puisse mettre à jour le site web de Joël. Dans ce magasin, un jeune vendeur a discuté, durant un moment, avec moi. Il pense, d'après lui, que les Norvégiens ont évolué, depuis l'afflux d'étrangers, il y a quinze ans _ lie au boum du pétrole _ et que selon lui c'est une bonne chose et devrait permettre d'ouvrir plus les Norvégiens sur le monde. Alors qu’il y a 15 ans, il n'y avait pratiquement pas d'étrangers, hormis quelques Allemands.

 

Ce matin, nous avons enfin eu un contact avec un membre de l'Alliance Française. Il nous indique que nous présenterons, ce soir à 19h, dans un café littéraire et artistique, le « Ni Muser », notre voyage, aux membres de l'Alliance Française de Trondheim … du moins ceux qui voudront être bien présent au café, dont le diaporama de nos photos (celles déjà sur le CD gravées, hier).

 

Nous avons rencontré un Algérien, Djamel, possédant un grand magasin de vêtements d'enfants, dans le centre de la ville Il est arrivé, ici, il y a plus de 20 ans. Il nous a transporté dans sa belle et récente voiture allemande.

Il nous dit être très partage sur ce pays, où il a pourtant réussi matériellement.

 

Pour les conditions économiques et pour les salaires, c'est un très bon pays, un pays très agréable.

A l’inverse, il confirme la froideur des Norvégiens (lui qui a été marié à une Norvégienne), même s'il reconnait qu'ils sont très corrects, serviables et polis. Il confirme aussi un certain "racisme ambiant", y compris au niveau des journaux (les journaux parlant toujours des délits des étrangers et jamais ceux des Norvégiens de souche).

Comme il a un look arabe et qu'il possède une belle voiture, il se fait régulièrement arrêter par la police ... mais il dit comprendre cela.

 

Les lois, en relation avec le code de la route, en Norvège sont très dures et strictes. Un dépassement de 10 km/h et c'est immédiatement 4500 Kr (environ 577€) et 1 point de moins sur son permis (le permis aurait 3 ou 4 points).

Mais d'un autre côté, il reconnait que les Norvégiens sont très doux et corrects, au volant ... et donc, pour lui, il est agréable de rouler sur les routes norvégiennes. Par certains côtés, ce n'est pas un mal.

 

Les Norvégiens parle d'eux-mêmes comme des montagnards (sous-entendu rudes, un peu comme des paysans).

La vie des Norvégiens est très réglementée.

 

Selon lui les Norvégiens ne savent pas manger ... Ils ne connaissent pas les légumes (on ne trouve souvent que des pommes de terre et des tomates dans les supermarchés) et la plupart des fruits du sud (ce n'est que très récemment que l'on en trouve ici).

 

Il reconnait que la Norvège, hors de la rente pétrolière, a une économie semblant bien se porter au niveau de l'électronique, de la pêche, et même concernant son agriculture (mais je crois que cette dernière est très subventionnée).

 

Il pense, que quoique ce qui se passe en France, la France est bien plus agréable au niveau humain qu'en Norvège. Si la situation économique était meilleure en Algérie et si la corruption y était moindre, il aimerait y investir ...

 

En tout cas, il nous a fait bénéficier, dans sa voiture, d'un tour dans tous les plus beaux endroits des environs de la ville. Puis nous avons été cherchés son enfant, sortant à 15 h de son école.

Il était heureux d'avoir pu parler avec nous. Nous le rencontrerons de nouveau ce soir.

 

Nous avons encore un problème de tente à régler, pour prévoir les risques de manque d'hébergement dans l'arctique norvégien. Or ici tout est excessivement cher (y compris les tentes).

 

Amitiés

 

Benjamin & Joel

 

Note : impossible de trouver une "couverture de survie" ici. Aucun magasin de sport (plus de cinq visités) ne connait cet article pourtant si utile, en cas d'accident, et si peu cher en France.

Il existe des articles existants en France et dans le reste de l'Europe, totalement inconnus en Norvège.

 

 

Du 31 mai au 4 juin, fin du séjour à Trondheim et suite du voyage, après

 

Chers Amis,

 

Voici la suite de nos aventures. Finalement juste le dernier jour à Trondheim, nous avons été reçus, chez eux, par Anne Gonord Wingum, la présidente de l'alliance Français de Trondheim, et son mari norvégien, Stig. Ils habitude une belle maison spacieuse en bois, sur les hauteurs de la ville, d'où l'on a une très belle vue sur celle-ci. Anne l'a meublé avec, en partie, des meubles rustiques français, provenant de diverses régions de notre pays. Cela nous a fait chaud au cœur, sachant la difficulté à se faire inviter ici par des Norvégiens. Au repas, de la bière (nous n'en avions pas bu depuis longtemps) et même après le repas, un cognac français (dont la bouteille est en norvégien, venant d'une propriété dans la région de Cognac, appartenant à un Norvégien).

Stig et anne se sont rencontrés à Grenoble, lors d'un échange Erasmus, dont Stig a bénéficié.

Son mari, Stig, se rend maintenant régulièrement, en France, pour raisons professionnelles, et parle un excellent français.

 

Mercredi 31 mai

 

Départ de la ville à 12h. Nous avons dû suivre un véritable jeu de piste pour éviter les tunnels de la route E6, allant vers le nord[13]. On s'est battu contre la pluie et le vent.

Durant cette "bataille" contre les éléments, Joel a perdu son beau drapeau de la paix, cousu main, qui flottait au vent derrière son vélo couché, ainsi que son drapeau français. Seul le drapeau norvégien a été conservé (il ne reste plus que l'exemplaire du drapeau de la paix de Benjamin, pour le planter au Cap Nord avec le drapeau du Tibet).

 

Jeudi 1 juin

 

On était tellement épuisé de cette lutte contre le vent, que nous sommes seulement aperçus, ce matin, de la perte des 2 drapeaux. Notre "hytte" était à proximité de la nationale E6, très passante et nous avons été réveillés, par les nombreux camions, passant la nuit. Le camping était situé sur l'emplacement d'un Camp nazi, lui-même situé au fond de la rade d'un fjord, où le cuirassé Tirpitz venait de refugier, avant sa mise, par le fond, par les Anglais, 1944.

Nous avons toujours un fort vent de face, mais un peu plus de beau temps en fin d'après-midi.

 

La E6 est toujours dangereuse, à cause de son trafic, nous slalomons toujours entre les pistes cyclables et les anciennes routes pour éviter les portions interdites aux vélos de la E6 (des sections de type autoroutier), ce qui nous occasionne de gros détours.

 

Un couple de Français de Colmar, en camping-car, s'arrête au bord de la route pour nous offrir un bon café bien chaud. Ils sont très impressionnés par l'exploit de Joël.

 

Le soir, nous rencontrons une femme, dont la profession semble être péripatéticienne, possédant une belle maison, qui nous embrasse et nous souhaite bonne route.

 

Le soir en cherchant le chemin de l'Auberge de jeunesse d'Indeøy, une femme, au look d’Angelica de la famille Adams, avec un gros doberman en laisse, qui pourrait nous faire de nous qu'une bouchée, nous met sur une mauvaise direction. Finalement, après un long chemin de terre, nous découvrons une magnifique auberge de jeunesse, une immense ancienne ferme blanche, située entre la mer et un lac, sur une sorte de "cordon lagunaire", devenue une école du peuple (ou école pour tous) : Folkehøgskole (www.sund.fhs.no). Un site étonnant.

Un professeur de cette école, visiblement de gauche, nous dit à quel point il était content que Jacques Chirac et Dominique de Villepin se soient opposés la guerre en Irak (il pense que Bush est fou).

 

Son école reçoit des écoliers boursiers du monde entier (du Nicaragua, Zambie, Colombie etc. ...).

Ils reçoivent des cours humanitaires, d'assistants sociaux, de danse, d'art dramatique, selon la filière choisie. Ce sont les écoliers eux-mêmes qui s'occupent de la cuisine. Une ambiance assez libre et non conformiste (cela me fait penser aux libres enfants de Summerhill en Angleterre).

Il parait que les Norvégiens agissent beaucoup pour la paix dans le monde et l'humanitaire.

 

Vendredi 2 juin

 

Pluie et vent. Difficile traversée de Steinkjer, petite ville (à 100 km de Trondheim).

 

Début des incidents mécaniques pour Joël : on répare le tube guide chaine, qui s'est mis de travers et bloque la chaine.

Puis c'est son pneu arrière qui crève. Long changement du pneu, le moyeu Rolloff étant difficile à enlever.

On s'arrête au 1er hytte.

 

Samedi 3 juin

 

La chaîne casse et un morceau d'adhésif épais (qui tenait le tube) bloque l'entrée du tube guide chaîne. C’est en fait le maillon rapide de la chaîne qui est cassé. Un Norvégien, agriculteur à la retraite, Lars Vågan, s’arrête pour nous aider. Puis, voyant nos efforts vains, en l’absence de maillon rapide de remplacement, il prend en stop Benjamin, afin qu’il puisse chercher un nouveau maillon rapide, dans un magasin de vélo à Steinkjer. Benjamin trouve ce maillon.

 

Après une longue attente de 2h, en stop dans le froid et la pluie, à la sortie de Steinkjer, afin de pouvoir retourner au vélo, quel n’est pas sa surprise de retrouver le même bienfaiteur du matin qui le reprend de nouveau dans sa voiture.

Mais manque de chance : les chaînes de vélo ont différentes largeurs et ce maillon n'est pas le bon.

 

Notre bon samaritain décide alors de retourner avec Benjamin, au magasin de vélo à Steinkjer ... Par malchance, on est à la veille d'un WE de Pentecôte prolongé et l'unique magasin de vélo et tous les autres magasins sont fermés. Il est 13h.

Nous sommes donc bloqués dans les environs de Steinkjer, à cause de la panne du vélo de Joël. Et nous risquons d’y être bloqué trois jours,  jusqu’à la réouverture du magasin de vélo, mardi prochain !! C’est un coup dur pour notre planning.

 

Finalement, notre agriculteur fait appel à un voisin, lui aussi agriculteur. Ce dernier avec ses outils arrive à modifier le maillon du mauvais modèle, afin qu’il deviennent celui du bon modèle, à force de rabotage et de petit coups de marteau, un véritable travail d'orfèvre ou de maréchal ferrant.

 

Et la réparation tient ! Cela tient du miracle !!! Nous pouvons repartir ...Nos bienfaiteurs ne veulent pas de remerciement.

 

Pendant tout le temps de la réparation, notre bienfaiteur nous à accueille, chez lui, dans une maison confortable. Il m'a parlé de sa passion pour les oiseaux et l'ornithologie. Il possède une lunette monoculaire d'observation braquée, depuis son salon, sur le sixième plus grand lac de Norvège, visible du salon de sa maison (ayant plus de 50 km de long). Sa femme, Edny, est passionnée de tricot. Elle nous offre des gaufres, en attendant.

 

C'est fou ce que la solidarité et la gentillesse peuvent produire comme miracles, dans la vie. Nous espérons bien pouvoir les remercier un jour. Leurs noms : Edny & Lars Vaugan (voir leur photo, ci-dessous).

 

Nouveau départ dans la pluie et le vent (mais on un bon vent de dos).

Edny & Lars, nos bienfaiteurs.

 

Dimanche 4 juin

 

Le propriétaire du hytte, où nous avons logé, samedi soir, a visité Strasbourg récemment, pour voir un de ses amis juges norvégien, à la Cours européenne des droits de l'homme.

 

Ce propriétaire s'intéresse beaucoup au système judiciaire français (je ne sais pourquoi). Il est un chef d'une administration locale. Il veut apprendre le français ... à 52 ans. Il veut maintenant visiter Paris.

 

Tous les Norvégiens semblent beaucoup voyager (notre bienfaiteur de la veille était, par exemple, à Londres récemment).

Pluie et vent ... mais maintenant de face.

 

Nous avons enfin terminé de longer ce très long lac de plus de 50 km de long.

 

Nous sommes ce soir maintenant dans la très belle Auberge de jeunesse de Grong, un manoir du 19ème siècle, qui est aussi un Folkehøgskole (durant ce WE prolongé, on n’y a rencontré aucun étudiant).

Comme dans l'autre, nous sommes les seuls clients.

 

Sur la route E6, qui, après Steinkjer, est devenue moins fréquentée, nous voyons un défilé d'une centaine de motos revenant d'un moto show à Trondheim et une Aston Martin DBS bleu métallisé (un joyau de collection).

That all folk !! C'est tout pour ce soir. Amitiés, Benjamin & Joel.

 

 

 

Du 4 au 13 juin

 

Chers amis,

 

C'est après un long silence que nous reprenons le récit de notre périple, l’Internet n'étant pas facile à trouver dans les régions isolées, que nous venons de traverser.

 

Lundi 5 juin

 

Nous quittons la belle auberge de jeunesse de Grong (un vieux manoir en bois du 19ieme siècle), et la route E6. Sur le conseil d'Anne, nous tenons de rejoindre la route 17, celle de la côte. Nous voyons 3 barques de pécheurs, péchant dans le courant rapide d'un torrent … leur activité est vraiment sportive. La Norvège est vraiment le paradis de la pèche. Que cela soit en montagne ou en mer ... on rencontre les pécheurs partout.

 

Nous prenons une petite route (la 770), nous entraînant dans une région isolée, ne comportant que peu de ravitaillement sur notre route. Sur certaines portions, les moutons ont le droit de divaguer. Certains se réchauffait au soleil, sur le goudron.

 

Puis nous rejoignons de nouveau une région de très beaux fjords. Retour du soleil et d'un fort vent de face le soir.

La région est si isolée, que le premier camping rejoint, à 21h15, est déjà plein. Finalement, nous trouvons un cabanon à louer, après un coup de fil à un numéro de téléphone, indiqué sur une pancarte, sur la route, vers 22h.

 

Ce hytte était providentiel et ses gérants très attentionnés. Ce soir-là, nous nous contenterons d'un unique plat de spaghettis. Et le lendemain, nous ferons une "diète" pour le petit déjeuner, pour partir plus tôt. Nous avons franchi un grand pont suspendu. Nous avons crevé les compteurs : 100 km, ce jour-là, sur une route pourtant particulièrement vallonnée (montées et descentes se succédant, sans cesse).

 

Mais finalement, le soir, nous sommes crevés.

 

J’en profite pour faire une petite disgression sur les oiseaux rencontres ici. Le printemps, court ici, est de retour. Et partout les oiseaux chantent ou gazouillent, surtout dans les forêts traversées. C'est assez merveilleux. Il y a des espèces d'oiseaux qu'on ne voit, semble-t-il, qu'ici, comme un oiseau à ventre jaune et à dos marron, strié de traits sombres[14], qui semblent fréquents, des oiseaux sombres au chant désagréable, semblable au grésillement d'une radio, d'autres semblable à un bruit de crécerelles (ou de mitrailleuses).

Un oiseau de la taille d'une pie, qui a la forme d'un très gros pinson, est noir et gris (même plumages que les grosses corneilles rencontres ici). Mais c'est bien une espèce différente de corneille (et non sa forme juvénile ou immature)[15].

 

J'ai souvent mal au cœur à force de rencontrer de nombreux oiseaux morts, au bord des routes (probablement heurtés par les voitures, qui roulent vite et dont les conducteurs se "lâchent" sur ces routes désertes).

Nous avons aussi rencontré plusieurs hirondelles, bien que rares ici, dont plus d'une dizaine volant au ras du même champ.

 

Mardi 6 juillet

 

Ce matin, au moment où nous quittons notre cabanon, des policiers sont en train d’ôter un radar mobile, qu'ils avaient dû poser au bord de la route, très tôt. Ce n'est pas nous qui risquons d'être flashé (même dans les très longues et vertigineuses descentes, que nous avons empruntées dans ce pays).

 

Il fait beau (cela sera le seul jour de beau temps, avant pas mal de jours). Mais ce même soir, le ciel se couvrait de nouveau. Ces paysages de fjords sont vraiment les plus beaux du monde, en particulier du côté de Brønnnøysund.

"Sund" en Norvégien veut dire "détroit" et il y a en a partout, le long de la côte, avec ses nombreuses îles.

 

Nous croyons aujourd'hui que nous allons de nouveau "souffrir" du manque de provision, de nourriture, lorsque nous tombons sur 2 supermarchés COOP, providentiel a Vik et Berg. A Vik, nous rencontrons un jeune Norvégien, ayant vécu à Biarritz puis en Australie.

Il reproche aux Norvégiens de projeter, vers le reste du monde et vers eux-mêmes, l'image d'un pays champion de l'humanitaire, dans le monde (ce qui serait faux), au point que les Norvégiens ont fini par y croire eux-mêmes. Il regrette que les Norvégiens reçoivent peu chez eux, mais lui-même ne peut nous recevoir chez lui (!). Il croit sinon que les USA détiennent le record du monde des suicides (en fait, en réalité, c'est la Lituanie[16]).

 

Nous prenons un ferry _ durée de la traversée : 20 mn _, où nous mangeons. Puis encore du vent de face. Sur la route, ce sont les vaches et moutons qui ont le droit ici de divaguer (de se promener sur la route).

 

Après le ferry, nous passons à côté de 2 cimetières militaires, l'un pour les prisonniers russes, morts des maltraitances infligées par les nazis, de maladie, en Norvège, et l'autre, pour les victimes (plus de 2000 morts) d'un navire allemand torpillés, à la fin de la seconde guerre mondiale et transportant des prisonniers de plusieurs nationalités et des Allemands[17].

 

Le soir, une charmante dame âgée, nous reçois dans son hytte, le plus grand et le plus luxueux que nous ayons rencontré (une maison entière, avec tout l'équipement à nous tous seuls) pour 250 Kr (32€).

Cette Norvégienne a vraiment confiance (en nous).

 

Mercredi 7 juin

 

La pluie est de retour ... D'abord un petit vent de dos ... qui se transforme en tempête pluvieuse et glaciale. Nous passons à côté de 2 lycées horticoles (Planteskoles). Aujourd'hui, 2 ferrys, dont un effectuant la traversée d'un fjord, durant presqu'une heure. Bizarrement, les contrôleurs de ces 2 ferrys nous laissent passer gratuitement.

 

Au passage d'un ferry, un couple de Suisses de Zurich, ayant loué un camping-car en Allemagne, nous offre le verre d'un très bon vin[18] et celui de l'amitié. Le mari va participer au marathon de minuit de Tromsø.

 

Ensuite, une partie de la route longe deux bras de mer, le long de laquelle l’on ne rencontre ni habitation, ni voiture (on pourrait y rouler à gauche ou à droite, sans aucun risque ...).

Hier, nous avons rencontré notre 1ère longue ligne droite de plus de 10 km de long, du côté de Vik. Ce soir-là, le gérant du camping, apprenant notre "exploit", nous "offre" pour 300 Kr (38€), le plus luxueux et grand hytte du camping (prix normal 600 Kr).En général, c'est Joël qui sait s'y prendre pour faire baisser les prix.

 

Jeudi 8 juin

 

Joël veut toujours trop vite et avons pas le temps de nous arrêter aux endroits intéressants. Par exemple, j'aperçois une belles église aux formes élancées, au clocher en bulbe, indiquées par des panneaux sur la route, mais nous n'aurons pas le temps de la visiter. Le temps est toujours exécrable. Pluies violentes et froides, vent en rafale. Partout les montagnes qui nous environnent sont enneigées (par exemple du côté de Sandnessjøen).

 

Partout, on trouve en Norvège des petits aéroports avec pistes en dur et tour de contrôle (ou se posent des avions comme des ATR ...), ce qui permet de désenclaver des régions et de nombreuses vallées isolées (comme à Sandnessjøen, Brønnnøysund ...). J'admire les pilotes norvégiens devant affronter, avec leurs avions, le climat norvégien (dont les grands froids de l'hiver).

 

Nous rencontrons en chemin, un hollandais de Maastricht, Sjick Meijer, très sportif (alpiniste, coureur cycliste et motocycliste etc. ...), 1m90, aux cheveux blond comme les blés, allant au Cap Nord (il est parti, il y a 19 jours et fait une moyenne de 130 km par jour, ce qui est très au-dessus de notre moyenne, qui devrait être de 80 km par jour, mais qui tourne le plus souvent à 60-70km par jour).

