Les acariens font partie des Arachnides comme les araignées. Par rapport aux insectes, ces arthropodes n'ont jamais d'ailes, le corps plus ou moins séparé en 2 parties (le céphalothorax et l'abdomen) et ont normalement 4 paires de pattes, mais certains acariens en ont moins. On distingue trois grand groupes d'acariens ravageurs : les tétranyques, les tarsonèmes et les phytoptes. Il existe aussi des acariens prédateurs pouvant jouer un rôle important dans la lutte biologique. Les tétranyques sont appelés araignées rouges ou jaunes selon leur couleur et ressemblent à de petites araignées. Ils possèdent 4 paires de pattes et on distingue 2 petits yeux rouges à la loupe binoculaire. Les larves sont semblables aux adultes mais moins colorées. Les adultes atteignent près d'un millimètre de long et sont visibles à l'oeil nu. D'un point de vue biologique, ce sont des arthropodes piqueurs-videurs de cellules du parenchyme des feuilles le plus souvent assez âgées, voire plus rarement des fruits. Ces acariens tissent souvent de fines toiles sur les feuilles et les tiges, visibles quand les populations sont importantes. Leur vitesse de déplacement est assez peu rapide. Il existe de nombreuses espèces dans le monde ( Tetranychus urticae,T. evansii, T. neocaledonicus, Panonychus citri...) Les tarsonèmes sont des acariens de très petite taille (moins de 0,2 mm), plus ou moins transparents ou jaunâtres, et qui possèdent 4 paires de pattes dont la dernière est plus ou moins atrophiée. Ils sont quasiment invisibles à l'oeil nu. Ce sont aussi des piqueurs-videurs de cellules mais ils ne tissent pas de toiles. Ils font surtout des dégâts sur les jeunes feuilles et les fruits. Leur déplacement est rapide. Les phytoptes sont de très petits acariens (0,2 mm), invisibles à l'oeil nu d'autant qu'ils se déplacent très lentement. Ils sont généralement de couleur jaune pâle ou brune. Ils ont une forme allongée caractéristique et seulement 2 paires de pattes. Ce sont des piqueurs-suceurs de cellules ne tissant pas de toiles et attaquant les feuilles, les tiges, les bourgeons ou les fruits selon les espèces.
Les piqûres de tétranyques induisent des taches de décoloration sur les feuilles (mouchetures), pouvant aboutir au dessèchement de la feuille si l'attaque est importante, et donc provoquer des pertes de rendement. Les tarsonèmes par leurs piqûres sur les très jeunes feuilles provoquent une déformation irréversible de celles-ci, leur donnant un aspect étiré voire filiforme (d'où le nom d'acariose déformante). La face inférieure des feuilles devient brillante et une coloration rougeâtre ou jaunâtre apparaît souvent. Enfin les piqûres peuvent provoquer un blocage total des bourgeons et la plante ne se développe plus. Des dégâts purement visuels apparaissent aussi sur certains fruits, donnant une coloration gris plombé (agrumes) ou des traces liégeuses (aubergine par exemple). Les phytoptes provoquent généralement une coloration bronzée sur les feuilles, les tiges ou les fruits (agrumes). Sur feuilles de tomate, leur grand nombre finit par provoquer leur dessèchement et une perte des plants. La très petite taille des tarsonèmes et des phytoptes fait que l'on se rend compte de leur présence quand les premiers dégâts sont faits. Toutefois ces arthropodes ne transmettent pas de virus ou d'autres pathogènes aux plantes, sauf peut-être le phytopte des agrumes.
Les dégâts de tétranyques peuvent se confondre avec ceux de certains thrips (qui sont aussi des piqueurs-videurs de cellules) et il faut vérifier la présence de l'un ou l'autre. Les déformations de feuilles provoquées par les tarsonèmes rappellent beaucoup les déformations causées par certains virus (virus du groupe des Potyviridae), mais contrairement à ces dernières, les dégâts sur les nouvelles feuilles disparaissent après un traitement efficace. Les tarsonèmes ne provoquent pas non plus de mosaïques sur les feuilles. Le brunissement des feuilles engendré par les phytoptes sur certaines plantes peut être confondu avec le développement d'une maladie fongique. Les acariens se dispersent lentement et de proche en proche d'une plante à l'autre, mais sont facilement transportés par le vent, les animaux, les vêtements... De la sorte ils se développent au départ généralement par foyers. Forte densité des plants Températures élevées, absence de pluie (sauf pour le phytopte des agrumes) Favorisés en cultures sous abri Présence de mauvaises herbes (plantes réservoirs) Les tétranyques sont très polyphages sur différentes plantes cultivées (cultures maraîchères, fruitières, plantes ornementales...) mais aussi sur les adventices qui représentent souvent des foyers de contamination. Le tarsonème Polyphagotarsonemus latus, comme son nom l'indique, est très polyphage sur de nombreuses plantes. Toutefois les plus importants dégâts apparaissent sur le poivron et le piment, ainsi que sur les papayers à la Réunion et à l'île Maurice. Les dégâts sur fruits concernent surtout l'aubergine et les agrumes. Une autre espèce très semblable, Phytonemus (= Steneotarsonemus) pallidus, s'attaque au fraisier et à des plantes ornementales.
L'acarien provoquant l'acariose bronzée (Aculops lycopersici)
Différentes espèces de tétranyques, de tarsonèmes et de phytoptes sont présentes dans toutes les régions tropicales et tempérées. Méthodes de lutte contre les acariens Crédit photo P. Ryckewaert |