Nous avons pris ensemble le même ferry et avons été au même camping le soir à Tjotta (lui dort sous la tente, dans le camping). Chaque camping, en Norvège, a un coin pour faire sécher ses vêtements, ce qui est bien agréable).

 

Nous mangeons ensemble. Sjick est inspecteur et conseiller dans le domaine des risques chimiques et industriels, au niveau des pompiers de sa ville. Il compte faire son périple en 6 semaines.

 

Nous avons passé un très beau et grand pont suspendu, le Heglelandbrua. La vent en rafale était tellement fort sur le pont qu'il risquait, à chaque instant, de nous renverser.

 

Vendredi 9 juin

 

Notre hollandais est déjà parti très tôt le matin. Nous nous apercevons, ce matin, que nous avons oublié un sac contenant toutes nos fiches voyages ... impondérable nous obligeant à revenir sur nos pas.

La fatigue nous rend moins attentif et vigilant.

 

Très fort vent en rafale a plus de 70 km/h, d'abord de dos puis de face. Nous contournons un très grand fjord, du côté de Mo i Rana (une ville de Norvège). Retour du soleil, dans l'après-midi (avec toujours du vent fort). La rapidité du changement climatique était impressionnante. Le ciel était noir et/ou sombre (couvert de stratus moutonneux gris) jusqu'à l'horizon, puis, soudainement, le ciel était devenu bleu et dégagé (!). C'est fou. Maintenant, à cette latitude, nous n'avons plus de nuit (noire). A minuit, il fait plein jour. Les paysages sont toujours aussi beaux. La route 17 est connue pour être une des plus belles de Norvège (elle est, d’ailleurs, classée « héritage national » ...).

 

Suite du récit dans l'après-midi (car la durée de notre connexion étant limité à une heure max).

Benjamin

 

Chers Amis,

 

Nous reprenons notre récit du vendredi 9 juin, au matin.

 

La route 17 est une des plus jolies de Norvège (elle est d'ailleurs classée, à la manière d'un monument historique,).

Sur un bon nombre d'aire de repos de cette route, on trouve des œuvres d'arts _ sculptures, toilettes et bancs d'un design ultra-moderne.

 

A partir d'aujourd'hui (en début d'après-midi), la route 17 est à une seule voie. Et pourtant, il y circule de gros camions fort pressés ! Mieux vaut se pousser rapidement, sur le bas-côté, et leur laisser le champ libre.

 

Les zones de croisements des voitures (et camions) sont signalées par des panneaux bleus, dans lesquels est inscrit un grand "M" blanc.

 

Nous rencontrons un Allemand de Lubeck, voyageant seul avec sa voiture en Norvège. Il s'occupe de personnes âgées dans une maison de retraite et c'est un passionne de "Kite surf". Il nous dit avoir abandonné toutes ses autres passions _ vélo etc. ... _ pour ce nouveau sport.

 

Aujourd'hui, nous avions prévu une route particulièrement longue, 92 km.

 

Nous sommes arrivés au ferry, reliant Kilboghamn à Jetvik, assez tard. Il devait passer selon les horaires à 20h30, mais il n'est passe qu'à 21h30 (il avait 1 heure de retard). Il était vide. Cette traversée durait une heure, ce qui nous a fait arriver à notre prochain hébergement à Jetvik, qu'à 23 h. heureusement, le gérant de l'hôtel a été compréhensif. Par contre, l'hôtel n'était pratiquement pas chauffé. Une journée avec 93 km dans les jambes ... c'est pas mal.

Nous avons traverses 2 tunnels de plus de 3 km chacun (!).

 

Un Polonais promenant son chien. Il vivait, depuis 3 ans dans ce petit bled perdu de Kilboghamn, parle de la difficulté de la vie ici, surtout l'hiver, avec des journées, où il fait presque nuit en permanence, avec des températures glaciales, descendant jusqu’à -30°C ou parfois -40°C.

 

Samedi 10 juin

 

Nous devons arriver à Ornes (Ørnes), sans faute, ce soir.

Partout sur notre chemin, nous rencontrons des linaigrettes (plante ayant une tige surmontée d'une touffe duveteuse ressemblant a du coton). C'est très joli dans les prairies. Mais attention, en s'asseyant, si l'on les rencontre, car elles indiquent, en général, la présence d’un sol humide ou marécageux.

 

Les amélanchiers et même les sorbiers des oiseleurs sont en fleur. On en trouve partout, comme les alisiers blancs. Arbustes typique de la moyenne montagne en France (~ 1000 m à 1500 m).

 

Partout, sur cette route des fjords, nous sommes entourés par de très hautes montagnes (voire des « montagnes géantes »), souvent de plus de mille mètres de haut, touchant les nuages, comme, par exemple, avant d’arriver à Kilboghamn.

 

On y trouve des gneiss roses. On bien d'autres gneiss gris, contenant des inclusions plutoniques et fissurales d'orthoses roses. La géologie de la Norvège est passionnante, comme un livre ouvert, qu'il n'est pas toujours aisé à décrypter.

 

On trouve le long de routes des silènes roses et en altitude et plus on monte vers le nord, des silènes roses acaules (sans tiges), « posées » sur un lit végétal ras, d’un beau vert, ressemblant à un tapis d'herbes ou de mousses rases.

Les populages des marais (sorte de gros boutons d'or) sont fréquents ici.

 

Il fait froid, et on préfèrerait se réchauffer avec une bonne "goutte" bretonne (la fameuse gnole) (Je pense, ici, à mon ami Pascal, qui nous suit à distance notre aventure et qui possède une des meilleures gnoles de sa région de la Mayenne).

 

En Norvège, l'agriculture de "montagne" se porte bien (peut-être à cause de forte subventions locales) et l'habitat est dispersé. Et il ne semble pas y avoir de désertisation rurale, dans ce pays (on trouve les supermarchés COOP et les stations-services, faisant fast-food et épicerie de proximité, dans les endroits les plus perdus).

Si une personne malade vit dans un endroit isolé, on lui envoie les médicaments par la poste.

Si un Carrefour s'implantait ici, il tuerait certainement tous ces commerces de proximités (autour desquels s'organise une vie sociale).

 

Comment se passe notre randonnée dans la journée ?

 

Bien sûr, c'est parfois dur, s'il a beaucoup de côtes ou, si durant une journée, il y a beaucoup de vent de face. Benjamin, roulant plus vite (sur les portions plates), est souvent en avant de Joël et il doit alors l'attendre (heureusement, nous possédons chacun un portable, pour s'appeler mutuellement, en cas de problème. Le réseau téléphonique GSM marche bien ici et nous recevons même dans les endroits les plus isolés.

 

En roulant, concentré sur la route, nous ressentons un peu "la solitude du coureur de fond". Nous pensons à tout et à rien et selon notre état de fatigue (ou d'abrutissement) : « tient ! ces petits lampadaires à lumignons hexagonaux dans les jardins norvégiens sont mignons ! », « Les pissenlits poussant en nombre au bord des routes et dans les prés sont vraiment géants (d'une taille inconnue en France) ! », « Le nouveau 4x4 de Volvo a vraiment de la classe ! ». « Les limaces sont toutes noires ici ! ». « Les normands de Normandie, descendant de Vikings, entretiennent-ils encore et toujours des rapports avec les descendants des Vikings, les norvégiens actuel ? » etc. ...

 

Le soir, nous préparons un diner rapide (souvent un menu pas très varié, souvent à base de pâtes), on se douche et on tombe comme une masse, dans le lit, nous endormant, tout de suite, d’un sommeil profond.

 

Mais parfois, nous discutons de choses diverses (du bonheur en famille, de souvenirs, allons-nous construire quelque chose, grâce à ce voyage ? etc. ...). Le matin, nous mettons toujours beaucoup de temps à ranger nos affaires, déballées la veille (il faudrait revoir notre méthode de déballage et de rangement, qui laisse à désirer).

 

Avant d'arriver à Ornes, un panneau nous indique que les vélos n'ont pas le droit d'emprunter un tunnel long de 6 km, nous incitant à prendre une route alternative (fort jolie d'ailleurs), puis le ferry à Vassdalsvik.

 

Or nous y arrivons vers 18h. L'embarcadère du ferry est le plus désolé et vide, que l'on puisse rencontrer en Norvège (pas de bâtiment, pas d'horaire, pas de WC). A croire que cet embarcadère a été abandonné depuis longtemps. Mais un habitant nous rassure. Finalement, le ferry vient nous chercher, à 19h10, pour une longue traversée de 40 mn. Cela sera notre dernier ferry sur la route 17.

 

Pendant notre longue attente, nous observons le ballet des goélands, lançant du haut des airs, des coquillages sur la route goudronnée, pour en casser la coquille (leurs coquillages préférés sont les bulots et les moules). Nous n'aurons pas l'occasion de contempler le seul glacier se jetant dans la mer, en Europe continentale et situé à côté de ce tunnel interdit. Nous avons fait 78 km, c'est une bonne moyenne.

 

Dimanche 11 juin

 

Maintenant, nous rencontrons, au bord des routes, de jolies petites arnicas jaunes et de grandes centaurées bleues et violettes, des magnifiques bleuets alpins.

 

Dans toute la région de Bodø, on trouve de grands affleurements de grès (souvent rubanés). Que fait ce grès souvent très blanc (aussi immaculé que celui de fontainebleau, mais à plus gros grains, se désagrégeant comme du sucre) dans cette région fortement métamorphique ?

 

Au-dessus de nous, un gros avion bimoteur, très lent, tourne en rond, dans le ciel, et dont la silhouette, se détachant dans le ciel bleu, ressemble à celle d'un bombardier Lancaster, de la 2nd guerre mondiale.

 

Le soir, nous trouvons un hytte. Au cours de notre recherche, un pécheur nous donne deux morceaux de morues séchées (cod en anglais), constituant un délice et amuse-gueule, pour les Norvégiens.

 

Notre hôte du gite (hytte) pour montre comment avec un marteau détacher des morceaux fibreux de la morue, pour s'en délecter et en les accompagnant d'une bière. Nous lui faisons cadeau de deux gros morceaux de morue séchée. Il nous invite, alors, dans le kiosque clos, situé dans son jardin, pour y déguster ce met de choix, accompagné d'une bière (nous sommes enfin invités amicalement par un Norvégien ... mais il est vrai ... pas encore chez lui, mais déjà dans son jardin. C’est déjà cela).

 

Lundi 12 juin

 

Ce matin, nous changeons la roue arrière, totalement usée, du vélo tricycle de Joel (par une sorte de permutation circulaire entre la roue avant gauche et le pneu de rechange).

 

Nous passons vers midi sur le pont de Saltstraumen[19], d'où nous pouvons observer de forts remous et de gros tourbillon du reflux de l'eau, du fait de la marée, vers l'intérieur du fjord. Le spectacle est impressionnant, d'autant plus impressionnant que ce tourbillon du Saltstraumen est connu pour être le « grand maelstrom », décrit par Jules Verne. Il est connu pour être très poissonneux. Les mouettes et autres oiseaux de mer y affluent. Et quelques bateaux de pèches s'y risquent.

 

Nous arrivons enfin à la grande ville de Bodø (d'où nous partirons mardi après-midi, pour l'archipel des iles Lofoten, un très beau périple en perspective).

 

Nous logeons dans son auberge de jeunesse, où nous avons la télé (satellite !) et où nous rencontrons un Suisse de Lucerne (revenant des Lofoten), une Australienne et une Allemande (venue pour une vacation saisonnière).

 

A la télé norvégienne NRK1, nous découvrons que le site de Geiranger est menacé par un risque de tsunami (ainsi que d'autres lieux de Norvège), à cause du risque de glissements de terrain et d'affaissement de certaines montagnes).

Nous y découvrons aussi un feuilleton suédois policier "COP", absolument désopilant.

 

Mardi 13 juin

 

Nous nous rendons dans un magasin de vélos, pour les vérifications d'usage de vos vélos.

Comme la station debout est pénible pour Joël, il ne peut accompagner Benjamin au très beau muséum de l'aviation de Bodø ... dommage (c'était déjà le cas, au Musée de la Bataille de l'Eau Lourde à Ruykan).

 

C'est tout pour aujourd'hui. La suite à la prochaine fois.

 

Amitiés

 

Joel & Benjamin

 

PS. Désolé pour les éventuelles fautes d'orthographes, car ayant été pressés de terminer ce travail de rédaction, en raison des courts horaires d'ouverture du centre Internet, que nous venons de quitter (à Bodø).

 

Des Lofoten à Tromsø jusqu'au 24 juin

 

Chers amis,

Voici le récit de notre voyage jusqu'à Tromsø où nous sommes arrivés le samedi 24 juin.

Cela sera d'ailleurs bientôt la fin de notre petit "défi", dédie à la cause des handicapés, du Tibet et d'Ingrid Betancourt.

En effet, plus que 600 à 650 km jusqu'au Cap Nord, où nous comptons arriver vers le 7 juillet.

 

Le mardi 13 juin (suite)

 

A Bodø, le mardi 13 juin : visite du musée de l’Aviation, ou sont visibles un U2, un Startfighter, un Vampire, un vieux Junker en très bon état ...


Pendant que Benjamin visite ce musée, Joël roule au gré de son humeur dans Bodø. Il rencontrera 2 français qui lui offrirons 2 grandes canettes de bière (de 50 cl) ... un beau cadeau (la Norvège étant le pays ou le prix des alcools est le plus élève d'Europe).

 

A l'Auberge de jeunesse, nous rencontrons un américaine de San Diego, Katy, qui vient de quitter son travail dans le monde du business, pour un job dans les médecines alternatives (massage, Fen Shui, yoga), puis une canadienne Anglophone débrouillarde, Mary, vivant sur un bateau à Vancouver et de divers métiers, dont celui de professeur prive d'anglais pour de jeunes chinois et peintre d'enseignes publicitaires, dans l'immobilier ...

 

Enfin un Français, habitant Montpellier, responsable des tours de Club Aventure, en Norvège, depuis plus de 15 ans et ayant vécu longtemps en Norvège (il en organise bien d'autres, dont un tour gastronomique de la région de Sarlat pour de riches américains cultivés).

 

Ce dernier français est assez dur envers les Norvégiens. Il décrit la Norvège comme un pays, qui, il y à 20 ans, était remplis de personnes peu cultivées, rudes (montagnardes), honnêtes, mais sportives et très travailleuses. Puis, selon lui, un pays pauvre culturellement, dont le vide culturel a été progressivement rempli par la culture dominante américaine ... bref un pays qui s'est fait américanise sinon “phagocyté” culturellement par les USA.

 

Pendant la guerre froide, la Norvège a été l’une des lignes de défense avancée de l’OTAN face à l’URSS, d’ou la présence de nombreuses bases militaires ici, dont, par exemple, celle de l’aéroport de Bodø, à moitié militaire et civil, d’où décollent régulièrement des F16 survolant bruyamment et sans vergogne la ville … sans que personne, ici, ne semble protester de cette nuisance sonore quotidienne.

 

A noter, que Bodø a été entièrement bombardé et détruit pendant la 2eme guerre mondiale et reconstruit après. Un pays pauvre, pendant longtemps sous perfusion américaine du plan Marshall, qui, en raison de la nationalisation des pétroles en 72, est devenu subitement riche (où les fast-foods et les petits supermarchés se sont multiplies partout en quelques années) ... où les Norvégiens sont devenus peu sportifs, souvent obèses (convertis aux fast-foods). Un pays de fils à papa. Un pays peu accueillant ... Ou quand on se fait inviter chez un Norvégien, il faut apporter sa propre bouteille d'alcool (plus tard en fait, nous relativiserons ce jugement un peu hâtif).

 

Nous subissons un refroidissement soudain du temps à Bodø, passant de presque 20 degrés dans la journée, à soudainement moins de 10 degrés, la journée, et à 2 degrés, la nuit.

 

Mercredi 14 juin

 

Nous traversons la mer en ferry, pour attendre, à 21h30, l'île des Lofoten, où se trouve le village de Moskenes, Moskenesøy. Nous sommes pris dans un violent "coup de tabac". La moitié des passagers est malade. C'est une véritable torture pour certains (dont Benjamin). Les objets sur les tables tombent à terre (dont notre thermos qui se brise). Le ferry passe son temps à taper sur les vagues et à projeter d'énormes gerbes d'écumes. A cause du roulis et du fort gîte du navire, par moment, nous craignons que les camions en fond de cale ne se renversent ou que le lourd vélo de Joël se détache. Mais en fait, les matelots ont bien fait leur travail et il n'y aura pas de dégâts (par exemple, les attaches du vélo de Joël ont par exemple été renforcés pendant notre absence).

 

Les Lofoten sont un archipel, surmontées de montagnes très élevées souvent tombant directement dans la mer. Ses côtes regroupent d’adorables villages de pêcheurs, aux traditionnelles maisons en bois, souvent peintes en rouge, et souvent posées sur des pilotis (maisons de pêcheurs appelées "rorbues" ...).

 

Ces îles ont un charmes certains (elles valent vraiment le déplacement, même si le climat de l’Archipel est rarement clément).

 

La pluie et le vent glacial nous accueillent plusieurs jours sur l'île. Le 1er jour sur l'île, où nous logeons à l'auberge de jeunesse, dans la ”salteria”, un(e) rorbue du petit village de "Å", étant petit village terminus de la route A10, traversant toutes les îles Lofoten), nous zigzaguons entre les fortes rafales de vents.

Les gouttes de pluies nous piquent littéralement le visage, en raison de la force du vent (on nous affirme dans le village que le vent n’est qu’a 16 m/s ~ 60 km/h). Au bureau touristique, on nous affirme que ce temps n’est pas habituel ... A contrario, à dans l’épicerie du village, pour sa gérante, ce temps est normal pour ce pays. Dans celle-ci, nous achèterons une grande et belle tranche saumon fumé des Lofoten, de 1 kg, à 75 Kr le kilo (9,60€/le kilo, ce qui n’est pas cher).

 

Sous un abris, au port fermé de Moskenes (ou les ferries sont bloqué du fait de la tempête), nous rencontrerons une chinoise, n’ayant pratiquement aucun vêtement chaud, attendant son ferry de retour. Elle n’a plus d’argent, pour rester à l’Auberge de jeunesse. Situation difficile.

 

Nous rencontrons un fascinant vieillard, aux yeux perçants, M. Sigurd Ellingsen, parlant un peu français, qui, selon ses dires, possède 30 rorbues, pour un usage touristique dans le village d’ Å et 24 autres, dans le village voisin, et plusieurs bateaux de pêches de marque Bénéteau, à usage touristiques.

Il possède un grand manoir en bois peint en blanc, où il dit s’être retiré, pour sa retraite, manoir comportant 24 pièces, datant de 1864, resté dans sa famille depuis 5 générations, un véritable musée, où il nous reçoit. Rien n’a changé, depuis le 19ème, dans cette demeure. Dans la pièce principale et salon, trône un grand tableau de sa grand-mère, qu’il vénère particulièrement, une femme sensible, évoluée, aimante, artiste, sculpteur, botaniste reconnue, qui a tout fait pour développer l’école et l’éducation du village dans les années 30 (et un jardin botanique, en cours actuellement de reconstitution à Å).

 

En plus de ses autres biens, il possède une grande maison à Oslo, et deux autres en Italie. Il dit ne s’occuper maintenant de la gestion de ses biens immobiliers, que comme d’un hobby. Il vit seul (bien qu’il ait des enfants) et sa grande passion est le jazz.

Dans le village d’Å règne une ”bonne odeur” de morue séché (nommé, ici, « dry cod » ou « stockfish »), celle-ci étant suspendue sur des espaliers en bois (a la manière de celles ou est accrochée le houblon dans le nord de la France), un peu partout dans le village.

 

Le concurrent dans le village de M. Sigurd Ellingsen est M. Steinar Larsen, possédant une autre partie des rorbues, à usage touristique, du village d’Å, des bateaux de pêches de marque « Quick Silver », à usage touristiques, et semble-t-il aussi négociant ou grossiste en morue séchée (exportant vers la morue vers l’Italie et le Portugal, par exemple _ servant à la préparation d’un plat portugais, le bacalhau, signifiant morue en portugais).

 

M. Sigurd Elligsen et M. Steinar Larsen possèdent chacun un musée de la morue, dans le village. M. Steinar Larsen est passé à la télévision française, dans un documentaire sur les Lofoten dans l’émission Thalassa, en 96, documentaire qu’il projette dans son musée.

 

Dans ce film, nous apprendrons que 98% des habitants des Lofoten ont voté contre l’adhésion de leur pays, la Norvège, à la Communauté européenne (peut-être craignaient-il les quotas de pêches européens. Ici au Lofoten, ce sont les pêcheurs eux-mêmes qui font la police et financent eux-mêmes leur propres gardes-pêche. La diminution de la ressource morue dans les Lofoten serait due aux russes, pas à eux).

 

Un site parle de Steinar Larsen et de son musée du stockfish (de la morue séchée) et du village d'Å :

 

http://perso.orange.fr/groenland-disko/norvege-lofoten/musee_stockfish.htm

http://perso.orange.fr/groenland-disko/Norvège-lofoten/A.htm

 

Dans le livre d'or du musée, Benjamin y consigne deux idées : celle de fabriquer de la morue séchée, conditionnée en poudre, poudre énergétique à destination des sportifs, ou celle de morue séchée en cube, sous la forme de dés aromatisée au paprika, curry ... sur le modèle des apéricubes de la Vache qui rit, pour les apéritifs.

 

Dans ce musée, on y apprend que la mode de l'huile de foie de morue a été lancée par un médecin Peter Möller, à la fin du 19° siècle. Ou encore que les pêcheurs norvégiens se sont interdit les chalutiers industriels, pour éviter d'épuiser la ressource de la morue.

 

De la fenêtre de notre chambre, on voit souvent les canards eider à duvet, évoluant dans le petit port du village et on entend les conversation des mouettes, toujours aussi bavardes, sur le toit de notre rorbue (c’est un autre charme des Lofoten, les oiseaux et leurs chants. Benjamin aime le cri des mouettes, d’autant qu’en Norvège, la mer n’est jamais loin).

 

Pourquoi crient-elles tout le temps … parfois plus de 10 mn d’affilé ? Poussent-elles des chants nuptiaux ? Est-ce des cris d’alerte ? de mise en garde ? de solidarité sociale ? De simples conversations entre copines ? Un jour, nous avons vu un huîtrier pie attaquer une mouette (probablement pour protéger sa nichée). Et la mouette s’est mise à fuir, en émettant des cris déchirants, peut-être de détresse. On a quand même l’impression que ces cris sont instinctifs (et ne correspondent pas vraiment à des conversations entre individus d’un même groupe. Peut-être sont-elles moins intelligentes qu’elles ne le paraissent ?).

 

Comme, en cette saison, il n’y a plus de nuit aux Lofoten, les mouettes chantent le jour et la nuit. A Sorvågen, 2 villages plus loin du notre, se trouve un petit musée des télécoms _ la vente de la morue et le suivi de ses cours, ayant fait bénéficier très tôt les Lofoten du télégraphe (électrique puis hertzien).

 

Vendredi 16 juin

 

Benjamin profite d’un ”calme” relatif de l’état de la mer, pour prendre le ferry pour l’île la plus lointaine et la plus à l’ouest des Lofoten, Rost, ou se trouve une importante colonie de Macareux moine. Mais la mer reste partiellement démontée et le voyage reste encore éprouvant. Il à la chance de rencontrer sur le ferry, Mary qui revient d’une visite sur l’île de Solvaer, et Kathy, qui s’y rend.


Cela fait toujours plaisir de rencontrer de nouveau des personnes, avec qui l’on a sympathisé et qu’on pensait ne jamais revoir. C’est la richesse et dureté de certains voyages, d’avoir l’occasion de réaliser des rencontres éphémères, mais aussi enrichissantes (en particulier dans les auberges de jeunesses).


Sur l’îles, Benjamin rencontre trois ornithologues suisses amateurs, Francis, Jean-Claude et Attilo, avec qui il sympathise tout de suite. Nous louons ensemble les services du petit bateau de pêche (piloté par un vieux pêcheur et son fils), qui nous conduira au large des îles aux oiseaux, pour voir les macareux en vol.

 

Suite de notre récit demain (un petit problème Internet nous obligeant à différer la retransmission de notre message).

Amitiés

 

Benjamin

 

La maison de ce couple, sur l’île de Rost.

 

Couple âgé nous ayant invité à un café, sur l’île de Rosth

Jean-Claude et Attilo, trois ornithologues suisses.

M. Sigurd Ellingsen, dans son manoir à Å.

Le tableau de la mère de M. Sigurd Ellingsen.

 

M. Sigurd Ellingsen, dans son manoir à Å.

Le salon du manoir.

Le piano, dans le salon du manoir.

 

Chers Amis,

Voici la suite de notre voyage des îles Lofoten à la ville de Tromsø (Tromsø). Suite de la visite des îles aux oiseaux autour de l´île de Rost (Røst)[20].

 

Apres s´être joint au groupe des 3 ornithologues suisses, Francis, Jean-Claude, Attilo (tous d´un âge respectable entre 59 et 75 ans, venant de Bienne en Suisse), nous avons la surprise de découvrir d´autres suisses retraites, un couple, venant d´arriver sur l´île et possédant une jolie petite maison de pêcheur, ici.

 

Ce couple âgé nous invite à un petit café, avant notre embarquement sur notre petite barque de pêcheur. La femme est d´origine norvégienne et native ou descendantes de natifs de cette île et c´est la raison pour laquelle elle possède cette maison et y revient chaque année. Cette maison ancienne en bois, peinte en bleu marine, avec la bordure des fenêtres blanches située dans un petit îlot, au bord du port, est coupée de tout, sans vraiment le confort moderne (on s´y chauffe juste avec un poêle à bois), mais elle a beaucoup de charme. Une vraie retraite d´ermite, si l´on voulait se couper de la civilisation.

 

Ces deux Suisses, dont le mari lui-même est un ancien ornithologue, nous expose leur ennuis de cet hiver. Lors d´une forte tempête, un carreau de la maison s´est cassé, et il a plu, dans la pièce, sans discontinuer, la rendant inutilisable (et pourrissant le bois). Ils ne savent comment réparer le carreau, ne sachant couper droit le verre à vitre.

 

Peut-être auraient-ils du faire surveiller la maison en leur absence, pendant l´hiver, d´autant que le patron pêcheur qui va nous emmener au large, vit ce même îlot. La maison de ce dernier est d´ailleurs tellement couverte de nids de mouettes que cette maison ressemble à celle du film "les oiseaux" d´ Hitchcock.

Nous embarquons enfin pour un tour de plus de 4 heures, sur une mer très agitée.


Les 3 ornithologues nous feront découvrir toutes les richesses des 7 ou 8 îles aux oiseaux que nous longerons, sans pouvoir y débarquer (à cause du fort ressac) : macareux (au gros bec rouge, toujours presses, au vol très rapide, comme s´ils avaient absorbé une montre _ ils font penser, il ne sait pourquoi, pour Benjamin, au lapin blanc toujours pressé d'Alice au Pays des Merveilles), les pingouins torda ,au même vol aussi rapide que celui des macareux, les cormorans huppés (tous noirs, souvent tous rassemblés et se séchant leurs ailes, sur le même rocher), de nombreux guillemots à miroir (avec leurs taches blanches en miroir, sur chacune de leur aile), guillemots de troll (tous noirs), mouettes tridactyles, goélands argentés ou cendrés (le cendré étant plus petit que le précédent), dont les colonies sont particulièrement importantes ici, de grands pygargues à queue blanche (un aigle marin). Ces derniers, au vol lourd et puissant, sont particulièrement nombreux dans le ciel de ces iles. Ils pêchent d'abord les poissons mais ne dédaignent pas se servir dans les nombreuses colonies d'oiseaux environnantes, comme dans un supermarché, selon les dires du fils du propriétaire du petit bateau de pêche. Ils sont particulièrement attaqués par les oiseaux des colonies dès qu'ils s'en approchent.

 

On voit aussi des colonies de pétrels fulmar ou pétrel tempête (l'oiseau volant au raz des flots même en pleine tempête), aux ailes raides en vols, dont le profil d'aile se rapproche de celui des petits planeur en balsa de notre enfance, de sternes ... ces deux derniers oiseaux étant d'admirables voiliers (ou planeurs) ... On voit aussi des prédateurs des habitants des colonies, tels les grands labbes bruns ou skua ... terreurs des poussins ... et même des grands corbeaux.
Benjamin n'a pas vu de mergules, eux semblables aux guillemots au loin mais plus petits.

 

Plus tard en retournant sur l'île de Rost, il apercevra aussi un grand Gravelot simulant un oiseau blessé pour l'éloigner du nid de ses petits, des moineaux (fort communs en Norvège), un pipit farlouse (un petit passereau migrateur, capables de voler plus de 700 km au-dessus de l'Atlantique pour rejoindre l'Islande) et de nombreuses bergeronnettes blanches et noires (que Benjamin surnomme "hoche-queue" à cause de leur manie de hocher sans cesse leur longue queue).

 

De retour vers 17 h (après 4 h passés en mer), nous nous retrouvons de nouveau dans la maison des deux suisses allemands, pour le tea time. Tous parlent allemands maintenant. Benjamin apprend qu'il a eu dans les années récentes une diminution dramatique du nombre des oiseaux sur ces îles (la population de sternes ayant été la plus touchée, étant passée de plusieurs milliers d'individus à environ 200). Même chose pour les macareux tombés à environ 800.
Jean-Claude nous offre un excellent calvados qu'il distille lui-même dans ses montagnes du Jura suisse.

 

Ils mettent cette raréfaction sur le compte soit de la surpêche dans les environs, causée en particulier, par les grosses unités de pêche russes (celle-ci ne respectant jamais les quotas de pêche), la pollution marine, le réchauffement de la planète dont celle des courants marins (la richesse du plancton dépendant de la présence des courants froids).

 

D'ailleurs nous avons rencontré durant notre excursion, à deux reprises, dans leur canot, deux scientifiques ornithologues effectuant le décompte des populations d'oiseau sur l'île.

 

Nous apprenons aussi que Rost, île totalement plate ayant une altitude maximale de quelques mètres au-dessus du niveau de la mer, souffre de ses faibles réserves en eau, par rapport à son grand nombre de maisons et sa population vivant de la pêche. Avec la montée du niveau de l'océan, sa faible nappe phréatique s'est salinisée. On constate une mort généralisée d'une plante aquatique dans les petits marécages de l'île. Il paraîtrait que l'eau douce est importée sur l'île par camion-citerne. Un comble, pour une île à la si forte pluviométrie. Benjamin imagine tout le suite une immense citerne souterraine en béton située au centre de l'île et un système de drains et de filtres récoltant l'eau de pluie le long des routes goudronnées de l'îles et conduisant l'eau purifié par les filtres jusqu'à cet immense réservoir.

 

Notons que, sur cette île à la faible circulation automobile, on trouve des pistes cyclables partout.

Les trois ornithologues suisses parle, à Benjamin, d'une extraordinaire colonie de macareux, située à Runde, au centre de la Norvège, où les oiseaux sont ici accessibles à pied.


Suite du récit un peu plus tard, dès que nous aurons une connexion Internet libre ... (nous devons rendre la connexion Internet à un autre utilisateur).

Amitiés

Benjamin

 

Panneau de signalisation du village de Å.

Panneau de signalisation du village de Bø.

 

 

Chers Amis,

Nous reprenons notre récit, après un long silence, dont nous excusons.

Nous reprenons notre route et nous arrêtons au petit village de pêcheurs, Reine, situé dans un bel écrin de montagnes entourant un fjord. On y trouve plusieurs galeries d’artiste. Une de ces artistes est une Russe de Moscou, qui y à ici sa galerie depuis quelques années. Sa vie est agréable, sauf l’hiver à cause de la nuit polaire et du froid.

Partout sur la route, on trouve des séchoirs à morue, dégageant leur forte odeur à la ronde, et des magasins vendant de la morue séchées (souvent débités en petits morceaux, servant d’amuse-gueule pour l’apéritif). Leurs prix sont élevés.

 

Le samedi 17 juin

 

En cours de route, nous avons rencontré 2 jeunes norvégiens, Arne et Torgrim, qui font les Lofoten, à vélo. Arne a subi un accidenté cérébral et depuis il souffre d'une paralysie de la main gauche et de quelques problèmes d'élocution. Torgrim est donc son accompagnateur, à vélo.


Arne réalise ce défi, pour gagner une course d'handicapés (l'équivalent des compétitions handisport en Norvège. Il est membre de l'A.C.C., une association d'handicapés). Et pour cela, il tire une remorque derrière son vélo, portant tous ses bagages, ainsi qu'une partie des bagages de Torgrim. Torgrim lui porte peu de bagages, car il est peu entraîné, sauf quelques affaires personnelles et les outils de réparation (Arne étant paralysé de la main gauche).

 

Arne possède un extraordinaire vélo VTT, tout en Dural, ne pesant que 10 kg, muni des freins à patin les plus volumineux que j’ai pu rencontrer (durant son voyage en Norvège, Benjamin, lui, aura dû changer, par deux fois, les deux jeux complets de ses patins de freins). Tous les commandes de dérailleurs ont été reportées sur la poignée droite. La poignée de frein située sur la poignée droite, commande aussi bien les freins avant qu’arrière. Selon Arne, son vélo lui aurait coûté plus de 40 000 Kr (plus de 5100€).

 

Arne est tombé soudainement un jour dans le coma à son domicile, vers l'âge de 25 ans, sans raison apparente (suite à un anévrisme cérébral) et, depuis, il souffre de son "trauma".


Nous décidons de rouler ensemble, car le symbole de deux accidentés cérébraux, avec leur accompagnateur, nous semble très fort. Au moment de notre rencontre sur la route, nous nous faisons la connaissance d’un groupe de Français de Clermont-Ferrand, dont l’une est infirmière, touché par cette marque de courage de ces deux accidentés cérébraux, qui nous offre leur vin un peu âpre, mais agréable malgré tout. C'est le mari, retraité de Michelin, qui produit son propre vin, une sorte de Côte d’Auvergne.

 

Arne, en bleu, Joël et Benjamin

De gauche à droite, Torgrim, deux Clermontois, Arne, en bleu, deux Clermontois et Joël, sur son vélo couché

 

Nous devons régulièrement attendre sur la route, nos deux Norvégiens. Ils veulent se rendre dans un petit village de pêcheur, Nusfjord, pour assister à un festival de musique folk, un détour de 6 km (au total 12 km) de la route principale A10. Nous décidons de faire ce détour et de les suivre (à l’inverse de notre habitude). Nous logeons, ensemble tous les quatre, dans une vieille rorbue, âgée de plus d'un siècle, couvert d'une toiture goudronnée. Le petit village de Nusfjord est assez joli. Un bon nombre de maison ou de cabanes sont sur pilotis.

 

Torgrim est un jeune homme charmant et fort bien éduqué. Arne à tout de suite pensé à lui, comme accompagnateur pour son entraînement (après 6 ans sans se contacter). Arne ne pense qu’aux femmes et à faire des plaisanteries. Sinon, il passe son temps à téléphoner à sa petite amie (presque toutes les heures). Sa note téléphonique risque d’être aussi salée que la nôtre en Norvège, s’il continue comme cela.

 

Le festival de folk, se résume à un groupe folklorique, composé d'un accordéoniste, d'un violoniste et d'un chanteur, jouant le plus souvent de la musique traditionnelle norvégienne, dans un grand bar, où sont réunis des jeunes en train de danser. L'entrée est gratuite.

Le lendemain Arne, qui a bien bu, a du mal à se réveiller.

 

Le dimanche 18 juin


Le temps depuis notre arrivée aux Lofoten est toujours aussi mauvais et pluvieux, ce qui est assez déprimant. Nous apprenons de Torgrim que sa mère est née à Madagascar d'une famille de pasteurs (Benjamin est lui-même né à Madagascar). Torgrim est sculpteur d'art.


Aujourd’hui, Joël voulait rejoindre une auberge de jeunesse proche de Stamsund, voire aller beaucoup plus loin. Finalement, il accepte qu’on aille à la vitesse (assez lente) des deux Norvégiens. On ira sur la route, au petit bonheur la chance, certain de trouver, à la longue, un hébergement. Selon Torgrim, « la solution [à notre problème d’hébergement pour quatre] est sur la route ».


Nous franchissons un grand pont reliant deux îles, Flastadøy et Vestvågøy. Nous pique-niquons sur une aire de repos où les tables de bois sont recouvertes d’un auvent, une sage précaution avec la pluie qui débute.

 

Finalement, nous dépassons Leknes (nous nous trompons d’ailleurs de chemin et nous faisons demi-tour), franchissons une longue côte qui épuise Arne, avec sa lourde charge, puis Stamsund. Nous nous engageons sur une très jolie route, la 811, peu fréquentée, en bord de fjord et atteignons, le soir, la camping de Brustranda. C’est le seul camping sur cette route et nous avons la chance d’y trouver un hytte encore disponible, avec 4 lits.

 

La maison principale du camping est une très belle maison en bois en bord de fjord, contenant un très beau magasin de minéraux, à des prix défient toute concurrence (Benjamin y achètera une belle améthyste, de qualité joaillerie, pour 10 Kr) et une très grande pièce en bois, servant de salon de thé ou de salle à manger, entourée par une grande frise en bois sur laquelle est inscrite les paroles du « Notre Père » en Norvégien. Une peinture à l’huile, représentant des scènes allégoriques des Lofoten, est présente sur chaque porte de cette grande maison en bois, et sur la porte de chaque hytte du Camping. Ce lieu est vraiment sympathique.


Apprenant, le caractère symbolique de notre périple pour la cause des handicapés, la gérante nous offre la location du hytte à moitié prix (soit 300 kr pour 4 personnes. 150 Kr par personne, c’est le plus bas prix, par personne, que nous aurons obtenu sur ce périple).

 

Plus tard, Joël demandera des gaufres à la crème fraîche et à la confiture, présentes dans la salle, sur une table _ que Joël croit gratuites, car en Norvège, il n’y à pas d’obligation d’afficher les prix _ et la gérantes lui annonce que ces gaufres ne sont pas gratuites. Mais quelques minutes plus tard, cette même gérante offrira à Joël, un bon nombre de gaufres, avec la crème et confiture, conservés dans 2 petits pots séparés, dans un grand sac en jute à l’effigie des Lofoten. De vrais chrétiens (à notre avis) dirigent cet établissement.

 

Lundi 19 juin

 

Nos Norvégiens sont effrayés par nos distances journalières. Nous faisons en moyenne 70 km par jour, alors qu’ils ne font en moyenne que 50 km par jour. Nous les avons sérieusement fatigués, sinon épuisés, cet après-midi. Or Joël veut à tout prix, dans la journée, visiter Hemmingsvaer, un joli petit village de pêcheur, et atteindre à la fin de la journée l’auberge de jeunesse de Kabelvåg, proche de la capitale des Lofoten, Svolvaer, soit plus de 80 km, dans cette seule journée.

Finalement, nos deux sympathiques Norvégiens renoncent à nous suivrent et nous quittent. On se donne une vague promesse de se retrouver dans Svolvaer.


Tørgrim et Benjamin continueront à se tenir informer par SMS du trajet et des nouvelles de leurs deux périples respectifs.

Benjamin adorait la présence de ces deux Norvégiens et il est très attristé par leur départ.


A un moment donné, il avait même rêvé de traverser, avec Torgrim, tout Madagascar, à vélo, pour retrouver notre enfance ou racine.

 

L’ambiance s’en ressent. Le temps pluvieux, depuis 10 jours, est déprimant.

 

Sur la route, Benjamin s’aperçoit qu’il a oublié, sur lui, la clé du hytte du camping. Heureusement, il rencontre un employé des télécoms locaux, dans sa camionnette de dépannage, qui lui promet de rapporter la clé.

 

Un couple de grands courlis corlieu, croisent notre route. La taille de ces échassiers, au bec recourbé et fin, est impressionnante. Leur chant est une sorte de roucoulement très mélodieux.

Autant ces animaux sont rares en France, autant il est fréquent d’en voir ici. C’est un signe que la nature est encore peu polluée et très préservée, en Norvège.

 

Hemmingsvaer, qu’on atteint après un détour de 17 km, est un jolie village de pêcheurs, connu pour ses maisons sur pilotis. Même s’il est joli, ce n’est quand même pas la Venise du Nord, comme les dépliants et offices touristiques se plaisent à le surnommer. La seule et vraie Venise du Nord est, selon Benjamin qui l’a visité, Saint-Pétersbourg.

 

Les Norvégiens ont souvent l’art des superlatifs. Par exemple, Tromsø est surnommé « le Petit Paris » du Nord. Alors que Tromsø, n’est qu’une ville de 50 000 habitants (plus petite que Blois) avec son unique grande rue de 500 m à 1 km, la Storegata, bordées de jolies maisons élégantes en bois du début du siècle. Dans cette rue, il n’y a qu’il seul magasin de mode ou presque. Et la Norvège n’est pas le pays de la mode ou de l’élégance.

 

Dans le village d’Hemmingsvaer, nous rencontrons un Espagnol parlant bien français, marié à une Norvégienne, qu’il a rejointe, ici. Il vivait en tant que pêcheur dans les Baléares, et il a décidé de vivre dans ce pays froids et pluvieux, par amour pour elle. Il affirme que la meilleure morue est celle pêchée par les pêcheurs du village d’Hemmingsvaer (j'ai entendu ce discours dans un autre village des Lofoten).

 

Dans les Lofoten, on trouve de magnifiques plages de sable blanc … souvent totalement vides de tout baigneur. Benjamin avait trouvé une carte postale montrant une plage des Lofoten noire de monde comme sur la Côte d’Azur et l’a envoyé comme une manière de plaisanterie à un de ses amis. Rappelons qu’à cette saison du début de l’été, l’eau est souvent à 10 ou 12 °C.


Dans les Lofoten, on ne trouve aucune grosse unité de pêche ou gros chalutier comme en France, juste des petits bateaux, beaucoup étant encore en bois (donnant un certain charme aux ports, ici) et souvent bien entretenus.

Alors, quel n’est pas notre surprise en découvrant ce qui ressemble à un gros chalutier, dans le port, situé en face de l’Auberge de Jeunesse de Kabelsvåg, que nous avons rejoint le soir.

 

Nous découvrirons le lendemain, que ce gros bateau sert, en fait, à déposer, sur les rivages en Norvège, de petits phares, en forme de petites maisons octogonales de Lutins à toit rouge. Les côtes norvégiennes, découpées, en sont jalonnées.

Mardi 20 juin 2006

 

L’Auberge de Jeunesse est un « école du peuple » (Folkehøgskole). Son directeur nous explique qu’à la fin du cursus des « Folkehøgskole», il n’y a pas de diplôme. Son principe éducatif est très rousseauiste (Un Norvégien (?) au 19° siècle, à réussi à faire admettre ce type d’école, ici, qui s’inspire des idées de Jean-Jacques Rousseau). Ses idées sont très proches des idées philosophiques de l’école des « libres enfants de Summerhill ».

 

On y apprends surtout les sciences sociales, les différentes formes d’art (théâtre, peinture …) et les métiers humanitaires. Mais nous ne savons pas si nous avons bien compris ses explications, car « Folkehøgskole» veut aussi dire « école primaire » dans certains pays du nord, mais ici les cours s’adressent à des adolescents.

Le site de cette école nommée « Lofoten Folkehøgskole » est : http://www.lofoten.fhs.no/

 

Ce directeur a pris une photo de nous et l’avait affiché et accompagné d’un petit texte, sur le site web de l’école, pendant plusieurs mois.

 

Joël et Benjamin à la Folkehøgskole et l’Auberge de jeunesse de Kabelsvåg.

 

Après le départ de l’auberge de jeunesse, nous devions rejoindre la ville de Svolvaer, située à 5 km de Kabelsvåg.

A la sortie de Kabelsvåg, se trouve son imposante cathédrale du 19°, tout en bois, dont l’entrée est malheureusement payante (30 Kr).

 

Petite anecdote significative : Lors d’un arrêt pour changer de vêtements, Benjamin perd sur la piste cyclable son harnais de sécurité cycliste réfléchissant. Il s’aperçoit de sa perte une heure après. Il décide de retourner en arrière, à vélo, sur les 5 km de piste cyclable, que nous venons d’emprunter pour tenter de retrouver mon harnais de sécurité. Et heureusement sur la route, il retrouve mon harnais de sécurité. Béni, ce pays, aux habitants plutôt honnêtes, un jeune homme d’un groupe d’écolier l’ayant mis en en évidence, sur un panneau, pour que son propriétaire puisse le retrouver plus facilement (!).

 

Svolvaer est un joli bourg, aux rues droites, qui semble avoir été reconstruit après la seconde guerre mondiale. Il à un port de pêche qui semble important (je crois que c’est la capitale des Lofoten). Nous y rencontrons un couple de sympathiques Lyonnais, voyageant en Tandem, depuis le sud (?) de la Norvège. Leurs bagages sont dans une remorque tirée par leur tandem.
Après Svolvaer, nous découvrons de jolies paysages couverts de prairies au fonds de vallées en auge. Il fait beau (cela sera note seul jour de beau temps sur les Lofoten). Nous franchissons un bras de mer à Stokmarknes puis à Melbu, par un ferry.

 

Un couple de Lyonnais, voyageant en Tandem, en Norvège.

 

Après une très longue étape, nous arrivons, vers 21h30, où nous logeons au Camping de Sorland, gros bourg. Auparavant, nous étions déjà arrêtés dans une ville et un hameau, pour trouver un hébergement, malheureusement tous complets sur la route. Parfois, nous prenions des petites routes de campagnes pour éviter la E10 surchargée.

 

Nous avons quitté les Lofoten, sans nous en apercevoir, et sommes maintenant dans l’archipel des Vesterålen, moins touristiques que les Lofoten, comportant plus d’étendues plates, en bord de Fjord, souvent longées par de très belles chaînes de montagnes rectilignes.

 

Notre trajet est long mais nous avons la chance de trouver une route rectiligne et surtout plate.

Sur la route, nous découvrons une très grande église octogonale rouge, à 300 m de la route, malheureusement fermée.

 

Partout, dans ce nouvel archipel, nous découvrons une grande variété d’espèces d’oiseaux de mer (courlis, des sortes de bécassines, des eiders, divers espèces de canards, des pluviers semblant porteur de huppe noire, même un rapace ressemblant à une chouette au plumage blanchâtre, semblable à un harfang, à moins que cela soit bien un harfang, deux cygnes chanteurs au bec jaune …) et entendons de nombreux chants d’oiseaux, preuve que l’environnement est aussi préservé, ici. Nous sommes particulièrement heureux de voir un harfang, si c’en est bien un.

 

Note : Les Norvégiens n’ont pas été toujours écologistes. Jusqu'au milieu du XIXe siècle, le pourtour de l'Atlantique était peuplé de millions de grands pingouins (Alca impennis, d’une taille de 50 cm). Incapable de voler, cet oiseau fit l'objet d'une chasse sans merci. En Norvège, le dernier individu a été tué vers 1750. Encore actuellement, la Norvège est l’un des deux derniers pays, avec le Japon, pratiquant la chasse à la baleine.

Nous franchissons un détroit, avant Sørtland, par un imposant pont suspendu.

 

Mercredi 21 juin 2006

 

A notre réveil nous découvrons un temps pluvieux. Pendant toute la journée, une pluie torrentielle, de type africaine, nous trempera jusqu’aux os. Mais à la différence, d’une pluie africaine, nous sommes frigorifiés, dès que nous marquons une halte.
Nous effectuons, ce jour-là, plus de 100 km, mais heureusement la route est plate. La région est déserte. Il n’y a pas beaucoup de village et de ravitaillement. Heureusement, après un grand pont suspendu, nous découvrons un petit village caché, vers 16 h, et du ravitaillement. Nous arrivons dans l’épicerie, juste avant son heure de fermeture habituelle, 16h30 (nous sommes en Norvège).


Le soir, vers 9h, nous arrivons à Andenes, ville du bout du monde, située au bout de cette longue île d’Andøy, presque plate, sur laquelle nous roulons _ une ville étirée, toute en longueur, le long d’une côte sableuse. Au bout, de la ville et de l’île, se trouve un phare, très élevé, couvert de tôles, peintes en rouge.

 

Avant Andenes, nous avons vu, le long de la route, des dunes, un camp militaire abandonné, puis une immense base militaire fermée, avec son aéroport et ses avions militaires (F16 …), et, à proximité, les grandes oreilles de l’OTAN (antennes, paraboles …). Cette base écoutait et écoute toujours les sous-marins russes passant obligatoirement au large des côtes Norvégienne.

 

Notre charmante auberge de jeunesse, à taille humaine, est une ancienne épicerie du début du siècle. On a conservé l’épicerie en état, comme un musée, à l’accueil de l’établissement.

 

Le jeudi 22 juin 2006

 

Benjamin décide de faire un tour en bateau, pour voir les baleines (Andenes est connue pour ses safaris baleine). Le tour n’est pas donné (765 Kr. Environ 98€). Joël ne viendra pas (à cause du mal de mer). La mer est belle et calme. Et il fait presque beau. En tout cas le soleil est là.

Nos baleines sont en fait des cachalots mâles, plongeant dans une fosse marine de presque 1000 mètres de profondeur, située à environ 40 km, au large d’Andenes.

Après avoir visité un petit musée, pour nous initier au monde des baleines, nous embarquons dans un ancien chalutier, fortement équipé en sondeurs, sonars, hydrophones (pour écouter les chants de cachalots), et une tour de vigie, où un marin se tient pour repérer au loin les cétacés.


Au bout d’une heure à une heure et demi, notre vigie et le sonar aperçoivent enfin un cachalot. La mer est presque d’huile. Il y a une soixantaine de touristes sur le pont du navire, et tout le monde joue des coude, pour se tenir accolés au bastingage et tenter d’apercevoir ou de photographier la cachalot.


En fait, on ne voit que son dos. Il vient à la surface respirer 7 à 10 mn, puis plonge durant environ 20 mn. C’est au moment de plonger que nous verrons sa grande nageoire caudale (sa queue) dressée vers le ciel, pendant plusieurs secondes. Nous le verrons revenir à la surface pour respirer par 3 fois. Le spectacle de ce colosse est fascinant. Il ne semble pas effrayé par la présence de notre bateau et d’un autre, à proximité, effectuant le même safari de « whale watching ».

Notre guide est une biologiste norvégienne, mince, très grande, au visage très doux, assez jolie. Je ne sais pourquoi, avant même qu’elle parle, je la ressens intuitivement comme très écologiste, très pure, très « Greenpeace ».

C’est une des Norvégiennes regrettant que la Norvège continue à pratiquer la chasse à la baleine (en fait, elle adore les baleines et n’aime pas du tout cette chasse). Elle nous apprend que les militaires de la base d’Andenes fournissent régulièrement des enregistrements de chants des baleines aux biologistes. La travail qu’elle effectue avec le musée, est associé à sa thèse de 3ème cycle en biologie marine, sur ces cétacés. Elle ne se lasse jamais de les voir. Elle ne sait pas si elle trouvera un job, à la fin de sa thèse, dans ce domaine. C’est ce que je lui souhaite.

 

NB. Pour info, l’association suivante, dont fait partie cette biologiste, cherche à rassembler 1.000.000 de signatures pour mettre fin à la chasse à la baleine : www.whalesrevenge.com

 

Après le safari, durant lequel Benjamin a lié d’amitié avec un groupe de français, une personne du groupe, un retraité du CEA de Cadarache, m’invitera dans son camping, extrêmement bien aménagé (toutes ses lampes sont des LED blanches pour économiser l’électricité). Il nous offrira de graver nos photos sur un CD.

Nous nous promenons le soir dans les rues d’Andenes, aux vieilles maisons en bois, du début du siècle, pleines de charme. Dans cette endroit au bout du monde, se dégage une atmosphère particulière, voire mystérieuse et magique.

Benjamin se lève vers deux heure du matin et a à la chance de contempler le soleil de minuit dans le brouillard, un soleil auréolé d'un halo, dissipant sur le lieu une atmosphère étrange.

 

Vendredi 23 juin

 

Nous quittons à regret Andenes et prenons, pour une traversée de 2 heures, un vieux ferry saisonnier (n’existant que l’été) pour Gryllefjord, sur l’île de Senja. C’est par hasard que nous avons pris connaissance de ce ferry (non documenté sur notre carte Michelin) et qui nous fera gagner un temps précieux et nous rapprochera de notre prochaine destination, Tromsø.

Nous franchissons plusieurs « cols », mentionnés par une pancarte, dont un à 172 m, dans le brouillard glacial !

A noter, que la mention des cols, sur les routes, assez rare en Norvège.

 

Senja regroupe une grande diversité de paysages (les Norvégiens affirment qu’on retrouve la plupart des paysages norvégiens sur Senja).


Le temps, qui était beau, devient vite gris et brumeux. La couche nuageuse est à peine à cinquante mètre d’altitude. Il forme comme un couvercle au-dessus de nos têtes. De loin, je vois comme un énorme monument sculpté (à la Gaudi ou au Facteur Cheval), dépassant de la frondaison de la forêt environnante. J’ai du mal à croire ce que je vois : c’est un énorme troll. Il est nommé le « Senjatrollet ». Ce "Senjatrollet" est le plus grand troll du monde. Il est inspiré de la légende de Senja, un troll vivant à la fois sur mer et sur le continent. En 1997, "Senjatrollet" a été inscrit dans le "Guiness book of Records". Le troll a une hauteur de 17,96m pour un poids de 125.000 kilos. Visible de loin, il a une taille vraiment imposante. On peut le voir son le site le concernant :
 http://www.senjatrollet.no/ 


Ce troll tient dans une de ses mains, à 3 ou 4 m de hauteur, un véritable bateau de pêche en bois, à moitié renversé (ou retourné). Je me demande comme le concepteur de ce monument, Rubach Leif, a pu hisser, un si lourd bateau, à une telle hauteur. Ce monument creux contient un musée.


Il a été construit par une toute la famille de Rubach, une famille assez originale, et surtout Rubach Leif lui-même. Cette famille vit des revenus de la visite de ce monument et des animations qu’ils organisent dans ou autour de ce dernier (théâtre, chants, contes …).

Une boutique dans une des maisons du site est une véritable boutique du père Noël.

Benjamin imagine bien une telle boutique à proximité de Paris (ou près de Disneyland Paris).

Tout cela a été construit ici dans un lieu totalement désert (loin de tout).


La maison de cette famille, à proximité, dont les murs sont couverts d’une mosaïque de galets, est un peu dans le style des maisons pique-assiette. Dans le jardin, trônent des sculptures de troll, de gnomes hideux.

Des mannequins de grands magasins sont utilisés dans des sortes de mises en scène, où certains des personnages versent de l’eau sur d’autres mannequins, tandis que d’autres conduisent une charrette.


Puis nous repartons et franchissons un bon nombre de tunnels.


Sur les plages, sont entassés d’énormes tas et fagots de bois. Ils ont été placés là en prévision de l’antique fête païenne du solstice d’été, fêtée ici le soir du 23 juin et nommée ici « Midsummer » ou « Midsommar ». Certaines personnes ont déjà allumé leur feu.


Sur la grande plage de sable blanc bordée d’un liseré de petite dunes, d’Husøy, est réunie une foule importante pour un barbecue et un feu géant (si l’on considère la taille du tas de bois de plus de 2 m de haut).

Personne ne semble s’intéresser à nous. D’habitude l’étrangeté du vélo couché de Joël provoque la curiosité des passants. Au bout de 10 mn, voyant que personne ne nous invite, pour décidons de partir, en secouant le « sable de nos chaussures ».

Nous franchissons un tunnel très récent, très large, bien éclairé et totalement désert … interdit aux vélos.

 

Sur la route, nous ne rencontrons pas beaucoup de villages et surtout aucun hébergement.

Le soir, nous arrivons vers 9h au village de Botnhamn, où nous devons traverser un bras de mer pour l’île de Kvaløya (avec un autre ferry saisonnier).


Au petit kiosque fast-food de l’embarcadère du ferry, Benjamin discute un instant, avec une jeune et jolie institutrice de l’école primaire et secondaire de Botnhamn.


Cette institutrice est fortement nationaliste et anti-européenne (contre l’adhésion de son pays à la Communauté européenne, comme la majorité des Norvégiens). Benjamin a tenté de son côté de la convaincre qu’il faut, au contraire, créer une Europe forte et unie.

Elle se désole de la désertification rurale (des campagnes en Norvège … alors que je croyais justement que ce pays n’en souffrait pas), qui atteint maintenant Botnhamn. Il y a deux ans, sa banque et son épicerie ont fermé. N’y vivent plus que des pêcheurs et des personnes âgées.

Il n’y a plus que 40 élèves dans sa grande école et collège. En dessous d’un certain seuil, elle risque de fermer.


Nous arrivons au petit embarcadère de Bakkefjord vers 10h15. Une chemin de terre nous conduit de cet embarcadère à la route départementale 81.

Sur notre carte, nous ne voyons qu’un hébergement à proximité (un hôtel) sur la petite île de Sommerøy, située à 6 km d’ici.

Nous découvrons à son approche, d’étonnantes formations géologiques, des couches verticales alternées, de gneiss roses ressemblant à du granite et de gabbros, noirs comme du charbon (en fait constitué de millions de petits cristaux vert foncé, visibles à l’œil nu). Ces roches très anciennes doivent avoir plus d’un million d’année. On découvrons des mille-feuilles de ces roches, au niveau des affleurement bordant la route.

Enfin, vers 11h, nous trouvons un hytte luxueux, valant normalement 600 kr, que nous négocions à 500 Kr. Nous sommes heureux d’être arrivé et fourbus.

 

Samedi 24 juin 2006

 

Le lendemain, nous rencontrons les femmes d’une petite coopérative, réalisant, à la main, de jolis travaux en laine, des pulls et chaussettes norvégiennes, très chauds, souvent beaux … mais chers.

 

La départementale passe son temps à « fjordiser » (c’est à dire à longer sans fin de jolis fjords).

Dans certains, nous découvrons des maisons en bois sur pilottis, comme dans les Lofotens, mais avançant beaucoup plus sur l’eau, dont une en construction.

 

Sur l’île de Kvaløya, nous découvrons une petite affichette du « Norges Kommuniske parti », la seule vue dans ce pays.

A un moment donné, nous voyons une pancarte, Tromsø à 32 km. Plus que 32 km !!!


A l’approche de Tromsø, les arbres deviennent rabougris (peut-être les hivers sont-ils sévères ici ?).

Un fort vent de face tempétueux se lève, se renforce à proximité de l’aéroport de la ville que nous contournons. Ce vent doit aider les avions à décoller. Le malheur des uns fait le bonheur des autres.

 

Joël et Benjamin arrivent, vers 17h, à l’Auberge de jeunesse de Tromsø, Joël reste en pleine forme. Benjamin lui dort debout. On profitera de plusieurs jours à Tromsø dans cet auberge, pour nous reposer.

Nous venons de réaliser plus de 4500 km en Norvège.

 

Benjamin a ses poignées littéralement ankylosées (à cause du poids des sacoches avant et du fait qu’elles obligent à tenir, en permanence et fermement, le guidon avant).

 

Dans notre chambre, nous faisons plusieurs rencontres intéressantes :


- Martin, un Français, expert qualité, du département des forêts du CIRAD _ institut français de recherche agronomique au service du développement des pays du Sud et de l’outre-mer français_ très intéressé par tout ce qui est développement durable dans les pays en voie de développement (site : 
http://www.cirad.fr/ ).

Martin sera intéressé par le projet de reforestation au Maroc de Benjamin[21].

- un géologue brésilien, passionné par l’histoire et la recherche sur les grandes extinctions de masses des espèces vivantes (la grande extinction du Permien-Trias, dont il veut voir les preuves dans certaines couches ancienne du Groenland).

- Un groupe international, mené par un Australien « déconneur » et fêtard, passant son temps à boire bières sur bières, à plus d’heure du matin, et qui ne se lèveront qu’en début d’après-midi. Drôle de vacances.

 

Plus tard, nous rencontrerons un couple d’Afrikaners, professeurs à la retraite, Anna et Kobus Krüger, fort intéressants, en particulier, sur le récit de leur vie et sur les changements en Afrique du Sud (le mari tentera d’expliquer à Benjamin, les raisons objectives du déclin du vin français face à ses concurrents _ mauvaise pub, mauvaises étiquettes, très chargées, n’indiquant pas le cépage, si c’est un Bordeau, un Bourgogne, un Côtes-du-rhône … Selon lui, on a du mal à se retrouver avec les vins français. La femme donne des cours pour les noirs dans un township. Nous avons parlé de valeurs morales. Et après cette discussion, Benjamin a un peu plus compris celles des Afrikaners, en tout cas, les leurs).

 

Benjamin sera aussi ami avec un couple de suédois, Bjorn et Inger, dont la fille vit en France, depuis 2 ans avec un jeune français. Ce couple invitera Benjamin à venir chez eux (s’il vient un jour dans leur pays).

Une jeune chinois, Chen, apprend le français en France, pour devenir plus tard guide touristique dans son pays, la Chine. Elle visite actuellement la Norvège et n’a pratiquement aucun vêtement, pour climat froid, avec elle.

 

Dimanche 25 juin 2006 : Tromsø

 

Nous passons notre temps à visiter cette belle ville, entre lundi et mercredi. Son centre-ville, tout en bois y compris sa cathédrale, est ancien et a peut-être un siècle. Nous visiterons plusieurs musées, dont le Polaria.

 

Joël proposera à Benjamin de visiter le musée des explorations polaires norvégiennes, le Polaria (et de lui payer son entrée de 80 Kr. Environ 10€). Nous y passons 1 heure.

 

Il y avait juste deux ou trois choses vraiment intéressantes, dans ce petit musée : un film panoramique sur le Spitzberg, un bassin avec des phoques et un grand navire de pêche au phoque, des années 50, en bois, restauré. Le film était magnifique et donnait envie d’aller au Spitzberg et à NY-Ålesund (nous y verrons quelque images de cette base scientifique).

 

Jamais à un seul instant, Joël, pourtant possesseur d’une carte d’invalidité mentionnant « station debout pénible », ne prendra le temps de s’asseoir, durant la visite …

 

Puis Benjamin visitera seul, deux musées gratuits (Joël souffrant toujours de garder la station debout) :

 

a) le musée de la ville, comportant une très belle collection de tableau, dont un grand nombres d’impressionnistes et de tableaux d’art moderne (voire avant-gardistes),

b) le musée de l’Université, possédant de belles salles d’exposition sur les Sams (ou saamis ou lapons, habitants du nord de la Norvège, Finmark ou Laponie. Voir site sur les saamis http://www.scandinavica.com/fr/same.htm et site de l’université : http://uit.no/tmu/ . La plupart de ses collections sont scientifiques).

 

Après, nous faisons, ensemble, un grand tour à pied de la ville, de plusieurs km (jamais à aucun moment, Joël ne s’est reposé. Il est vraiment en forme).

 

Puis, nous nous arrêtons un café chic où nous prendrons consommations sans alcool (vu les prix des consommations alcoolisées).

 

Tromsø est une ville tout en colline et ses rues ont souvent de fortes pentes. Benjamin ayant usé de nouveau ses patins de frein de son vélo, doit descendre les rues à pied.

 

Lundi 26, mardi 27, mercredi 28 juin 2006 et Tromsø (suite)

 

Nous ferons réviser nos vélo, au sympathique magasin de vélo Intersport, qui semble compétent (Joël y rachètera deux pneus neufs, Benjamin y fera changer ses paires de patins et régler son dérailleur, qu’il a eu du mal à régler, lui-même).

 

Ce magasin est dirigé par un passionné de vélo et ancien humoriste qui passait régulièrement à la télévision norvégienne. Il est considéré comme très humain, par ses employés, et il impulse une bonne ambiance dans le magasin, parmi eux.

 

Mardi matin, nous aurons une interview, avec 3 journalistes, un caméraman de la télévision, une photographe et un journaliste de la presse locale « Tromsø ». Lors de cet interview, Joël a parlé surtout de Paix et d’Ingrid Betancourt.

 

Le lendemain, nous aurons le droit à une page entière, nous étant entièrement consacré, en page 10 du journal « Tromsø ». Et un petit reportage sur Joël passera à la télévision norvégienne.

Nous devenons maintenant célèbres dans la région.

 

Joël a eu l’excellente idée de conserver tous les articles de journaux, dans un classeur, servant de press-book, qui lui servira sur le trajet, comme l’on s’en rendra compte ensuite.

 

Nous nous rendons compte qu’en fait, nous faisons la promotion de la paix devant les journalistes. Mais qu’en privé, nous parlons peu de la Paix et d’Ingrid Betancourt.

 

La nouvelles bibliothèque de Tromsø est très belle, par ses lignes modernes … mais elle est fermée jusqu'à mi-août, car prenant l’eau, du fait d’un défaut de conception. Dommage.

Nous nous rabattrons sur une petite bibliothèque située en périphérie (ou banlieue) de la ville, à Tromsdalen, où nous passerons beaucoup de temps, en raison de sa connexion Internet gratuite. Ses deux bibliothécaires seront très accueillantes. L’une passe souvent ses été en France (elle adore d’ailleurs la France). Nous y trouverons des albums d’Astérix.

L’entrée de la belle cathédrale ultramoderne, aux formes futuristes (et en forme de fusée ou de livre ouvert inversé) est payante pour les touristes étrangers.

Des Français, voyant nos autocollants d’Ingrid Betancourt, croient qu’Ingrid Betancourt est une députée française. Nous réactualiserons alors leurs informations.

 

Jeudi 29 juin 2006

 

Après Tromsø, nous prenons d’abord la E8, très chargée. Au village de Fagernes atteint vers midi, nous obtenons la permission de la gérante d’un petit supermarché, de pique-niquer sur la table à manger de son petit bureau. Elle nous offre même le café. Elle nous avouera ensuite qu’elle nous avait vu dans le journal « Tromsø ».


Puis, nous « empruntons » un ferry a Breivikeidet puis un autre à Olderdalen.


Sur la route des chants d’oiseaux, très harmonieux, enchantent nos oreilles. Les bords de fjords sont particulièrement jolis. Un fjord s’allonge sur presque 10 km, et se termine soudainement.


L’aménagement d’un des ferries est particulièrement luxueux, son salon (Saloong) étant décoré de tableaux et lithographies encadrés, sur les murs, et de plantes vertes.


Le soir, nous arrivons à la guest-house d’Olderdalen (Gammelhotellet AS), où nous demandons une chambre et nous présentons nos articles de journaux (pour demander une petite réduction). Finalement, le gérant allemand (son véhicule ayant une plaque allemande ( ?)), Øisten Berg, à la lecture des articles, nous fait la gratuité de la plus belle chambre du lieu (une véritable « suite ») et nous offre même deux pintes de bières de 50 cl (quand on sait le prix de la bière en Norvège !).

A Olderdalen (à la fin de notre voyage ensemble), Joël a vu une pizza entière (ronde) chaude, dans un fast-food. Il a demandé le prix de la pizza. 29 Kr, lui a-on répondu. Ce qui n’aurait pas été cher, pour la Norvège. Tout de suite, il a commandé cette pizza. Et il a eu la surprise et la déception de recevoir juste une part d’un quart de la pizza ronde, qu’il avait vu entière. Joël la paya, ne discuta pas et ajouta alors « on ne peut pas gagner à tous les coups ».


Entre le 30 juin et le 5 juillet 2006


Vendredi 30 juin


Le lendemain matin, il fait beau. La journée semble s’inaugurer sous les meilleurs hospices.

Vers 9h30 à la fin du petit déjeuner, on a la visite surprise d’un journaliste d’un journal local.


Ici Benjamin quitte définitivement Joël, pour différentes raisons (dont professionnelles …).


Voici le planning de Joël, avançant désormais seul :

 

·         Vendredi 30 juin : Sandbuka (Gildetum Mountain Motel)

·         Samedi 1 juillet : Alta (81 km),

·         Dimanche 3 : repos à Alta.

·         Lundi 4 juillet : Skaïdi.

·         Mardi 4 : Skaïdi.

·         Mercredi 5 : Repvåg,

·         Jeudi 6 : Honnigsvåg (Auberge de jeunesse, 30 km du Cap nord)

·         Vendredi 7 juillet : Cap nord (NordKapp) et retour à Honnigsvåg.

·         Etc. ...

 

Benjamin a pris un billet d’avion, de Tromsø à Paris, pour le 6 et il manque de temps pour accompagner Joël jusqu’au Cap Nord. Nous nous séparons en nous confiant réciproquement des affaires.


Benjamin accompagne Joël pour la photo du journaliste (qui nous attendait depuis 1 heure. Nous l’avons presque oublié à cause du partage des affaires).


Comme Joël a perdu son propre drapeau, Benjamin donnera à Joël, son drapeau de la paix, afin qu’il puisse le brandir devant le globe terrestre du Cap Nord. Joël restera en possession de son appareil photo.


Benjamin fera, de son côté, la route retour, d’ Olderdalen à Tromsø, afin de prendre un ticket de bus pour le Cap nord, parce qu’il existe un bus allant directement Alta, partant le lendemain à 16h, et un autre, presque direct, partant le surlendemain, à 6h du matin, d’Alta au Cap Nord (selon l’office du tourisme de Tromsø qui lui a communiqué ces horaires).


Le samedi 31 juin


Le lendemain, le 31 juin, Benjamin se refera coudre un nouveau drapeau de la paix, pour que lui-même ait son exemplaire au Cap Nord, chez un tailleur de Tromsø. Malheureusement, il n’a pas le temps de me faire un second drapeau Tibétain (nous avons l’intention, Joël et moi, de déposer un drapeau tibétain et un drapeau de la Paix au Cap Nord vers le 10 juillet).

Le soir, Benjamin quittera de nouveau Tromsø, vers 16h, par un car pour Alta (capitale du Finmark, la Laponie norvégienne) qu’il atteindra le soir vers 23 h.


Récit de Benjamin du 31 juin au 3 juillet


Samedi 31 juin (suite)


Je me sens très triste d’avoir eu à quitter Joël comme cela. J’essaye de ne plus y penser et de discuter avec ma voisine de bus.
Je suis assis à côté d’une espagnole, fort bavarde, employée depuis des années dans une agence de voyage, me racontant ses nombreux voyages autour du globe. Elle est venue avec sa fille et son gendre. Elle déjà venu plusieurs fois en Norvège.

Après son départ, je suis maintenant à côté d’une Norvégienne élégante, d’une cinquantaine d’années, un peu forte, vivant à Oslo. Elle est venue de cette ville, par avion, jusqu’à Tromsø, puis avec ce bus, pour rejoindre son mari, né dans la région. Ce dernier aime régulièrement retourner dans son pays, la Laponie, pour y pratiquer la pêche. Elle le rejoint avec une centaine de kg de provisions (l’endroit, où elle doit se rendre, doit être certainement perdu).


Lorsque je lui propose mes chips, lors d’un arrêt dans une gare routière, elle me vide totalement mon paquet. Elle devrait avoir une grand faim !


Elle nous quitte. Par la suite, le bus ramasse sur la route, un randonneur anglais, âgé, marchant dans la région en bermuda (!) (Pourtant, il fait, ce soir, moins de 15 °C). Il vit dans le centre de l’Angleterre, vers Birmingham. Il s’est lancé dans un pari fou. Traverser toute la Norvège de Kristiansand au Cap Nord, à pied. Il ne cherche aucune médiatisation, juste pour le plaisir. Il effectue presque 30 à 50 km par jour. Il loge dans des hôtels, chaque soir. Il est très peu chargé (la plupart de ses affaires transitent dans les bus). Il possède la distinction naturelle d’un gentleman.


Le trajet est magnifique. La route est rectiligne mais comporte de nombreux dénivelés.

Je suis étonné alors que l’on s’approche de l’Arctique, de découvrir de nombreuses forêts de bouleaux, en bord de fjords.


Avant Alta, la route monte fort, puis passe par un col dénudé, couvert de brouillard, durant un instant.

Soudain, un magnifique panorama s’ouvrant sur une série de fjords et la vue d’un glacier, se jetant dans la mer, s’offrent à nos yeux émerveillés.

 
Il est plus de 10 h, et il fait encore grand soleil.


Grâce à nos portables, je réussis à retrouver Joël, qui s’est beaucoup avancé sur la route, en mon absence. Il est à 5 km de Sorvik. Il a été invité par des Lapons qui lui ont fait boire plus que de raison et l’ont vêtu du costume traditionnel lapon très coloré. J’arrive le bus pour 5 mn à sa hauteur. Quand j’arrive, tout ce « beau monde » est déjà très éméché. Joël ne fait discrètement remarquer qu’il vaut mieux que je reparte aussitôt.


Juste avant Alta, je vois une grande concentration de camping-cars, sur un terrain vague (il n’y a pas de camping), à proximité d’un déversoir ou rivière, reliant un lac à l’Alta fjord. Je comprends que ce site doit être très poissonneux.


A Alta, j’ai la surprise de découvrir que la gare routière d’Alta est loin de tout et que le seul hôtel est l’hôtel Rica, la chaîne des hôtels Rica, étant la chaîne d’hôtels la plus luxueuse de Norvège. Et selon, le chauffeur du bus, que je viens de quitter, et selon l’office du tourisme de Tromsø, mon prochain bus part, à 6 h du matin, pour le Cap nord !

Finalement après discussion avec l’accueil, j’obtiens une chambre de service pour environ 500 Kr. Et j’ai le droit au même luxe pour la salle de bain, qu’un client normal et un petit déjeuner sous la forme d’un plateau repas.


Note : il existe d’autres villes dans le monde se nommant Alta (à ne pas confondre avec d’Alma-Alta au Kazakhstan ou Alta au Canada).


Alta est une ville moderne, sans beaucoup de cachet.

Après la défaite et retraite allemande, face aux armées russes dans le Nord de la Norvège, les troupes allemandes ont rasés, incendiés toutes les villes de la Laponie, peut-être parce qu’ils n’étaient pas « beau joueur », par vengeance, mais surtout, par cette politique de la terre brûlée, pour ralentir l’avancée des troupes soviétiques.

Malheureusement, il n’existe plus de vieille maison traditionnelles, en Laponie.


Dimanche 1 juillet


Je me lève vers 5h15, pour constater que la salle de bain est fermée à clé. Le temps que je descende à la réception et que je remonte pour me la faire ouvrir, je suis en retard.

Finalement, j’emporte mon plateau repas à la gare routière. J’attends 20 mn, pour constater finalement sur les horaires de bus de la gare, qu’il n’y aucun bus pour le Cap Nord, avant 16h, le dimanche ! Ah ! les fichus renseignements de l’office de tourisme de Tromsø.

J’ai eu tout le temps de dévorer mon plateau repas et petit déjeuner.


Je pars faire du stop, à la sortie de la ville toute proche. Il n’y pas foule sur la route E6, allant vers le Cap Nord. Pendant 3 ou 4 h, que des taxis et lapons locaux (en supposant que tous les habitants de la région sont des Lapons).

J’ai le temps de nettoyer, de tous les détritus jonchant le sol, sur l’aire de stationnement, au bord de la route, qui semblait pourtant être le lieu idéal pour faire du stop.


Finalement, vers 11h, un camping-car d’un Finlandais, emmenant avec lui sa petite fille, me prend. Il n’est pas bavard. Mais il semble très gentil.


La route après Alta, est très droite, mais toujours pleine de dénivelés.

Je me dis intérieurement « à quoi, j’ai échappé en ne terminant pas ce périple à vélo ! ».

Tout la région est schisteuse. Nous logeons parfois de grandes falaises de schistes.

Il a encore des taillis de boulots, de plus en plus petits, à perte de vue.

Certains paysages ressemblent à ceux de l’Aubrac.


Mon Finlandais me dépose sur la route à proximité d’une station-service à Skaïdi. J’ai juste le temps d’apercevoir un camping-car suisse vers lequel je me précipite. Finalement, je les convaincs et je suis pris en stop par quatre Suisses genevois, Charles & Danielle Golay et Marcel Buzzini & Monique Buzzini. Durant le trajet, les mots d’esprit fusent. Ils ont beaucoup d’esprit, ayant la même veine humoristique que Voltaire.


Il ne sont pas pressé et musarde sur la route. Nous nous arrêtons par exemple sur le bord de la route, pour observer notre premier troupeau de rennes, peu farouche, en bord de route.

Plus, nous nous approchons du Cap nord, plus le paysage devient arctique, âpre et désolé.

Désormais, c’est le règne de la toundra, que paissent de nombreux rennes.

En marchant dessus, on a l’impression de marcher sur un tapis caoutchouteux.


La toundra est couverte de petites bosses, résultat du phénomène de solifluxion.


Après avoir traversé 3 ou 4 tunnels, dont un tunnel sous-marin payant allant sur l’île du Cap Nord (en fait, l'île norvégienne de Magerøy), nous arrivons enfin au Cap Nord, vers 16 h.

Deux tunnels, dont le tunnel sous-marin, sont très enfumés. Joël va souffrir. Normalement, ils sont interdits aux vélos.

De nombreuses falaises schisteuses bordent la route.


Charles indique qu’il était déjà venu au Cap Nord, dans les années 60, et que la route du Cap était alors en terre battue, comme beaucoup de route en Norvège, à l’époque.


Surprise !! Tout le domaine herbeux, entourant le Cap Nord et sa falaise, sont clôturés et son entré est payante. Pour voir le Cap Nord, c’est à dire une belle vue sur l’océan glacial arctique, du promontoire d’une falaise de 300 mètres de haut, nous devons débourser par personne, 195 Kr (~30 Euros).

 

Sur la parking, actuellement couvert de brouillard (une sorte de fog), il y a plus d’une centaine de Camping-cars. Ce Cap nord, est très couru, il attire, « magnétiquement » et immanquablement, les touristes. De nombreux cyclistes s’y rendent aussi malgré la difficulté du trajet. C’est donc un vrai « pôle ou attracteur magnétique » à touristes[22].


Ce Cap Nord (avec son tunnel) est une véritable vache à lait (ou pompe à fric ou piège à gogos). Cela me choque quand même (Car en France, aucune église ou cathédrale consacrée_ c’est à dire ouverte au culte _ ne sont payantes. Et ni la Pointe du Raz, ni nos hauts lieux naturels, ni nos sites remarquables et parcs, ne sont payants.


Sur le terrain plat du Cap Nord, les Norvégiens ont construit un énorme complexe touristique, composé, d’un grand musée (consacré au Cap nord), d’une grande boutique, d’un self-service, de plusieurs cafés et bars, d’une chapelle, d’une salle de cinéma circulaire / panoramique etc. …).

Il y a même un “The Royal North Club”. La chapelle moderne souterraine est assez jolie.


Nous visitons ce musée. D’abord, nous assistons au magnifique film panoramique sur la Cap Nord, dont la majorité des vues sont prises d’un hélicoptère. La majeure partie du musée est souterrain. Un long couloir du musée creusé dans la roche conduit à une immense terrasse et bar, creusée à flanc de falaise, situé à plusieurs centaines de mètres de hauteur au-dessous de l’océan. Il ne faudrait pas passer par-dessus de le garde-fou et tomber.


On y apprend, dans le musée : qu’a eu lieu une bataille, la bataille du cap Nord, une bataille navale intervenue le 26 décembre 1943 au large du cap Nord, au large des côtes norvégiennes dans l'océan Arctique, et qui vit la destruction du croiseur allemand Scharnhorst, entraînant la mort de son équipage de 1.900 personnes.

 

Que le roi de Suède et Norvège, Oscar II, est venu en excursion au Cap nord, vers 1880 … Idem pour le roi de Thaïlande, Chulalonkorn, vers 1915 (une chapelle bouddhiste thaï a été offerte par le gouvernement Thaïlandais pour commémorer l’événement). Idem pour le Prince Louis Philippe d'Orleans, le Keiser Guillaume II …

Que l'explorateur anglais Richard Chancellor le doubla en 1553 dans sa tentative pour trouver le « passage du nord-est » vers le Nouveau Monde.

 

Des mannequins, placé en situation, dans des niches retracent ces épisodes (voir site sur l’histoire du Cap nord : http://www.visitnordkapp.net/en/ & https://www.nordkapp.no/en/ ).


J’ai tendance à penser que les Norvégiens sont passés maître dans l’art de mettre en valeur et de faire des attractions touristiques des non-événements royaux.

 

Le brouillard se lève soudainement et le soleil éclaire une mer étale et un magnifique ciel bleu. Mes compagnons suisses me prennent en photo brandissant le drapeau de la paix devant le globe terrestre du Cap Nord. Je voulais planter ce drapeau sur le globe, mais il est trop haut. Je me contenterais d’une chaise pour hisser le drapeau à hauteur du globe.

 



Un groupe de motard au blouson noir, portant le sigle FBI, se font prendre en photos fumant d’énormes cigares bâtons de chaise. Ils m’indiquent que leur sigle veut dire « Funking Bikes Injection » ou quelque chose de semblable.


Je reste encore 2 heures, pour écrire mon courrier, jusqu’à ce que le soleil commence à prendre une teinte orangée.


Puis je quitte à regret mes Suisses. Eux veut rester plusieurs jours, jusqu’à ce qu’il parvienne à faire un très belle photo du soleil de minuit. Il me promettent qu’ils m’enverront la photo.


Je fais du stop pour retourner à Alta (et Tromsø). Un employé du SIS, le SECURITAS local, au service du musée, me prend tout de suite. Puis le directeur d’un agence de voyage sportive de la région. C’est le pick-up Chevrolet, le plus allongé et le plus grand que j’ai vu. Son conducteur justifie l’utilisation de ce gouffre à carburant pour raisons professionnelles.


Puis j’attends longuement à la sortie, d’Honnigsvåg.

Søren Simonsen, un Danois, me prend en stop dans son 4x4 Toyota gris métallisé. Il s’est lancé il y a plus de 20 ans un élevage (aquaculture) de poissons[23], dont des saumons, en plein milieu du Danemark.

Il ne parle qu’Allemand et pratiquement pas anglais. Il a 4 enfants et 10 petits enfants.

Il veut passer la main de son entreprise à ses fils, mais aucun d’eux ne veut la reprendre.

Il a fait le tour de tous les pays scandinaves et voyage seul, depuis que sa femme est paralysée du côté gauche, depuis un accident cardio-vasculaire cérébral.

C’est un pêcheur et chasseur. Et il a un excellant coup d’œil pour repérer avant moi, les animaux sauvages dans les paysages ou bien les poissons dans les fjords et lacs, comme je m’en apercevrais ultérieurement.


A notre retour, nous voyons un grand nombre de boutiques d’artisanat lapons, au bord de la route _ vendant de la viande de renne et même de la morue séchée …


Quand la forêt reprend ses droits, nous constatons que de nombreux boulots sont brûlés (formant de grandes tâches rouge à perte de vue), comme s’ils avaient subi une maladie ou une grave sècheresse.


Finalement, le soir, nous décidons de dormir ensemble dans un petit chalet, en partageant les frais.

Pendant les deux jours, où nous vivrons et rouleront ensemble, Søren se révèlera un compagnon sympathique, agréable (et honnête). La barrière des langues, nous empêche de nous parler. Finalement, je constate qu’il n’y a pas besoin de se parler. Et de ce silence, naîtra une certaine complicité entre nous. Nous avons regretté sûrement le moment le moment où nos chemins ont dû se séparer, lui passant par Narvik, pour rentrer au Danemark et moi rentrant à Tromsø, à cause de mon vol et pour récupérer mes affaires et mon vélo (laissés dans l’Auberge de jeunesse).


Ce soir-là, nous sommes dévorés par les moustiques (nous sommes proches de l’arctique). Nous devons fermer toutes les ouvertures et même boucher le trou de la serrure.

Idem le lendemain, quand nous ouvrons la porte.


Lundi 2 juillet


Son entreprise d’aquaculture, me fait imaginer un élevage d’ombles arctiques, un salmonidé, dont j’avais apprécié la finesse de la chair, quand des Inuits canadiens en avait pêché un et me l’avait offert cru.

Hier, il faisait 14°C au Cap Nord, ce matin, il fait chaud et ensoleillé, la température est soudainement passée à 18 °C.


Quand je vois des prairies humide couvertes de linaigrettes (cotons arctiques), telles de gigantesques rizières, j’imagine des rizières cultivées de linaigrettes, pour la production de coton. Mais je rêve.


Je retrouve Joël à Alta, vers 10h ce matin (il a effectué une étape gigantesque, hier).

Joël espère que je vais renoncer à rentrer en France et que je vais finalement le suivre.


Joël était tellement sûr que je reviendrais, qu’il me suggère de débarquer mes affaires et mon vélo du véhicule de Søren. Par ailleurs, on avait tellement parlé de Gilles Elkaïm, son explorateur fétiche vivant en Finlande, qu’il était aussi persuadé que je l’accompagnerais, quand même, juste pour que je rencontre Gilles.


Mais je n’ai pas mon vélo avec moi. Et je suis vraiment désolé de décevoir Joël, d’autant qu’il a une interview avec des journalistes et la télé d’Alta vers 16h.


Mais Søren et moi, avions prévu de visiter le musée des gravures préhistoriques (pétroglyphes) d’Alta (classées au Patrimoine mondial de l’humanité) et Søren ne peut attendre jusque-là (de mon côté, il est tellement dur de trouver une voiture sur cette route allant à Tromsø, le fait qu’il n’y qu’un seul bus d’Alta à Tromsø, par jour, font que je ne peux perdre cette chance).


Joël renonce à aller au musée.

Dans l’enceinte du musée, les gravures sont situées sur deux sites distants de plus de 800 mètres. Sur le site, je trouve beaucoup de ciboulettes, qu’une Norvégienne est en train de cueillir dans son panier.

Les touristes, venus dans des groupes, son nombreux (Norvégiens, Japonais, Français etc. …).

Les gravures, datées de 4000 ans, représentent des scènes de chasse, des poissons, des embarcations, des hommes, des rennes, et même semble-t-il de chamans.


Cinq kms après Alta, vers le sud, à gauche sur la route, se trouvent les vestiges d’une mine de cuivre (Raipas Copper Mines) ayant été la plus importante d’Europe (ouverte vers 1850 et fermée vers 1960).


Le temps se couvre et devient pluvieux. La température tombe à 13°C.

Nous pique-niquons ensemble au bord de la route (en silence).


Søren soudainement aperçoit, à 20 mètres de la côte, sur les eaux du fjord, face aux Alpes norvégiennes, à 1 km au nord du village de Skibotn, sur la E8, un groupe de 3 marsouins communs (Phocoena phocoena), qu’il prend d’abord pour des gros poissons[24]. Et pendant une demi-heure, nous assistons au spectacle du ballet de ces 3 cétacés. Le spectacle était fascinant et nous pouvions nous en lasser. Nous n’arrivions pas à savoir s’ils pêchaient de concert ou s’ils jouaient. Les Norvégiens et les Lapons ont longtemps consommé cet animal.

 

A un moment, où leur crête _ ou plutôt leur petite nageoire dorsale_ se trouvent tous alignées le long d’une même ligne droite, me vient à l’esprit, une hypothèse, pour expliquer les observations faites au Loch Ness, par des témoins de bonne foi ( ?). N’auraient-ils pas juste aperçu des ondulations dues au vent ou bien le ballet de marsouins, ayant remonté la rivière Ness reliant le lac à la mer ? Eventualité tout à fait possible. Mais ce ne sont que des hypothèses, dénuées de tout fondement scientifique.

 

Nous nous quittons à regret, à l’embranchement de la E8 allant vers Tromsø.

La pluie s’est mise à redoubler. En deux mois, d’errance sur les routes norvégienne, nous avons reçu, plus de pluie, à nous deux, Joël et moi, que le contenu d’une pleine baignoire.


Immédiatement après, un professeur à la retraite, parlant assez bien le français, me prend en stop et me conduit directement à proximité de mon auberge de jeunesse. J’apprends de lui qu’il y avait encore de la neige à Tromsø, au début du mois de mai (et qu’il y fait presque nuit toute la journée, pendant 3 mois, l’hiver).


Je retrouve avec plaisir le gérant de l’Auberge, un personne très dynamique et surtout mon couple de suédois de Stockholm qui ont été un soutien, durant nos épreuves.


Mardi 3 juillet


Je rencontre par hasard, le tailleur, qui se dit désolé de n’avoir pas eu le temps de coudre le drapeau tibétain. Il se propose de le faire, à la veille de mon départ. Mais c’est trop tard.


NB. Je constate qu’à Tromsø, il n’existe aucun groupe de soutien au Tibet. J’avais bien rencontré, avant mon départ au Cap nord, dans la résidence universitaire, qui sert aussi d’Auberge de jeunesse, une très jolie tibétaine, ressemblant à la chanteuse tibétaine Yungchen Lhamo, mais elle ne s’intéresse pas à la cause du Tibet et ne possède pas de drapeau tibétain.


Les derniers jours sont consacrés à sécuriser le voyage de Joël, en contactant les prochaines autorités locales, sur le futur trajet de Joël (j’aurais pour plus de 400 Euros de téléphone durant ce périple, comme sa femme Jacky aussi).


Le départ en avion de Tromsø le 6 juillet 2006


Levé à 6 h du matin. Il fait beau et 16 °C. Je pars à vélo de l’Auberge jusqu’à l’aéroport. Pas de problème : il y a des pistes cyclables partout en Norvège.

Les employés sont au courant de mes tribulations.


Grâce à l’énorme housse, de presque 1,5 kg, que je trimballe, depuis 2 mois et ai acheté avant le départ pour envelopper le vélo, je peux mettre plus facilement mon vélo dans l’avion.


Dans l’avion, je suis assis à côté d’un ancien entrepreneur à la retraite. Nous parlons ensemble de maisons en kit, à construire comme un mécano, pour les pays du tier-monde.


Arrivé à Paris, je subis le choc chaleur. Il fait presque 30 °C et il fait lourd. Un passager m’a même affirmé, qu’avant un orage, hier, il a fait 35 °C, à Paris, ce mois de juillet 2006.

 

Mon vélo, que je retrouve avec plaisir, n’a pas souffert du transport en avion.

Je décide de l’utiliser encore pour revenir à Paris.

Mais à l’aéroport de Roissy, aucune piste cyclable me permettant de relier l’aéroport à la gare RER.

De plus toutes les routes partant de l’aéroport sont autoroutières donc interdites aux vélos.

De plus, le RER est en panne à cause d’un incident caténaire.


Finalement, la housse de mon vélo convainc un chauffeur de taxi que mon vélo ne salira pas sa belle voiture. Ce dernier me conduit directement chez Paul Domela, directeur de Rando-cycle, le fabriquant de mon vélo. Je m’y rend pour le remercier et aussi pour une petite révision.


Et je termine la fin de ma randonnée, par une grande traversée de Paris à vélo, jusqu’à mon domicile.

Heureux d’être rentré sain et sauf et en pleine forme. Finalement, quel plaisir de retrouver son chez-soi, après de belles aventures. >>.


Echec au Cap Nord (NordKapp) ?


Pour gagner du poids, Joël avait décidé d’envoyer un colis _ comprenant le drapeau tibétains que l’on devait hisser au Cap Nord _, à l’hôtel Rica d’Honnigsvåg, il y a plus de 2 mois.

Normalement, ce genre d’hôtel est plutôt sérieux. Mais à l’arrivée de Joël à cet hôtel, 2 mois après, ce paquet avait disparu. Exit donc le drapeau tibétain.

 

Donc, Joël n’a pas pu se prendre en photo, brandissant le drapeau tibétain devant le globe du Cap Nord. Dommage !

 

Par ailleurs, pour différentes raisons, je n’ai pu l’accompagner et nous n’avons pu arriver ensemble au Cap nord.
Mais est-ce réellement un échec de n’avoir pu hisser le drapeau tibétain ?

Ce voyage dédié au Tibet et à la cause de la Paix, a, quand même, été réalisé. Même sans le drapeau, cet événement a eu lieu. Et c’est ce qui compte.

 

En conclusion sur ce voyage en Norvège


Nous étions partis avec l’idée de partir pour la paix, d’agir pour le Tibet et Ingrid Betancourt et aller à la rencontre des autres (et des enfants).


En fait, par manque de temps, peut-être par fatigue aussi, nous n’avons pu atteindre tous ces objectifs.


Finalement, nous pouvons, par moment, nous reprocher de n’avoir pas été assez à la rencontre des autres. Mais était-ce possible ? N’étions-nous pas trop ambitieux ?


Par ailleurs, nous étions partis avec beaucoup de préjugés sur les Norvégiens (peuple froid, pas toujours accueillant, en tout cas chez eux, et aussi ne perdant pas le nord financièrement).

Finalement, nous avons rencontré des personnes correctes, pouvant parfaitement aider leur prochain et généreuses.


Mais parfois nos préjugés sont restés, comme le fait d’avoir à comprendre cette difficulté des Norvégiens à être hospitalier ou simplement à ouvrir leur porte pour une simple rencontre amicale (nous pensions alors peut-être sont-ils trop riches et ont-ils peur pour leur biens, en invitant ces terribles Français dont la réputation est peut-être, pour certains, d’être roublards ou voleurs ? Peut-être nous voient-ils, comme nous voyons les personnes vivant au sud de la Méditerranée ?).

 

Durant le voyage, nous avons souvent repensé à la série documentaire « j'irais dormir chez vous » d'Antoine de Maximy (un reporteur testant l’hospitalité des habitants, dans chaque pays du monde).


En attendant, en Norvège, nous avons beaucoup aimé les nombreuses pistes cyclables, le respect des cyclistes, la propreté du pays et « l’honnêteté » norvégienne.


Durant le voyage, nous avons aussi ressenti une grande impression de sécurité … non parce que des véhicules de polices sillonnent régulièrement les routes norvégiennes, mais simplement, parce malgré le « côté tête en l’air » de Benjamin, ce dernier a toujours retrouvé les affaires qu’il avait pu oublier sur le chemin.


On affirme, ici en Norvège, que la sécurité se serait dégradée depuis 20 ans en Norvège (multiplication des vols, dont des vélos en villes etc. …). Pourtant, l’honnêteté, en prime abord, des Norvégiens nous a frappé (mais peut-être n’est-ce qu’une première impression ?).


Nous voulions agir pour la paix, pour les handicapés et d’autres causes. Mais peut-être notre action n’a guère été efficace (en particulier à cause de la perte du drapeau du Tibet). Et nous le regrettons. Nous avons fait notre possible.


Par contre, miracle ! le handicap physique de Joël n’apparaît presque plus (en apparence). Il y un net progrès.

 

Dans le futur, peut-être, imaginerons-nous et créerons d’autres événements pour atteindre les objectifs, que nous nous étions fixés. Peut-être quelqu’un apportera-ils ces drapeaux au Cap nord ? Du moins l’espérons nous.


Pour finir, un grand merci (!) pour :

 

·         Madame la Consule de France pour la Norvège, Joëlle Neveu-Mullard, à Madame la consule honoraire de France à Tromsø, Mme Sissel Jaklin, pour la profonde chaleur et le soutien précieux, qu’elles nous ont apporté durant ce voyage en Norvège.

·         Madame Anne Gonnord-Wigum, présidente de l’Alliance Française de Trondheim, pour la profonde chaleur et amitiés et aide, qu’elles nous apporté à Trondheim.

·         Monsieur Lars Vågan, et un de ses collègues et voisin agriculteur _ et son épouse Edny _ pour l'aide importante et précieuse, qu'ils nous ont apporté dans les environs de Steinkjer (un WE de la Pentecôte où tous les magasins étaient fermés en Norvège), dans le cadre de la réparation de la chaîne du vélo de Joël.

·         A Madame Sabine Bello, pour l’article qu’elle a écrit sur nous et notre périple, dans le journal Setesdal du 16 mai.

·         Pour les membres du comité Ingrid Bétancourd, Marlène, Anne, Jacqueline …

·         A Madame et Monsieur Edny et Lars Vågan (habitant Haug, 7732 Steinkjer) et un de leur ami agriculteur (dont nous n'avons pas le nom), pour l'aide précieuse qu'ils nous ont apportée, pour la réparation du vélo de Joël, le samedi 3 juin.



Et une mention spéciale pour :

 

·         Le magasin « Rando cycles » (à Paris dans 12°) et son responsable Paul Domela, pour leur professionnaliste _ Benjamin n’a pas eu de problème en Norvège, avec le vélo neuf fourni, ce dernier s’étant révélé particulièrement robuste (Rando Cycles : 5 rue Fernand Foureau 75012 PARIS, Tél. : 01 43 41 18 10, site http://rando-cycles.fr/ e-mail pauldomela@hotmail.com ). Ce fabriquant conçoit des vélos à la main et sur mesure.

·         Le Magasin de vélo Intersport de Tromsø (Intersport Sportshuset, Storgata 87, phone +47 77 66 11 00). Les employés de ce magasin, très bien achalandée, dernier recours avant le Cap Nord, m’ont paru extrêmement serviables, voire dévoués, passionnés et ne poussant pas à la consommation.

 

 

La suite du voyage de Joël dans les pays nordiques et de l’est

 

Joël est parti en Finlande, sans tente ni réchaud, pour la grande traversée des grandes forêts finlandaise. Heureusement, il est parti avec ses articles de journaux (son press-book), sur lui. Ce qui lui ouvre bien des portes.

 

Jacky, la femme de Joël, avait été très inquiète que Joël termine son tour d’Europe, sans accompagnateur (surtout à cause de ses sautes d’humeur, son côté lunatique et fantasque, sa perte du sens de l’orientation). Mais Joël, malgré son trauma crânien, est resté quelqu’un de fort intelligent, astucieux, voire malin. Grâce à son press-book, il a reçu de l’aide durant tout le reste de son périple. 


Le 19 juillet, un journal finlandais, Lapin Kansa, a écrit un petit article sur lui (Article in Lapin Kansa, 19.7, Best regar ds Pertt Forsstöm,
 http://www.kayramonkeidas.fi ).


Il est passé par Rovaniemi, puis par Helsinki, en Finlande. Il a rencontré, près de Rovalo, un explorateur français vivant maintenant en Finlande, et élevant des chiens de traîneaux.


Joël avait prévu, lors de la préparation de son voyage, de partir d’Helsinki, puis aller à Saint-Pétersbourg, à vélo par la route en traversant la Russie, puis ensuite à aller à Tallin, en Estonie. Mais pour cela, il fallait qu’il obtienne une lettre d’invitation d’un résident en Russie, un visa à entrées et sorties multiples. Ce qui est complexe.


Malgré les risques, il a contacté plus de 15 à 30 personnes pour tenter d’obtenir gratuitement cette lettre d’invitation, sans résultat. Il n’a pas pu finalement aller en Russie et à Saint-Pétersbourg.


Ensuite, il a pris un ferry pour Tallin, en Estonie.


Il était à Parnu, en Estonie, puis à Riga, en Lettonie ver le 4 août.


Un adhérant d’ABM (association « Aventures au bout du Monde » dont nous sommes adhérant tous les deux), rencontré là-bas, lui a demandé si un livre ou fascicule allait suivre sur le périple de Joël.


Il était à Bialystok puis à Lublin, en Pologne, vers le 12 août.

Il était à Dormia et Siemiatycze (avec une étape de 100 km sous la pluie), en Pologne, vers le 15 août.


Il devrait passer, en Pologne, par Gdansk, Elbag, Varsovie, Radom, Krakow et Auschwitz ("oszwicem" en polonais, situé au centre de la Pologne, près de Katowice).

Sa forme ( !) est excellente. Il a bon pied, bon œil.

 

Nouvelles du 1er septembre

 

Joël est à Salzburg (Autriche) et pédale en direction de la Suisse, il sera à Zermatt (Suisse) du 11 au 14/09.

 

Après un périple de 8 mois, il est revenu à son point de départ, à sa maison, à Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, près de Narbonne, avec plus de 12.000 à 15.000 km dans les jambes.

 

Benjamin

 

6.2        La suite du tour du monde de Joël

 

Après ce tour d’Europe, Joël a voulu « remettre cela », en entamant, cette fois-ci, un tour du monde en vélo tricycle couché.

Il avait commencé ce tour, par la traversée de la Turquie, Ouest-Est. Mais à mi-chemin, il s’est fait voler son vélo, ce qui l’a obligé à rentrer en France. Finalement, la police turque retrouve son vélo. Et cela été extrêmement compliqué, pour lui,  de faire rapatrier son vélo, en France.

 

Après son nouveau départ de Narbonne, pour son tour du monde, le 20 mars 2007, Joël a d’abord fait le chemin de Saint-Jacques de Compostelle en Espagne. Puis, il est allé ensuite au Portugal, aux Açores, puis au Canada, qu’il a traversé d’un océan à l’autre. Il a, ensuite, remonté jusqu’en Alaska. Puis, il a parcouru la Corée du Sud, les îles méridionales du Japon et Taïwan, sans aucun problème.

 

Puis, il a voulu effectuer la traversée Est-Ouest de la Nouvelle-Calédonie, où malheureusement, il a trouvé la mort, le jeudi 27 octobre 2011[25].

Lieu de son accident : Nord de la commune de Moindou, en Nouvelle-Calédonie.

 

6.3        Epilogue : La mort de Joël

 

Voici comme, a été relaté son décès, dans un journal calédonien « Les Nouvelles de Calédonie », dans son n° du 28/10/2011 :

 

« Un Métropolitain qui effectuait le tour du monde en tricycle a été mortellement blessé, hier, par une voiture lors de son passage en Calédonie. Un de nos correspondants l’avait rencontré quelques heures avant son décès.

 

Joël de Bermond vivait un rêve. Effectuer le tour du monde en tricycle. Il l’a en partie réalisé avant que la mort ne vienne le faucher sur la RT1, au nord de Moindou alors qu’il se rendait à Bourail. Cet homme de 64 ans était parti de Narbonne en mars dernier sur son étrange mécanique. Un tricycle sur lequel on pédale, allongé. Une position plus confortable pour lui qui avait subi quelques années plus tôt un traumatisme crânien.

Malgré le mât qu’il avait arrimé à son engin, et le gilet fluorescent qu’il y avait accroché, Joël de Bermond a été percuté par l’arrière, hier, par le conducteur d’une voiture qui n’a pas fait attention à lui, sans doute ébloui par le soleil couchant. Il était 17h30, dans un virage à droite. La victime a été violemment projetée vers le bas-côté de la route. Très grièvement blessé, il est mort quelques instants plus tard au dispensaire de La Foa. Le hasard a voulu que le matin même, Francis Juliard, notr correspondant de Boulouparis, fasse la rencontre et une rapide interview de ce personnage haut en couleur. Après son départ de Narbonne le 20 mars, Joël de Bermond a d’abord fait le chemin de Saint-Jacques de Compostelle en Espagne. Il a alors accroché à son engin la coquille de Saint-Jacques, à côté du drapeau de l’association Fausi (France aide urgence secours internationale). Il est allé ensuite au Portugal, aux Açores, puis au Canada, qu’il a traversé d’un océan à l’autre, et est ensuite remonté jusqu’en Alaska. Avant de rejoindre la Calédonie, il a parcouru la Corée du Sud, les îles méridionales du Japon et Taïwan.

Aperçu le week-end dernier par des centaines de gens à Nouméa, il remontait vers Bourail et comptait rejoindre des proches à Koné. Le voyageur comptait finir sa grande boucle par Dubaï et le Moyen Orient. Joël de Bermond vivait en totale autonomie, transportant sa tente comme un escargot sa coquille, mais son sourire et son engin insolite faisaient qu’il était très souvent invité à dormir chez des habitants. L’aventurier avait déjà parcouru plus de 15 000 kilomètres. Il est la 50e victime de la route en Calédonie. ».

 

Malheureusement, Joël n’a laissé aucun récit de son long tour du monde (car il n’aimait pas écrire).

 

Epitaphe d’Olivier : « Je viens d'apprendre la mort de Joel par les Nouvelles Calédoniennes.... Je suis, moi-même, tourdumondiste, à vélo, en pause en Calédonie, et suis bouleversé par la disparition soudaine de Joël. Je tiens à exprimer ma sympathie à la famille et aux amis de Joël, que je ne connaissais pas. Olivier www.enrouteavecaile.com ».

 

7         Annexe : Ce qu’il était difficile de relater, durant ce périple, sur la santé mentale de Joël

 

Jacky m’avait prévenu de problèmes psychiques, chez Joël, mais en restant vague sur leur nature. Or dès le début du trajet, je me rends compte qu’il est dans la toute-puissance et est assez casse-cou (ou trompe la mort). Joël semble se ficher des lois du code de la route, en vigueurs en Norvège, par exemple, n’hésitant pas à emprunter une autoroute très fréquentée ou tout ce qui est interdit aux vélos (tunnels etc.).

Il traite les employés des magasins, où nous nous ravitaillons, comme quantité négligeable, avec un certain mépris, il m’affirme qu’on doit s’adresser à eux, qu’avec trois mots maximum.

Il aime bien disqualifier les gens. Concernant une amie adorable, il me dit d’elle « elle est gentille. Dommage qu’elle manque de personnalité », oubliant que cette amie _ qui a été sa compagne de trek, durant deux mois, dans l’Hiamalaya, en 2002 _, est aussi une personne courageuse.

Il n’arrête pas de me manipuler, de me mentir, de me maintenir sous ma coupe. La vie, avec lui, devient infernale.

Pour échapper à une atmosphère étouffante, à son emprise et à son désir de m’isoler des autres, je passe mon temps à multiplier les contacts, dans ce pays. A l’inverse, excessivement méfiant, il ne se lie avec personne. A chaque fois que je me fais un nouvel ami, il chercher, sans cesse, à me couper de tout contact avec cette personne (comme avec Arnes et Torgrim. Finalement, malgré ses « manœuvres », je resterais ami avec Torgrim, durant des années).

 

Si face à personnes extérieures et surtout les journalistes, il est charmant, avenant, manifestant un certain humour … dans le privé, il n’en a plus aucun.

Face au public, il apparaît toujours comme le bon bougre, sympa, « brave », « innocent », tel qu’il nous était apparu durant la marche transhimalayenne, prêt à se dévouer pour la cause de la paix, d’Ingrid Betancourt, du bouddhisme … ou pour toutes les causes possibles.

 

Certaines de ses manipulations sont enfantines. On a l’impression qu’il joue, avec moi, sans cesse. Par exemple, un jour, il me dit le faire cadeau de deux pièces d’un krone. Mais le soir même, il se met en colère pour que je les lui restitue, immédiatement.  Ces crises de colère ressemble à des crises de caprice, tant qu’il n’a pas obtenu ce qu’il veut.

 

Il rentre régulièrement dans de grosses crises de colère. Joël peut se révéler très avare ou radin (sauf pour les logements coûteux, type bungalow que nous louons régulièrement, parce qu’il fait froid en Norvège).

Par exemple, il n’hésite pas à entrer dans des hôtels sur la route, pour y voler les carrés de beurre, les sachets de sucre, les pots de confiture. J’ai honte pour lui, alors que je sais qu’il est riche.

 

Joël possède beaucoup de comptes bancaires, dont des comptes cachées (car étant excessivement méfiant y compris envers son épouse Jacky, croyant qu’elle en veut son héritage). Et donc il a toujours refusé qu’elle puisse s’occuper des comptes de la famille.

Un jour, le banquier de Joël prévient Jacky que 22.000 € a disparu de ses comptes. Joël refuse de dire à Jacky ce qu’il a fait de 22.000 €, s’il les a prélevés sur un de ses comptes. Il joue alors la comédie, donnant l’impression qu’il perd la mémoire, alors que j’ai pourtant constaté, durant notre voyage, qu’il est très intelligent, malin, rusé et qu’il a bien toute sa mémoire.

 

Durant notre voyage, il ne cesse de me répéter qu’il va m’offrir le vélo à 1000 €, si je l’accompagne jusqu’au bout. Mais, à chaque fois, je lui réponds que je suis venu pour l’accompagner, non pour obtenir le vélo (même s’il me plait).

Régulièrement, il me dit me faire cadeau du vélo, puis fait une crise de colère opportune et me déclare qu’il me reprend le vélo (ce petit jeu puéril m’est de plus en pénible à supporter).

Je m’aperçois aussi qu’il passe son temps à me mentir et à mentir à Jacky. Comme je ne supporte pas le mensonge et la manipulation, j’essaye régulièrement de reprendre moralement.

Pire, je me rends compte qu’il manipule Jacky et son fil Christophe, qui ont une grande admiration pour Joël.

Quand j’essaye de reprendre Joël moralement, ce dernier fait alors passer ma volonté de le remettre dans le droit chemin, auprès Jacky et son fil Christophe, pour de la méchanceté de ma part, contre lui. Comme il fait tout pour les monter contre moi (les rendre hostiles à mon égard), ma situation devient de plus en plus insupportable.

 

Arrivé à l’auberge de jeunesse de Tromso, il m’informe qu’il me fait réellement cadeau du vélo (et que là, il faut le croire), en adoptant le visage d’une personne remplie ou rayonnante de bonté. A cause de son visage reflétant la bonté, je fonds, lui fait confiance et ne me méfie pas. Malgré tout, Je lui fais répéter sa promesse, j’insiste, et il me la répète deux fois, en me donnant l’apparence de la plus extrême sincérité.

 

Or un jour, après, sur la route du Cap Nord, alors que l’on est à 70 km de Tromso, nous nous rendons à l’interview d’un journaliste. Durant cet échange, Joël lui avait parlé dans un franglais incompréhensible, au point que le journaliste ne comprenait pas du tout les propos de Joël, me regardant alors pour obtenir de l’aide. J’avais été alors obligé de traduire les propos de Joël, en anglais.

Or à la sortie de l’interview, Joël a eu une énorme crise de colère, au point que ses cris s’entendent à travers tout le village, me reprochant de vouloir récolter, à sa place, les lauriers de sa gloire, auprès des médias, alors que le héros de cette aventure c’est lui, que c’est lui qui est à l’origine de l’évènement médiatique et qu’à cause de cela, pour me punir, il me reprenait le vélo. Je lui ai dit qu’il me l’a donné et que je lui ai fait répéter deux fois. Donner, c’est donner, reprendre, c’est voler.

C’était la seconde fois qu’il me reprochait de vouloir lui voler la vedette, concernant cet évènement médiatique, dont il était le héros (la première fois, je crois que c’était à Trondheim).

 

Finalement, ayant tellement marre de ce petit jeu sur le cadeau du vélo donné, repris, donné, repris … et ayant aussi découvert qu’il continuait à manipuler sa famille, en se faisant passer pour la victime, face au méchant Benjamin, qui l’accompagnait _ au point que son fils Christophe, qui est totalement sous la coupe de son père, est très en colère contre moi _, je décide de le quitter, cette fois, définitivement, malgré les exhortations de Jacky. Je lui dis que je lui rendrais le vélo à son retour en France.

 

En effet, déjà durant les 2 mois, qu’avait duré la traversée de la Norvège, j’avais plusieurs fois menacé de quitter Joël (et ce beau tour) et à chaque fois, Jacky avait réussi à me convaincre de revenir sur ma décision, au nom du trauma crânien de Joël et de notre amitié.

 

Je pense, après coup, que Jacky était, elle-aussi, totalement manipulée, et sous la coupe de Joël, bien avant le trauma crânien. Par exemple, bien avant cet accident, Joël avait convaincu Jacky de renoncer à exercer son métier de médecin et de psychothérapeute, alors qu’elle avait pourtant ces deux diplômes, gâchant ainsi, pour toujours, ses compétences.

Il l’avait aussi tellement isolée, que, quand Joël partait en expédition, il lui laissait à peine d’argent pour survivre.

Longtemps, après la marche transhimalayenne, j’avais appris qu’il avait emprunté une certaine somme, à un marcheur, argent, qu’il ne lui a jamais restitué (malgré les relances de ce marcheur).

 

Joël étant tellement sûr de lui de continuer de m’avoir sous sa coupe, alors que, pourtant, j’effectuais les 70 km, en vélo, du retour vers Tromso, qu’il continuait à me téléphoner pour savoir si j’allais bien, ne croyant toujours pas que je puisse le quitter définitivement.

 

A la fin de sa tournée solitaire de l’Europe, il me réclame le vélo. Je le lui restitue. Mais au dernier moment, il veut me le vendre 900 €, ce que refuse. Ce qui le met en colère. Il cherche à se venger, en disant du mal de moi. Comme c’est moi qui tenait le blog du voyage, il me demande de le détruire. Ce que je refuse, d’autant que ce blog ne montrait que les bons côtés de Joël et de notre voyage.

 

Jacky, toujours aveugle et amoureuse de son mari, m’avait envoyé un gros dossier photocopié sur les traumas crâniens, pour me convaincre que Joël n’était pas responsable de ses crises de caprice, de sa « méchanceté » et de ses colères ou de sa propension à la manipulation et aux mensonges.

Il est vrai que des lésions et/ou une dégénérescence du cortex préfrontal pourraient induire une propension au mensonge pathologique, par effet de désinhibition « morale » (le trauma de Joël ayant peut-être détruit le centre des inhibitions morales, dans son lobe frontal).

 

Un cas, devenu un cas d'école en neurologie, est celui du contremaître des chemins de fer, Phineas P. Gage (1823-186), car le traumatisme crânien majeur, causé par la pénétration d’une barre de fer, dans son cerveau, avait provoqué un changement très profond sa personnalité[26].

Avant son accident, Phineas Gage était jusque-là considéré comme sérieux, attentionné, sociable, fiable et ayant un bon jugement, mais cette blessure semble avoir eu des effets négatifs sur son comportement émotionnel, social et personnel, le laissant dans un état instable et asocial, constate le Dr Harlow (1819-1907) qui le soigne pendant de longs mois. Son humeur changeante, son tempérament devenu grossier et capricieux lui avaient fait changer, sans cesse, de travail et d'employeur.

 

Mais, malgré tout, j’ai eu l’impression que, 1) lorsqu’il me manipulait, Joël était parfaitement conscient de ce qu’il faisait.

2) Par ce tour d’Europe, qu’elle me payait, Jacky essayait, en fait, de me faire supporter, ce qu’elle ne supportait plus.

 

J’avais regardé un documentaire sur les traumas crâniens[27]. Or j’en avais tiré la conclusion qu’un trauma grave du lobe frontal pouvait supprimer toute empathie pour les autres et tout amour pour leur famille et proche. Mais certains traumatisés, conscients de leur problème de manque d’empathie, tentaient de rester humain et moraux auprès de leur famille. Or je n’ai jamais observé une telle volonté chez Joël.

 

8         Annexe : Matériel

 

Cette liste a été établie par Joël.

 

8.1.1        Sommaire

 

1)      Vélo couché,

2)      Outils vélo 

3)      Affaires de toilette 

4)      Pharmacie 

5)      Tente, cuisine …

6)      Vêtements

7)      Papiers

8)      Centres hébergements.

 

8.1.2        Le vélo

 

1.   Cadre : épaisseur minimum 7/10, pour taille de 1,75 taille du cadre 19 pouces soit une longueur du tube supérieur de 570, pour 14,85 taille du cadre. 20 pouces soit une longueur du tube supérieur de 585.

2.   Pneu : 2 pouces minimum, Schwalbe marathon, tringle souple, kevlar, roulant sur le dessus « cramponnable » ; sur les côtés, section ETRTO supérieur (      ) à 45.

3.   Couvres rayons excellents.

4.   Fourche.

5.   Roues, jantes : à 36 ou 40 rayons, large pour emboîter 2 pneus, pleines, patins creusent la jante, jante de tandem.

6.   Rayons 2,2 inoxydable, longueur identique avant et arrière.

7.   Vis rayon : laiton.

8.   Chambre à air : Sté STORB 18 rue Leipnitz (bd Nez) 75018, Tel 01 42 52 04 94, en latex.

9.   Chaîne.

10. Pédalier : étanche sable, eau, sel.

11. Plateau : double, dont un très petit.

12. Pignons, dont un très gros.

13. Moyeux : Shimano XTR, ou Maxi-Car.

14. Roulement : à grands flasques pour ne pas à avoir démonter la roue libre, s’il faut changer rayons. Soit intégré, soit annulaire, soit à cartouche, remplaçable.

15. Axe : serrage par écrou, clé spéciale anti-vol comme pour selle.

16. Cales pieds

17. Rétroviseurs

18. Guidon, fixer gants comme les motards (pas commode pour freiner changer de vitesse), guidon de course à l’envers.

19. (Compteur).

20. GPS (type Garmin …)

21. Tige de selle, écrou anti-vol.

22. Selle, écrou anti-vol ?

23. Manettes freins, plateau et dérailleurs, souples.

24. Portes bidons ?

25. Freins : à disque, ou (et) cantilever, étanche (au sable, eau et sel).

26. Portes bagages avant et arrière et sacoche guidon.

2)  Outils vélo.

27. Film : léger et résistant pour le couvrir + œillets et sardines (scotcher chaîne et pignons et plateaux pour éviter de salir), peut servir de housse transport et tapis de sol.

28. Trousse crevaison (MVV p ? 22-23), rustines chambre à air et pneu, sans colle (voir catalogue Parktool 97, p. 8-9 ; chaleur et humidité décollent les rustines (Claude Marthaler, Chant des roues, p. 255).

29. Trousse couture : pneus chambres à air (alène, corde de lin).

30. Quelque chose de plus solide que des clés minutes pour emboîter2 pneus, l’un dans l’autre.

31. Dérive chaîne.

32. Rayons.

33. Scotch sur rayon neuf, pour le repérer et le desserrer ou le resserrer, après quelques tours.

34. Huile : excellente face à l’eau, le sable et le sel.

35. Graisse silicone pour chaîne ( ?).

36. Nettoyant : chaîne, plateaux, pignons MVV p 22.

37. Pompe réversible, manomètre.

38. Jeu de clés, pinces tenailles multiprises universelle, lime.

39. Arrache moyeu pédalier.

40. Intercaler sous forme de rondelles caoutchouc des « silent blocs » entre le porte bagage surbaissé et la fourche.

41. Penser à percer les tubes avant chromage.

42. Antivol cadenas (2 ex. avec petit cadenas et chaîne à maillons …).

43. Patins, câble dérailleurs, freins arrière-avant, rayons et ses vis.

44. Ampoules de rechange dans du coton + scotch dans le phare.

44B. Poulie joints.

 

8.1.3        Affaires de toilette

 

45. Gant.

46. Serviette.

47. Savon, shampoing, lessive.

48. Dentifrice, brosse à dents.

49. Papier hygiénique.

50. Fil étendoir ( ?).

51. Crème solaire peau, lèvres.

52. Bonnet de bain (pluie, poussière, poux, puces …) (à voir).

53. Bouchons à oreille en cas de bruit, poussière.

54. Echarpe en coton large, longue, peut servir de serviette.

55. Trousse couture, ciseaux (mieux que coupe ongles, épingle de sûreté.

56. Lingettes.

57. Brosse à cheveux.

 

8.1.4        Pharmacie

 

58. Réparer brûlures, gelures (Hémoclar).

59. Infection de la peau : Bétadine

60. Infection organisme : penglobe, furoncle infecté : Orbénine.

61. Diarrhée : Intétrix, Immodium, Sacolène, Ercéfuryl.

62. Déshydratation : solution de réhydratation, selsun bouteille, pastilles de sel, permanganate de potassium

63. Piqûres insectes : petits (aoûtas …),  gros : Mousti-click, crèmes …

64. Morsures : serpents : Calciparine (anticoagulant), une bande velcro autour de la tente repousse les serpents.

65. Piqué ou mordu : Glifanan et inciser plaie, faire saigner, puis permanganate de potassium.

65B. soin des yeux.

66. Bandes, pansements.

67. Crème anti-inflammatoire (foulure, tendinite, hématome …) : Ketum …

68. Anti-poux, puces, araignées, fourmis géantes, sauterelles

69. Anti-moustiques (tsé-tsé …) : peau, vêtements, tente

70. Mal de montagne : Diamox en préventif, Acétazolamide, Nifédipine, Célestène (pour allergie aussi).

71. Lasilix : coup de chaleur, insolation, MAM.

72. Paludisme : Lariam, Nivaquine ( ?).

73. Antiamibien : Flagyl, Fasigyne, infections respiratoires et palu. : Doxycycline.

74. Parasites intestinales : Vermox gélules.

75. Vermifuges : Albendazole, Mébendazole

76. Crème et gélules anti-inflammatoires  (arthrose, tendinite), allergie cutanée.

77. Anti-malaria : Méfloquine, Chloroquine

78. Comprimés de purification eau (micropure …).

79. Coton.

80. Seconde peau (escarres) (coussin anti-escarres Princeps), Compeed.

80B. œdème cérébral (piqure) : Dexaméthasone.

 

Notes :

 

Le corail peut continuer à se développer sous la peau, mais se brise comme du verre. L’urine est un antiseptique.

 

 

8.1.5        Tente et matériels autres (énergie, orientation, cuisine …)

 

Voir une check-list sur le site : www.arktika.org 

 

81. Tente : résistante aux forts rayons solaires (type australien) et au vent, mongolienne, de quoi la faire tenir sur le sable et le dur, moustiquaire, étanchéité, condensation, prendre soin que la fermeture éclair ne puisse geler (exemple : tente tunnel Forclaz T2 ultra light de Décathlon).

82. Tapis de sol couverture de survie

83. Matelas mousse.

84. Duvet, avec isolant type Calofil (- 40 °C).

85. Bougies.

87. Réchaud multi-carburants (Colmann …).

88. Gamelle, poêle, couteau cuillère fourchette gobelet.

89. Ouvre-boîte, décapsuleur.

90. Recharge essence.

91. Allumettes briquet-bac plastique provisions.

92. Hache, scie, machette.

93. Scie à métaux (petite), scie à bois (fil).

94. éponge.

95. produit vaisselle.

96. sel poivre épices.

97. Poche à eau + douchette ( ?).

97. chargeur solaire (+) ou avoir des piles rechargeables sans effet mémoire , en roulant (Antoine Fajardot de Lunel CCI) pour :

-     Frontale

-     Feux rouge arrière.

-     Assistant personnel  (PDA)  (palm ou pocket PC)

-     Photo caméra

-    GPS

-     Lampe clignotante au bras

-     Dictaphone walkman réveil radio (ondes courtes –RFI-, FM et AM)

 

 (+) voir « Milles et une Piles », Paris ou Grenoble (1000 et Une Piles 34 r Delambre 75014 PARIS, tél. : 01 43 27 17 18, mail : aabis@noos.fr ) ou Isun de Asatech, 02.41.40.10.66 e-mail : infos@asatech.net 

 

98. Bassine rigide ( ?).

99. Chaise pliante ( ?).

100. Sacs plastique solides (Ziplock ( ?)).

101. Loup.

102. Filtre à eau Kathadyn mpicopre.

103. Bombe anti-agression gaz lacrymogène (à voir).

104. Bombe anti ours et anti chiens au poivre rouge (voir livre de Claude Marthaler :  « Le chant des roues », page 185)

105. Thermos.

106. Jumelles

107. Téléphone satellite (Iridium dernière technologie, petite dimension, si financement).

 

8.1.6        Vêtements

 

Voir check-list Arktika (ci-après) :

 

108. Chèche (grande écharpe en coton peut servir de serviette), se protéger du sable, vent pluie, froid (bouche, oreilles, yeux , nez, mains, pieds) :   pantalons englobant chaussures ou sur-chaussures.

109. Filtre anti-pollution air et poussière but : protéger yeux et respirer propre.

110. Cagoule imperméable (bonnet de bain) (ou passe-montagne arctique).

111. casque vélo.

112. masque jaune (protège-nez contre le froid).

113. 2 tricots de corps (Duofold et Odlo. Ou polar de Helly Hansen).

114. carlines été hiver

115. polaire

116. serre-tête

117. North Face (?).

117. Maillot de bain, boxer short

118. Poncho : de bons rabats, que le vent ne le soulève pas

120. 2 slips lycra, avec peau de chamois

121. Caleçon.

122. 2 pantalons-shorts, avec pattes anti-moustique ou velcro.

123. pyjamas long anti-moustique

124. moustiquaire de tête

125. chaussettes hiver, été

126. chaussettes étanches

128. sous gants, sous cagoule, sous chaussettes

129. chaussures

130. « nus pied ».

131. sacs plastiques (pour étancher chaussures)

132. 4 bandes fluo velcro bras et chevilles

133. lunettes de vue et solaire

134. gants  (arctique)

135. gants cycliste

136. gants en latex de dentiste (pour éviter cambouis)

137. guêtres

138. pochettes secrètes, bananes

 

8.1.7        Papiers

 

139. matériel divers (encre, lame de rasoir …)

140. Prévoir tous les visas pour les pays à visas

141. passeport

142. lettres de recommandation

143. carte identité

144. carte mondiale assistance

145. carte invalidité.

146. formulaire Sécurité sociale E111 MSA, ou certificat provisoire de remplacement, carte européenne d’assurance maladie (CEAM), et en dehors Europe que faut-il ?

147. photos identité en stock.

148. carnet adresses ambassades et consulats

149. permis de conduire international

150. carnet- vaccinations (groupe sanguin avec photo), certificat international de vaccinations pays zone euros

151. conversion monnaie : calcul équivalence

152. cartes de visite au dos de celles de CCI

153. guides de voyage, cartes routières,

154. dico anglais et autres

155. marc de raisin : Norvège, Finlande (Joël étant viticulteur).

156. boussole

157. stylo

158. cahiers

159. Carte bancaire

159B. Chèques de voyage

160. Carnet de comptabilité : tenir régulièrement budget et- itinéraire, description

161. Facture du vélo avec N° du cadre

162. Drapeaux (de la Paix, de l’ONU, de l’Europe, du Tibet, autant que de bout du monde)

163. Assurance FFCT

164. Equipement de prestidigitation (petite balles, gobelets …).

165. Jeu de cartes (savoir jouer aux), jeux de société des pays d’accueil …

 

8.1.8        Divers et penser à …

 

·         Tente : ancres à neige et sable

·         Hydrater intérieur du nez pour les traversées désertiques (GT N° 95 p 30 sq mai juin 2004)

·         Stick à lèvre avec indice UV

·         Pour les déserts, prendre lunette astronomique

·         Secouer chaussures avant de les enfiler

·         La coca existe en dose homéopathique

·         Si une sangsue suce le sang, la brûler

 

·         « Tiques » : Prévention tendinites (coude et genou G)

·         Crème solaire anti UVB et UVA

·         Stick lèvres haute protection anti UVB et UVA Stick à lèvre avec indice UV.

·         Connaître us et coutume, histoire et géographie du pays, de la région, de la ville, traversées

·         Justifier de la sortie d’un pays : avoir le visa du pays suivant (pourvu que l’on ait besoin de ce visa pour rentrer dans ce pays suivant)

·         Douanes françaises : demander carte libre circulation, avec factures, traduit en plusieurs langues avec cachet officiel de l’ambassade concerné, pour tricycle, palm appareil photo, caméscope, tel portable ,…

·         Serviette de toilette, à nids d’abeille chez Descamps (Dannecker CCI, voir son site //-continents-de-vies.com)

·         Cadenas avec le nécessaire, pour chambres n’ayant pas de fermeture

·         Beurre de cacao pour faire glisser fermeture éclair (si gelée).

·         Tentative de vol la nuit, attacher vélo à la tente, mettre des clochettes

·         Sifflet autour du cou.

·         Arme de défense à décharge électrique : autorisée dans tous les pays contrairement à la bombe lacrymogène.

·         Il existe des lycées internationaux qui font se côtoyer des jeunes de tous pays. Ils apprennent à se connaître, à s’estimer. Cela me rend optimiste, me motive encore plus fort. Suivons cet exemple et pour cela, jouons à saute-frontières sur nos hpv.

·         Housse tricycle étanche / imperméable et solide (voir tissu de parapente),

·         Aoûtat : Eurax crème

 

9         Annexe : Itinéraire prévu en Norvège, du 01/05 au 15/07

 

Kristiansand (côte d'Azur de la N, Mandal (Vaude) un des plus jolis villages de N. Prendre la 455. Evje. Byglandsfjord, Bygland, Valle, 5-10 km après tourner à droite : Dalen, Amot, Rjukan+ (résistance norvégienne eau lourde), Austbygd, Dagali, Geilo, Hol, Gol, Leira, Hegge, Bygdin (voir si je vais à Alesund à Svalbard base polaire française "Jean Corbel", si oui prendre la route de : Lom+ (super), Polfoss, Stryn +, Hornindal, Stranda, Sykkylven, bateau, Alesund (office tourisme à la mairie) acheter poisson sur le bateau, Andalsnes (AJ sympa meilleur petit déj de tt le pays), Istfjorden,  Afarnes, Sunndalsora, Kvanne, Surdalsora, Orkanger, Trondheim+ consulat France (Munkegata 17, 73 53 26 00 office tourisme au N° 19), Steinkjer prendre la 763 à droite du lac, voir Bolarein, Grong, Hoylandel, Foldereid, Holm (bateau) Vennesund, Berg, Hommelsto, Tosbotn, Moesjoen, Moirana au-dessus 30 km il y a le cercle polaire, Fauske, Bodo office tourisme Sjogata 21 sur le port horaires prix bateau pour Aa ou Moskenes, Reine, Ramberg, Leknes, Svolvaer, Fiskebol, bateau Melbu, Sortland, Ledingen, Narvik, Andselv voir île de Senja par Finnsnes+, Nordkjosbotn, Alta, Russenes, Repvag, Kafjord bateau ou tunnel 7 km inauguré en 97, Honningsvag (AJ) 4000 chalutiers, Nordkapp+ resto la Boussole, voir par le super vidéographe les 4 saisons, Amphithéâtre du Cap Nord, sur le plâteau en contrebas de l'amphi, les 7 sculptures circulaires qui sont l'oeuvre de 7 enfants de 8 à 12 ans que le gouvernement norvégien a invité à passer une semaine au Cap afin d'y réaliser une oeuvre destinée à transmettre aux générations futures un message de joie, de paiux, d'amitié et de solidarité. Voir aussi village de Starsvaf (est) et Gjesvaer (ouest).

De Trondheim à Narvik : 902km ; narvik - Tromso : 250 ; Tromso – Alta : 290 ; Alta – cap nord : 210 ; cap nord – vardo : 518 ; kristiansand – cap nord : 2437 (par la Nle).

 

Note : Les tunnel en Norvège étant particulièrement dangereux pour les cycliste, à cause des 40 tonnes, du fait qu’il sont souvent à une seule voie et parfois en courbe, nous étudierons leur longueur, leur hauteur (voir si l’on trouver une voiture locale pour mettre le tricycle sur son toit), s'ils montent ou descendent etc.

 

Table des matières

1       Introduction. 1

2       Présentation de Joël et de son périple. 2

2.1         Présentation de Joël par Joël : « Qui suis-je ? ». 2

2.2         Mes intentions et mon projet. 2

3       La préparation du voyage. 3

4       Voici comment Joël voulait que j’annonce son annonce son défi 3

5       L’annonce par mail du défi de Joël 4

6       Le périple de Joël, de Narbonne (12 mars 2006) au Nord du Danemark (30 avril 2006). 5

6.1         Le périple, de Kristiansand (1 mai 2006) au Cap Nord (le 30 juin 2006). 14

6.2         La suite du tour du monde de Joël 74

6.3         Epilogue : La mort de Joël 75

7       Annexe : Ce qu’il était difficile de relater, durant ce périple, sur la santé mentale de Joël 76

8       Annexe : Matériel 78

8.1.1          Sommaire. 78

8.1.2          Le vélo. 78

8.1.3          Affaires de toilette. 80

8.1.4          Pharmacie. 80

8.1.5          Tente et matériels autres (énergie, orientation, cuisine …). 81

8.1.6          Vêtements. 81

8.1.7          Papiers. 82

8.1.8          Divers et penser à ….. 83

9       Annexe : Itinéraire prévu en Norvège, du 01/05 au 15/07. 83

 

 



[1] A) Malheureusement, cet excellent fabriquant a fermé en 2018. Cf. Rando-Cycles a fermé, 21 décembre 2018, Isabelle Lesens, https://www.isabelleetlevelo.fr/2018/12/21/rando-cycles-ferme-paris-2018-porte-vincennes/

b) La société, reprenant le flambeau, en France, est "Cycle Itinérances", situé à à Mousson, petit village, dominant Pont-à-Mousson. Cf. http://cycles-itinerances.fr/

[2] Elle est une femme politique colombo-française, candidate à la présidentielle colombienne en 2002, enlevée par la guérilla des FARC et maintenue en captivité pendant plus de six ans dans la jungle amazonienne.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%8Dngrid_Betancourt

[3] Victime d’un grave trauma crânien _ voir document ci-joint : plusieurs traumatismes importants dont celui de la perte définitive de l'équilibre pour la station debout.

[4] Plus tard ... il espère continuer son voyage autour du monde ...

[5] Face à une actualité difficile, L'Association Reporters d'Espoirs souhaite valoriser et favoriser le développement de l'information porteuse de solutions, au cœur des médias, pour encourager l'implication et l'action ... des personnes motivées.

[6] Joël porte le titre de viconte.

[7] Ce parasite semblable à une sangsue a été impliqué dans la réduction des populations de saumon de l' Atlantique dans les fjords norvégiens. Cf. https://en.wikipedia.org/wiki/Gyrodactylus_salaris

[8] Cf. https://en.wikipedia.org/wiki/Torpo_Stave_Church

[9] Le jour de la Constitution (norvégien : Grunnlovsdagen), plus couramment nommé syttende mai (le « 17 mai ») ou Nasjonaldagen (la « fête nationale ») en Norvège, est la fête nationale norvégienne. Elle est célébrée depuis 1814 le 17 mai, jour de l'adoption de la Constitution de Norvège. Ce jour-là, la Norvège acquit son indépendance par rapport au Danemark, et la Constitution fut signée. Les Norvégiens descendent dans la rue vêtus de costumes traditionnels. Ils font flotter les drapeaux et partagent des repas. Les enfants défilent devant le château du roi et de la reine. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jour_de_la_Constitution_(Norv%C3%A8ge)

[10] a) Storegga Slide, http://en.wikipedia.org/wiki/Storegga_Slide

b) http://de.wikipedia.org/wiki/Storegga-Effekt

[11]a) Maximum thermique du passage Paléocène-Éocène : Le passage du Paléocène à l'Éocène, il y a 56 millions d'années, a été marqué par la plus rapide et importante perturbation climatique du Cénozoïque. Un évènement hyperthermique soudain a provoqué le réchauffement de la planète, conduisant au maximum thermique du Paléocène-Éocène (Paleocene-Eocene Thermal Maximum, ou PETM), connu aussi sous le nom de maximum thermique de l'Éocène 1 (Eocene Thermal Maximum 1, ou ETM1). L'évènement a vu les températures mondiales augmenter d'environ 6 °C en seulement 20 000 ans, avec une hausse correspondante du niveau des mers en même temps que l'ensemble des océans se réchauffaient. Selon l'université de Genève, cet épisode a entraîné un réchauffement de 5 à 8 °C sur 10 000 à 20 000 ans. Les concentrations atmosphériques de dioxyde de carbone (CO2) ont augmenté, entraînant une élévation de la lysocline. L'anoxie de certaines eaux profondes peut avoir joué un rôle dans les extinctions marines.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Maximum_thermique_du_passage_Pal%C3%A9oc%C3%A8ne-%C3%89oc%C3%A8ne

b) A ne pas confondre avec l'optimum climatique de l'Holocène, une période interglaciaire qui dura d'environ 9000 à 5000 ans BP, avec néanmoins l'intermède de l'événement climatique de 8200 BP. L'optimum varie dans le temps selon les zones, commençant à certains endroits dès 11 000 ans BP et ne se terminant, en d'autres, que vers 4 000 ans BP2. La période est nommée aussi « Hypsithermal » ou « Altithermal ». Mais en 2021, la réalité de cet optimum climatique est contestée par des chercheurs qui y voient un artefact dû à la non prise en compte des variations saisonnières des proxies de paléotempérature.

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Optimum_climatique_de_l%27Holoc%C3%A8ne

[12] Cf. https://en.wikipedia.org/wiki/Vestnes

[13] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Route_europ%C3%A9enne_6

[14] Une bergeronnette des ruisseaux (Motacilla cinerea), petit oiseau au ventre jaune ?

[15] J'apprendrais ultérieurement le nom de cette espèce, la corneille mantelée (Corvus cornix).

[16] En fait, en nombre de suicides pour 100.000 personnes par an, c'est la Lituanie, qui est la première, avec un taux de suicide de 68.1 hommes/100.000, en 2020. Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89pid%C3%A9miologie_du_suicide

[17] Je n'ai malheureusement pas noté le nom de ce navire et de ce cimetière. C'est peut-être le cargo MS Rigel ? Le 27 novembre 1944, le cargo MS Rigel, qui était sous commandement allemand, naviguait vers le sud le long de la côte du Helgeland avec un plein chargement de prisonniers de guerre lorsqu'il fut attaqué et coulé par des avions alliés près de l'île de Rosøya, à l'ouest de Tjøtta.

Cf. About the war grave, https://www.regjeringen.no/en/topics/culture-sports-and-non-profit-work/war-graves/about-the-war-graves/id2550357/

[18] Un Bardolino Pasqua, un vin italien.

[19] Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Saltstraumen

[20] Pointe ouest de l´archipel des Lofoten.

[21] Projet de reforestation d'une vallée du haut-Atlas marocain (plantation de saules et de haies de mûriers et autres essences ...), http://benjamin.lisan.free.fr/jardin.secret/ProjetsHumanDefenseLlibertes/ProjetsHumanitaires/MenuProjReforestationMaroc.htm

[22] Le Cap Nord (en norvégien Nordkapp) est une falaise de 307 mètres de hauteur qui domine l'Océan Glacial Arctique et qui marque symboliquement le point le plus septentrional d'Europe (71° 10' 21" N 25° 47' 40" E). Il est situé sur l'île norvégienne de Magerøy. En fait, un autre cap de cette île, plus à l'ouest, le Knivskjellodden, est un peu plus au nord mais il est de faible hauteur et ne présente pas un caractère aussi « dramatique ». C'est une destination touristique appréciée : 200 000 personnes le visiteraient chaque année, pour y admirer, notamment, le soleil de minuit. Encore faut-il que les conditions météorologiques s'y prêtent, ce qui n'est pas toujours le cas. Nordkapp est aussi le nom de la municipalité dont fait partie du territoire. Elle comptait 3 513 habitants en le 1er janvier 2002 dans plusieurs localités : Nordvågen, Kamøyvær, Skarsvåg, Gjesvær et surtout Honningsvåg, la plus importante et port de mer où font escale plus de 100 navires de croisière, parfois en partance vers le Spitzberg, l'archipel de Svalbard.

[23] Tél. 75.77.24.34.

[24] Au début, nous n’avons vu qu’une longue vague que nous avions prise pour une vague crée par le vent ou le sillage d’un navire lointain.

[25]a) Parti de Narbonne, un globe-trotteur trouve la mort en Nouvelle-Calédonie, 28/10/2011, https://www.midilibre.fr/2011/10/28/parti-de-narbonne-un-globe-trotteur-trouve-la-mort-en-nouvelle-caledonie,409253.php

b) Un Narbonnais qui réalisait le tour du monde en tricycle est mort sur la route, 28/10/2011, https://www.lindependant.fr/2011/10/28/un-narbonnais-qui-realisait-le-tour-du-monde-en-tricycle-est-mort-sur-la-route,78007.php

c) Un globe-trotteur tué sur la route à Moindou [article réservé aux abonnés], https://www.lnc.nc/article/pays/faits-divers/un-globe-trotteur-tue-sur-la-route-a-moindou

d) Un Globe-Trotteur Tué Sur La Route À Moindou Diaporama, https://www.lnc.nc/diaporama-photo/un-globe-trotteur-tue-sur-la-route-a-moindou-diaporama

e) Décès de Joël de Bermond, https://hupi.org/archives/vph/2012q1/000195.html

f) Vicomte Joël de BERMOND de VAULX : Décès, https://carnet.midilibre.fr/deces/vicomte-joel-de-bermond-de-vaulx/12291828

[26] A partir de l'étude du cas Phineas Gage, Antonio R. Damasio, professeur de neuroscience, de psychologie, insiste sur l’importance du rôle des émotions dans le raisonnement et la prise de décision. Cf. Antonio R. DamasioL'Erreur dDescartes : la raison des émotions, Paris, Odile Jacob, 1995, 368 p.,

Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/L%27Erreur_de_Descartes_:_la_raison_des_%C3%A9motions

[27] Traumatisme invisible, 52 min, 2016, réalisé par Olivier Pinte, France5, https://www.france.tv/documentaires/science-sante/999259-traumatisme-invisible.html